Chapitre 26: Charlie

3 0 0
                                    

Zachary.
3 mois plus tôt.

Je n'ai presque pas dormi de la nuit. J'ai enchaîné cauchemar sur cauchemar, chacun encore plus horrible que le précédent. Mais dans chacun d'entre eux, un élément revenait sans cesse, le même que quand j'étais enfant : la mort. Celle de Lily, de Lilou, mais surtout celle de Charlie. Je le voyais mourir encore et encore. Plus la nuit avançait et pire les morts étaient. J'ai donc fini par abandonner l'idée de dormir et me suis levé pour me passer un peu d'eau sur le visage, mais également retirer ces vêtements désormais pleins de sueurs.

Une fois mon uniforme enfilé, je m'assieds sur mon lit, attendant patiemment le moment où les gardes viendront me chercher pour le petit-déjeuner. Le moment où je vais revoir Charlie, peut-être pour la dernière fois.

Ce moment arrive environ une heure plus tard. Une longue heure pendant laquelle j'ai fait de mon mieux pour chasser toutes ces horribles images de mon esprit. Mais je n'ai pas réussi à faire taire cette petite voix me disant que tous ces rêves étaient peut-être un signe, qu'il allait se passer quelque chose d'horrible, que je devais faire quelque chose.

J'essaye de me rassurer en me disant que ce n'étaient que de simples cauchemars, que j'en ai déjà fait plusieurs fois auparavant. Souvent la veille d'un quelconque plan pour s'enfuir d'ici. À chaque fois, je rêve que quelque chose se passe mal. Même s'ils n'ont jamais été aussi violents, je n'ai jamais vu personne mourir devant mes yeux et encore moins un de mes proches.


Lorsque je rejoins Charlie à notre table habituelle, ce mauvais pressentiment est toujours bien présent. J'hésite à lui en parler, mais cela ne servirait à rien d'autre que de l'inquiéter davantage en ce qui concerne l'issue de son plan, ou à mon sujet. Je décide alors de m'abstenir.

— Tu n'as toujours pas changé d'avis depuis hier ? Tu refuses toujours de venir avec moi ?

— Je suis désolé, mais oui.

— Sirius... Tu es vraiment sûr de toi ?

— Certain. Mais toi, tu seras bientôt libre de nouveau et tu pourras reprendre ta vie comme si de rien n'était.

— Tu sais très bien que ce n'est plus pareil depuis que tu es parti. Tu manques beaucoup aux parents, tu sais, et à moi aussi.

— Et vous me manquez aussi beaucoup.

— Viens avec moi alors, on pourrait être tous ensemble de nouveau, comme avant.

— Comme avant ? Tu veux dire que je devrais faire comme si tout ce qui s'était passé ici n'avait jamais existé ? Désolé de te décevoir, mais c'est impossible.

— Je sais que ça risque d'être dur, mais je suis sûr que t'arrivera un jour ou l'autre à surmonter tout ça. Et que tu vivras enfin une vie normale.

— Tu comprends vraiment rien. Je ne vivrai plus jamais une vie normale. Ça fait des années que je suis enfermé ici, t'imagines même pas tout ce que j'ai vécu pendant ces années. Des choses qu'aucun enfant ne devrait vivre, jamais. Et c'est marrant parce que tu vois ce matin, je me disais que peut-être je devrais partir avec toi, j'ai pensé à rentrer à la maison après toutes ces années, revoir maman et papa. Mais maintenant je réalise que ça ne servirait à rien, parce qu'ils ne comprendraient pas pourquoi j'ai changé. Même toi, tu ne me comprends plus.

— C'est faux, je te comprends. T'es toujours mon petit frère, peu importe le nombre d'années qui se sont écoulées depuis la dernière fois qu'on s'est vus. Je te connais encore par cœur.

— Non, tu te trompes. Le Zachary que tu connaissais, le petit Sirius qui passait son temps à rêver en regardant les étoiles est mort. Et ça depuis longtemps déjà.

L' épreuveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant