Chapitre 50: Mémoire

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Zachary. 

Dès le moment où j'ai ouvert la porte, j'ai senti que je n'étais pas le bienvenu. Personne n'a encore rien dit pour l'instant, mais je leur indique tout de même de rester silencieux d'un geste de la main, juste au cas où. Puis je m'empresse d'entrer dans la pièce avant de refermer la porte derrière moi. Il ne manquerait plus qu'un garde me remarque. Je n'ai pas besoin de me retourner pour savoir que tous les regards sont sur moi. Je ferais mieux de tout leur expliquer avant que tout ça ne prenne de trop grandes proportions.

— Vous pouvez parler maintenant. C'était juste au cas où il y avait un garde dans le couloir.

— Ça changerait quoi ? T'es avec eux de toute façon maintenant non ?, répond Emy.

Je passe une main dans mes cheveux, un tic nerveux que j'ai attrapé au fil du temps, en cherchant la meilleure façon d'aborder les choses. Vu le ton qu'elle a employé, les convaincre risque d'être un peu plus compliqué que ce que j'avais prévu. Ils ont l'air d'avoir pas mal de rancœur envers moi.

— Pas vraiment. Mais avant, je voulais te dire que je suis désolé pour Adam. Peu importe ce qu'il a fait, il ne méritait pas de mourir comme ça. Et j'ai aussi appris pour Ethan, dis-je en me tournant vers Lyam, je sais pas vraiment ce qu'il s'est passé, mais je peux imaginer comment tu te sens. Je suis désolé pour toi.

Mon regard croise celui de Lilou et mon cœur se compresse en lisant la tristesse dans ses yeux. Smith m'a aussi prévenu de la mort de Zoé, j'aimerais la réconforter, mais je ne sais pas quoi lui dire. Quand j'ai perdu Charlie, j'ai eu l'impression qu'une partie de moi était morte avec lui. Et c'est encore le cas aujourd'hui. Mais pour Lilou, c'est différent, parce que Zoé et elle étaient jumelles. Et tout le monde sait à quel point leur lien pouvait être fort, surtout dans nos conditions. Alors, je me retiens de faire la moindre remarque à ce sujet, de peur qu'elle craque.

— Pourquoi t'es là ?, demande Sacha brusquement. C'est encore un plan de Smith, c'est ça ?

— Un plan de Smith ?, dis-je en rigolant. Il me tuerait s'il savait que j'étais là, littéralement, je précise face à leurs regards confus. Et je suis là pour libérer mes amis bien sûr. Vous ne croyez quand même pas que j'allais vous laisser enfermer ici sans rien faire.

— Je comprends plus rien, dit Emy. Hier, tu étais avec Smith et maintenant, tu veux soi-disant nous aider à sortir ?

— Attendez, vous avez vraiment cru à cette histoire ? Que Smith tombe dans le panneau encore, j'accepte, c'était un peu mon objectif. Mais vous ? Je vous croyez plus malin que ça quand même, je me rends compte que j'ai souvent tendance à vous surestimer. Surtout toi, dis-je en me tournant vers Lilou.

— Le clin d'œil, dit-elle tout bas.

— Quel clin d'œil ?, demande Alya.

— Hier, juste avant que la porte se referme, il m'a fait un clin d'œil. Mais je croyais l'avoir imaginé, c'est pour ça que je ne vous en ai pas parlé. Et puis avec tout ce qu'il s'est passé après, je dois avouer que ça m'est un peu sorti de la tête.

— Content que tu l'aies remarqué. J'aurais juste aimé que tu me fasses un signe pour montrer que tu l'avais vu, j'ai stressé toute la journée.

— Je suis le seul à toujours rien comprendre ? Sans vouloir t'offenser, toute cette histoire n'est pas très claire.

— Sacha a raison. Tu veux bien reprendre depuis le début. La dernière fois qu'on t'a vu t'étais mort, alors on a un peu de mal à te suivre, ajoute Alya.

Avant d'entrer dans la pièce, j'ai répété ce que j'allais leur dire, mais j'ai un peu perdu mes moyens une fois devant eux. Et si même moi, j'arrive à me perdre dans ce que je raconte, je n'imagine même pas ce qu'il se passe dans leur esprit.

L' épreuveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant