Lilou.
Je tourne de nouveau le regard vers elle au moment où elle s'écroule sur le sol. Je m'abaisse à ses côtés avant de poser ma main sur la sienne. En quelques secondes à peine, elle est couverte de sang. Je retire alors ma veste en vitesse pour l'appliquer sur sa plaie. J'appuie le plus fort possible pour essayer de contenir l'hémorragie. Il faut qu'elle s'en sorte. Je ne supporterai pas de la perdre elle aussi. La veste se recouvre de sang beaucoup plus vite que ce que j'avais imaginé. Zoé pose sa main sur la mienne quand elle comprend que ce que je fais est inutile.
— Ça va aller, me dit-elle, les joues remplies de larmes.
— Non, arrête de faire ça. De faire comme si t'allais mourir.
— Lilou...
— Non. Tu vas pas mourir, d'accord ? On va te sortir d'ici, et tu seras prise en charge à l'infirmerie. Et tout ira bien. Ça va sûrement te faire mal, c'est vrai, mais après quelques jours ça ira mieux. Et on pourra sortir d'ici ensemble. On retournera voir maman et papa, et on pourra reprendre notre vie comme si rien de tout ça n'était arrivé. Tu vas t'en sortir. Tu dois t'en sortir.
— Tu sais que c'est impossible. On pourra pas faire tout ce qu'on s'était promis de faire ensemble, mais tu pourras quand même les faire toute seule.
— J'y arriverai pas... T'as toujours été là, t'es là dans chacun de mes projets. Je veux pas d'une vie sans toi...
— Je serai là même si tu ne me verras plus. Je te promets de veiller sur toi. Et toi, tu dois continuer à te battre, tu m'entends ? Tu vas trouver un moyen de sortir d'ici. Les laisse pas gagner, d'accord ? Promets-moi que t'abandonneras pas, s'il te plait...
Je suis incapable de parler. Je hoche simplement la tête avant de serrer son petit doigt pour sceller notre promesse.
— Je t'aime Lilou.
Ce sont les derniers mots qu'elle prononce avant de fermer les yeux, ne me laissant même pas le temps de répondre. Je la prends dans mes bras, la suppliant de les ouvrir à nouveau, de ne pas me quitter. Mais ses yeux restent fermés.
Ne me laisse pas toute seule, reviens s'il te plait. J'ai besoin de toi.
Ma vision devient de plus en plus floue et les images se mélangent dans mon esprit. Je serre Zoé, mais c'est le visage de Zach que je vois. Que ce soit l'un ou l'autre, l'issue est la même. Je les supplie de ne pas me quitter, mais c'est trop tard. Ils sont partis, tous les deux. J'ai perdu les deux personnes les plus importantes pour moi dans la même journée. Je ne veux pas vivre sans eux. Je ne peux. Je n'y arriverai pas. C'est impossible. Je relâche le corps sans vie de Zoé avant de me diriger vers le garde qui lui a tiré dessus. À ce moment-là, je ne pense plus aux promesses que je leur ai faites. Je pense juste à les rejoindre. Je prends son arme et la pointe sur mon torse, en posant ses doigts sur la gâchette.
— Tuez-moi.
— Non.
— Moi aussi je suis malade, mens-je. Tirez-moi dessus, s'il vous plaît...
— Lâche cette arme s'il te plait.
Quelqu'un crie mon nom, mais je ne sais pas qui. C'est comme si je n'étais plus moi-même. Peu importe qui c'est, son intervention détourne l'attention du garde. J'en profite alors pour récupérer son arme.
— Je suis désolée, dis-je en la pointant sur ma tempe.
Au moment où je ferme les yeux, une multitude de souvenirs défilent dans mon esprit. Des souvenirs dans lesquels Zach et Zoé étaient heureux, mais surtout en vie. Les images et les sons se mélangent. Je n'arrive même plus à distinguer si les voix que j'entends font partie du présent ou du passé. Des rires résonnent dans ma tête. Leurs rires. Des rires qui me manquent déjà. Je sens une larme solitaire dévaler ma joue quand l'image de leur corps sans vie me revient. C'est la dernière chose que je vois avant d'appuyer sur la détente.
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L' épreuve
Science FictionQuand Lyam se réveille, il n'y a rien autour de lui. Mais surtout, il n'a aucun souvenir de comment il est arrivé dans cette pièce. Rien autour de lui ne semble pouvoir l'aider à comprendre ce qu'il se passe. Rien à part peut-être ce bout de papier...