Chapitre 45: Révélations

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Zachary. 

2 jours plus tôt.

Quand j'ouvre à nouveau les yeux, je ne suis plus à l'infirmerie. J'aurais préféré y rester plus longtemps. Mais malheureusement je suis de retour dans le laboratoire. Cet endroit que j'étais si heureux de quitter quand je suis arrivé dans le labyrinthe. Mais maintenant mes amis pensent que je suis mort. Et pour moi, c'est retour à la case départ.

En observant la pièce, je remarque qu'elle est vide. Il n'y a plus aucun garde qui me surveille. Pour la première fois depuis mon retour ici, je suis seul. Je regarde alors mes bras, attachés comme je m'y attendais. Je bouge ma main pour la dégourdir un peu. Mes poignets n'ont pas eu le temps de se remettre depuis mon dernier passage ici et je commence à avoir de plus en plus mal. En bougeant, je remarque que le lien de mon bras gauche est légèrement fissuré. Je bouge alors brutalement pour le faire céder. Et étonnamment, au bout de plusieurs minutes d'efforts, ça finit par marcher. À peine mon bras gauche libéré, je m'attaque au droit. Je me retrouve libéré de tout lien en quelques secondes à peine. Je peux enfin me lever et quitter ce siège que je ne supporte plus. Et peut-être qu'avec un peu de chance, j'aurai le temps de sortir d'ici avant que les gardes ne reviennent.

Je m'apprête à sortir de la salle quand mon regard se pose machinalement sur une des tables à proximité de la porte. Je parcours rapidement ce qu'il se trouve dessus, à la recherche d'un quelconque objet pouvant m'aider à me défendre si besoin. Mais à la place d'une arme, je trouve un document. Ou plutôt un dossier au nom de Young. Mais ce n'est pas le mien. C'est celui de Charlie.

Je feuillette alors machinalement son contenu, sans vraiment faire attention à ce que je lis. Je connais déjà la majorité des informations se trouvant à l'intérieur. Je commence à le refermer, mais la dernière page retient mon attention. Elle est différente des autres. L'ensemble du dossier a été tapé à l'ordinateur sauf cette page. Quelqu'un a écrit à la main dessus. C'est comme si elle avait été ajoutée après la création du dossier et en lisant son contenu, je comprends immédiatement pourquoi.

Charlie n'avait pas le virus. Il n'était pas malade comme moi. Il a simplement fait en sorte que les parents l'envoient ici. Il est venu pour moi. Je n'arrive pas à y croire. Mais ce n'est pas le pire. La cause de sa mort est indiquée également. Mort par balle. Ce que je savais déjà. Mais pendant tout ce temps, je me trompais sur l'identité du tireur. Ce n'était pas Sacha. C'était un garde.

Charlie a fait en sorte de se faire enfermer dans cet endroit pour m'aider à m'enfuir. Sauf qu'il n'avait pas pensé que Smith découvrirait la supercherie à un moment ou un autre. Et c'est ça qui a causé sa perte. Smith a ordonné à ses gardes de l'éliminer. Il est venu me sauver et ça lui a coûté la vie. Il est mort à cause de moi. Sacha avait finalement raison, j'ai tué mon frère.

J'ouvre la porte brusquement et quitte la pièce en courant. Je sens les larmes me brûler les yeux, mais elles refusent de sortir. Mes émotions sont en train de me ronger de l'intérieur. J'ai envie de hurler, mais rien ne sort non plus. Plus je repense à ce bout de papier et plus mon mal-être grandit.

Sacha est innocent. Tout était ma faute.

J'ai refusé de croire un de mes meilleurs amis alors qu'il disait la vérité depuis le début.

Je l'ai tué. Je l'ai tué. Je l'ai tué.

Je m'arrête à une intersection et m'écroule sur le sol. Je n'ai plus la force de bouger. Plus la force de pleurer. Plus la force de rien. Pour une fois, je n'ai pas peur que les gardes me retrouvent. Au contraire, je n'attends que ça.

Mon vœu est exaucé quelques instants plus tard. Je me relève quand j'entends le bruit de bottes dans un couloir à proximité. Je les entends se rapprocher de plus en plus, mais ne bouge pas pour autant. Je les attends. Quand le premier du groupe me voit, il pointe immédiatement son arme sur moi. Puis ordonne aux deux autres de m'attraper. Je les laisse faire sans résister. Même si je m'y attendais, mon souffle se coupe tout de même quand le premier coup atterrit dans mon ventre. Le second garde préfère, quant à lui, s'attaquer à mon visage. Sûrement pour me provoquer, me forcer à réagir. Mais je continue d'enchainer les coups sans rien dire. Ils finissent par me lâcher et j'en profite pour essuyer le sang qui coule de mon nez et ma bouche d'un revers de main. Les gardes se mettent de part et d'autre de moi tandis que le troisième appuie son arme dans mon dos, m'obligeant à avancer.

Ils me ramènent dans le labo, et cette fois-ci, je me dis que je mérite peut-être tout ça. 

L' épreuveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant