Chapitre 37: Le labyrinthe

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Zachary.

L'épreuve a débuté depuis un moment maintenant. La fatigue commence à se faire ressentir de plus en plus chez chacun d'entre nous. Je jette un regard en direction du minuteur pour la énième fois aujourd'hui : 36 :49 :54.

Ça fait des heures qu'on est enfermés et pourtant j'ai l'impression de ne pas avoir avancé. Tous les murs sont identiques. On n'a aucun moyen de savoir si on se rapproche de la sortie ou si, au contraire, l'on s'en éloigne. Enfin, à condition qu'il y ait bien une sortie quelque part. J'ai arrêté de compter le nombre de pièges qu'on a surmontés. Il y en a tellement. Et le pire dans tout ça, c'est que je sais que je ne suis pas au bout de mes peines. On a dû en passer seulement la moitié, ou même peut-être moins vu la taille de cet endroit.

— C'est encore une impasse. On fait demi-tour.

Ça aussi, j'ai arrêté de les compter. Chaque nouveau chemin semble mener à un mur. Que le mur survienne dès le départ ou un moment plus tard, l'issue reste la même. On est obligé de revenir sur nos pas. De revenir au point de départ. J'ai l'impression qu'on ne va jamais sortir d'ici.

♦ ♦ ♦ ♦ ♦

 On continue de marcher pendant ce qui me paraît être une éternité. Pourtant, officiellement, cela ne fait que trois heures de marche supplémentaires. Ce n'est rien comparé à tout le chemin parcouru depuis le début de notre expédition, mais j'ai de plus en plus de mal à suivre. La nuit a commencé à tomber peu à peu, mais personne ne semble vouloir s'arrêter. Je m'en veux d'être celui qui ralentit le groupe, mais la douleur dans ma jambe devient de plus en plus insupportable. Je ne peux pas continuer ainsi indéfiniment. J'ai besoin de faire une pause, de me reposer un peu ne serait-ce que quelques minutes.

— Vous voulez pas qu'on fasse une pause ?, finis-je par demander.

J'attends une réponse qui ne vient pas. Tout le monde continue sa route sans se préoccuper de moi, soit ils ne m'ont pas entendu, soit ils préfèrent m'ignorer. Je préférerais la deuxième option même si la première est la plus plausible vu le peu de distance qui nous sépare les uns des autres.

— Je pense que je vais m'arrêter un peu, dis-je plus fort. Vous pouvez continuer sans moi si vous voulez, je-

— Non, me répond Zoé avant même que je termine ma phrase.

— Je ne veux pas vous ralentir, mais je suis vraiment à bout de force là, je suis désolé.

— Zach, je voulais dire non, on ne te laissera pas tout seul, dit-elle en rigolant.

— Oh, vraiment ? Si vous voulez pas, c'est pas grave, je comprendrai.

— Arrête de dire n'importe quoi. De toute façon, il fait de plus en plus noir, c'est déjà assez dangereux en plein jour, j'ose même pas imaginer ce qui pourrait se passer pendant la nuit. Et puis, tout le monde commence à être épuisé. Ça nous ferait tous du bien de nous reposer un peu. Et Lilou me tuerait si j'acceptais de te laisser seul, ajoute-t-elle tout bas.

— Zoé a raison, on devrait trouver un coin tranquille pour passer la nuit, dit Alya.

— Elle a surtout raison pour la partie meurtre, dit Lilou en arrivant à côté de moi. Je viens à peine de te retrouver, il est hors de question que je t'abandonne de nouveau le même jour.

On se met alors à la recherche d'une impasse tranquille dans laquelle on pourrait être à l'abri des regards au cas où d'autres groupes décident de s'aventurer malgré la nuit. Je n'ai jamais été aussi content de me retrouver face à un mur qu'au moment où on a enfin choisi l'endroit parfait. On s'écroule tous sur le sol, soulagés de pouvoir enfin reposer un peu nos jambes.

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