03 octobre 2023-Eléna
Les mains dans les poches, j'attends que Carla et Fermin arrête enfin de parler. La nuit est en train de tomber, et le froid est en train d'arriver. Il est vingt-trois heures passées, et je rêve juste de me glisser dans mes draps frais, pour dormir. La rue est presque déserte, et encore une fois, ça ressemble au début des films d'horreurs. Je ne serais même pas étonnée de voir un mec avec un couteau débarquer d'un coin de rue. L'angoisse...
A côté de moi, Pablo ne bouge pas non plus. Son regard semble perdu dans le vide, scrutant je ne sais pas trop quoi. On les regarde simplement parler, sans savoir quoi faire. Je sais qu'ils le font exprès. Ils font exprès de prendre tout leur temps. A force, je les connais. Ils se ressemblent en tout point.
« Oh, tu as froid?»
Mon regard se plonge dans celui de Pablo, et je souris faiblement. Bien sûr que j'ai froid. Le simple top que je porte ne me couvre pas beaucoup, et je n'avais pas prévu de rester dehors aussi tard. Je n'avais même pas prévu de sortir.
Pourtant, je secoue rapidement la tête de gauche à droite, en baissant la tête. Je ne mourrais pas parce que j'ai froid. Au pire, je serais malade. Mais est-ce vraiment grave? Je ne penses pas.
« Non, ça va ne t'inquiète pas.
-Pourtant, tu trembles.»
La tête toujours baissée, j'arrive quand même à voir qu'il enlève son gilet Nike, avant de me le tendre, un grand sourire. Il est beau... Qu'est-ce que je raconte? Il n'est pas beau. Enfin si, mais... Je suis vraiment en train de perdre la tête.
« Tiens, prend-le.
- Non, ça va. Tu auras froid, toi aussi.
- Je suis footballeur, j'ai l'habitude. J'insiste, vraiment.»
Consciente qu'il ne lâchera pas l'affaire, je prends le gilet avant de l'enfiler. Immédiatement, son parfum enivre mes narines. A présent, je n'ose plus bouger. La situation est, une fois de plus, extrêmement gênante. Encore plus lorsque Carla et Fermin arrivent, un sourire satisfait sur le visage.
Ils n'attendaient peut-être que ça...
« Bah alors, Elénouille, c'est pas le gilet de Pablito?»
Mon regard noir se braque sur le sien, et intérieurement, je le maudis. Il le sait très bien. Pourtant, pour m'embêter, il me donne ce surnom horrible. Celui dont j'ai horreur. Et comme si ça ne suffisait pas, il me met dans une situation encore plus gênante. Franchement, comment Pablo peut être ami avec lui? Il est insupportable.
La vie est vraiment pleine de mystère...
« C'est pas qu'on vous aime pas, les filles, mais Pablito et moi devons y aller. Mais... Vous n'avez qu'à venir à l'entraînement de demain!
- Je-hum. On-on a cours!
- Je sais, mais l'entraînement est le soir! Bon, à demain les filles!»
Avant même que nous puissions lui répondre, il est déjà loin, très vite suivit de Pablo. Seulement, j'ai toujours son gilet sur les épaules, et je pensais qu'il voudrait le récupérer. C'est quand même à lui.
Visiblement, je devrais aller voir l'entraînement des garçons demain. J'irais voir leur entraînement. Leur entraînement de footballeurs. De personnes connues. Et si il y a quelques mois, j'aurais pensé tout ça impossible, aujourd'hui ça ne m'étonne même plus. Je veux dire, ils sont comme tout le monde, non? Ils restent des êtres humains. Et je les aime bien. Pourtant, qu'elle est la probabilité qu'on parle couramment à des personnes connues.
« On va peut-être y aller, nous aussi.
- C'est sûr que maintenant que Fermin n'est plus là, tu n'as plus envie de rester ici.
- Oh par pitié, ne commence pas. On a fait exprès de rester tous les deux, assez loin de vous. Finalement, on a réussi.»
Je fronce les sourcils, en commençant à avancer. Les rues sont encore plus désertes, ce qui donne un effet assez lugubre à l'endroit. Le vent souffle légèrement, rendant l'endroit encore plus effrayant.
« A faire en sorte que vous vous parliez, banane.
- On parlait déjà à l'intérieur.
- Menteuse! On a tous remarquer que vous ne bougiez pas. C'était mimi à voir. Mais c'est pas comme ça que les choses changeront, c'est moi qui te le dit.
- Carla... Vous n'étiez que deux, pas quarante.»
Ma tentative de changer de sujet échoue, puisque immédiatement, elle continue en affirmant qu'on irait bien ensemble. Je ne vois pas à quel moment elle a pu se dire ça. Quand on y réfléchit, on ne se ressemble pas tant que ça. A part peut-être le fait qu'on soit tous les deux très maladroits. Mais je ne suis pas sûre que ça nous lie.
« Sinon, tu l'aimes bien Fermin?
- C'est ça, change de sujet, je vais faire comme si je n'ai rien vu.»
Je souffle rapidement, avant de légèrement me tourner vers elle.
« Mais oui, je l'aime bien. Il est sympa, en tout cas. Et si grâce à lui, on arrive à vous mettre ensemble, ça me va.
- Que tu peux être pénible... Je t'ai dit qu'il ne me plaît pas.
- Ce n'est pas ce que disent tes joues.»
Je n'avais pas vu que je rougissais, et avec la pénombre extrêmement présente, je ne sais pas comment elle a fait pour le voir. Il ne me plaît pas. C'est aussi simple que ça.
Il est gentil, c'est vrai. Pourtant, je ne trouve pas qu'on pourrait aller ensemble. De toute façon, on ne se connaît pas suffisamment pour que je puisse dire quoi que ce soit. Encore moins que je suis amoureuse. Ce serait complètement idiot. Il est gentil, et ça s'arrête là.
« Mais tire-en le positif! Tu as récupéré un gilet, et puisque tu le vois demain, tu auras une raison pour lui rendre.
- Demain... Je ne sais même pas pourquoi tu as accepté.
- C'est simple, pour que vous ayez une raison de vous revoir. Et puis... Il faut bien que tu lui rendes son gilet, non?»
Une fois de plus, je souffle, regardant à présent droit devant moi. Certes, il faut que je lui rende son gilet, puisque je n'ai pas prévu de le garder. Mais je reste persuadée qu'il y avait d'autre solution. Je n'étais pas spécialement obligée d'aller à son entraînement après une longue journée de cours.
Pourtant, ma meilleure amie a accepté, sans même connaître mon avis. Si ça ne tenait qu'à moi, je n'aurais pas accepté. Mais visiblement, ça ne tient pas qu'à moi.
Qui a mit Fermin et Carla sur la même route, sérieusement?
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Salut!!!
Comment vous allez?
J'aime beaucoup ce chapitre!
Il était mimi, Pablito...
Fermin, je ne sais même pas quoi dire de lui.
Insupportable.
Et Carla...
Fatigante.
Enfin, voyons le positif, les deux tourtereaux se reverront! (Est-ce que c'était prévisible? Totalement.)
Comme prévu, on se retrouve demain, à 18h pour le chapitre 15!
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En un regard||P.G
RomanceÉléna Gomez, une jeune femme au tempérament paisible, avait toujours eu pour ambition de poursuivre ses études de kinésithérapeute dans la vibrante ville catalane. Là-bas, elle espérait trouver un havre de paix pour se consacrer à sa passion pour la...