Chapitre 35: La porte

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Zachary. 

Je reprends conscience doucement, ne voulant pas ouvrir les yeux de peur de voir ce qu'il m'attend aujourd'hui. J'ai mal partout, mais n'ose pas bouger de peur qu'ils ne remarquent que je suis réveillé. Ma main glisse le long de mon corps et heurte le matelas. Non, ce n'est pas un matelas. C'est froid et beaucoup plus dur que d'habitude. Je me lève brusquement et rouvre les yeux immédiatement, paniqué à l'idée de ne pas savoir où je suis.

Je ne suis plus dans le laboratoire, enfin. Mais l'endroit dans lequel je me trouve désormais n'est pas beaucoup mieux. Il fait froid et sombre. C'est une pièce assez petite, autour de moi s'élèvent quatre murs en béton. Je ne reconnais pas cet endroit et ça ne me rassure pas. Je lève la tête, espérant trouver une quelconque information (ou peut-être une sortie ?) sur le plafond. Sauf qu'il n'y a pas de plafond. Même s'il fait sombre, je suis sûr de ce que je vois. Le ciel. Je suis dehors.

Il y a une porte sur l'un des murs, mais je n'ai rien pour l'ouvrir. Aucune poignée, aucun boîtier aux alentours pour passer un badge. Si les contours n'étaient pas si enfoncés dans le mur, la porte serait presque invisible. Dehors ou non, je ne suis pas plus libre. Je décide alors de m'asseoir de nouveau au sol pour attendre. Attendre que quelque chose se passe. Que quelqu'un vienne me chercher. Que quelqu'un vienne mettre un terme à tout ça.

Le temps me semble passer au ralenti, j'ai l'impression que des heures se sont écoulées et pourtant cela ne fait probablement même pas une demi-heure. Je n'ai rien à faire à part dormir ou observer le ciel. Mais le stress m'empêche de dormir. Je reste donc allongé sur le sol, les yeux rivés sur les étoiles, en essayant de ne pas me laisser submerger par mes pensées. Alors que je commence enfin à me détendre un peu face à cette vue qui me manque un peu plus chaque jour, une vive douleur dans ma jambe m'oblige à me relever. Elle a recommencé à me faire mal depuis plusieurs jours. Enfin, pour être honnête, la douleur n'est jamais vraiment partie. Même si j'ai essayé de faire croire le contraire aux autres, essayer de m'en convaincre moi-même. Mais depuis quelques jours, c'est pire. Il faut dire que mon petit passage au laboratoire n'a rien arrangé. Les multiples bleus sur le reste de mon corps en sont la preuve. Je lève légèrement mes manches pour observer l'étendue des dégâts. Et vu l'état de mes bras, je n'ose même pas imaginer à quoi ressemble le reste de mon corps. Finalement, ce n'est pas plus mal que je ne sois pas de retour dans ma chambre. Au moins je n'ai pas besoin de me confronter à un miroir pour le moment, et c'est beaucoup mieux comme ça. Je baisse mes manches à nouveau, ne supportant plus cette réalité. Ce n'est pas la première fois, mais cette fois-ci c'est pire. Il faut dire que je n'ai pas beaucoup coopéré non plus, mais je suis certain que le résultat aurait été le même si je m'étais tus. Je décide finalement de m'allonger de nouveau, en faisant abstraction de la douleur qui se répand dans tout mon corps.

Je ne sais pas combien de temps je suis resté ainsi, ni à quel moment j'ai réussi à m'endormir, mais quand j'ouvre de nouveau les yeux, les étoiles ont disparu pour laisser place au soleil.

En observant le ciel, je ne peux m'empêcher de penser au fait que tout ça n'est peut-être qu'une illusion. Que peut-être je n'ai jamais quitté le labo. Non. Je ne veux même pas y penser. Que ce soit une illusion ou non, j'espère pouvoir rester ici le plus longtemps possible. Je préférais plutôt mourir que de retourner là-bas.

Mais mes espoirs de tranquillité sont de courte durée.
Quelques minutes à peine après mon réveil, j'entends du bruit de l'autre côté du mur. Ou plus précisément de l'autre côté de la porte. Je m'en éloigne alors le plus possible, me préparant au pire. Plusieurs secondes s'écoulent sans que rien se passe. Je n'entends plus rien de l'autre côté. Peut-être que c'est simplement mon imagination qui me joue des tours ?

L' épreuveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant