En un regard||P.G

Chapitre 12

01 octobre 2023-Eléna

Assise sur le canapé, mon verre d'eau dans la main, j'écoute les potins que me racontent mes parents. Comme prévu, ils sont de passage sur Barcelone pour une bonne semaine. Malheureusement, je ne pourrais pas pleinement profiter avec eux, étant donné que j'ai toujours cours.

« Sinon ma chérie, quoi de neuf?»

Ma mère me regarde, avec son éternel sourire. Pourtant, pour la première fois, je ne sais pas quoi lui dire. Je ne peux définitivement pas lui dire que j'ai fais la rencontre de plusieurs footballeurs barcelonais. Mon père déteste tout simplement ce club. Donc non, je ne peux pas.

Je ne peux pas non plus lui dire que j'arrive plus souvent en retard que d'habitude. Barcelone est tellement attractif qu'il m'est impossible de marcher normalement. Ma mère me tuerait, et m'affirmerait que j'ai qu'à partir plus tôt. Elle n'a pas tord mais... Je préfère dormir.

« Pas grand-chose.

- « Pas grand-chose». A vous écouter, vous les jeunes, vous ne faites jamais rien.»

Mon père éclate de rire, en affirmant qu'il est d'accord. De toute façon, mon père est toujours d'accord avec ma mère.

« Je veux dire. Les journées à l'université sont toujours les mêmes. Rien ne change.

- Et ça te plaît toujours autant?

- Bien sûr! On devra peut-être faire un stage, dans quelques mois. On ne sait pas trop encore.

- C'est pas mal, ça. Tu pourras te plonger dans le métier à fond, comme ça. J'aimais bien les stages, plus j'aime.»

J'hoche la tête plusieurs fois, avant de boire une gorgée d'eau. Depuis toute petite, je rêve de devenir kinésithérapeute. Alors maintenant que je suis plus près du but, je ne reviendrais pas en arrière. Certes, il me reste encore quelques années d'étude, mais je n'ai jamais été aussi proche du but. Aussi proche de mon rêve.

« Et tu t'es faite des amis? Barcelone regorge de personnes.

- Oui, une. Carla. Elle est sympa, et on se retrouve pratiquement tous les soirs pour réviser. Je vous la présenterais.»

En très peu de temps, Carla est devenue d'une réelle importance pour moi. Maintenant, je ne me vois pas rester à Barcelone, sans elle. Je me sentirais terriblement seule. Et puis, malgré ses conclusions très souvent trop hâtives, elle est de très bon conseil. C'est ma confidente, ma meilleure amie. Alors il est normal qu'elle soit importante, pour moi.

« Et sinon, les amours?»

Je souffle bruyamment, avant de m'enfoncer d'avantage dans mon siège. J'ai horreur de cette question, et à chaque fois, la réponse est la même. J'ai été très claire, je n'ai pas le temps pour des amourettes. Je n'ai pas le temps de me faire briser le coeur. Si je veux réussir dans mes études, je dois me concentrer. Je n'ai pas de larmes à verser.

L'amour, est pour moi, ce qui te fait le plus souffrir sur Terre. Tu te confies, pour finalement te faire briser. Tu dévoiles ton amour, tu confies ton coeur, pour finir en pleurs. Alors non, je n'ai pas envie de connaître l'amour. L'amitié me suffit amplement.

« Strictement rien, maman. Je t'ai dit, je n'ai pas le temps pour des amourettes.

- Tu ne vas quand même pas me dire que tu n'as flashé sur personne, parce que je ne te croirais pas.

- Non, personne maman. Ce n'est pas parce que je change de ville, et que je rencontre de nouvelles personnes, que ça changera quelque chose.

- Tu en es sûre? A ton âge, j'étais déjà tombée amoureuse de plusieurs personnes. Et pourtant, ça ne m'a pas empêché de finir avec ton père.

- Je n'ai tout simplement pas envie de souffrir.»

Et je penses que c'est ce qui me fait le plus peur. Souffrir... Je ne veux pas avoir à souffrir. Je ne veux pas être comme ma mère, non plus. Certes, ma mère a finit par trouver l'amour avec mon père, mais elle a aussi beaucoup souffert.

« Et bien, nous respectons ton choix. Dit moi, tu nous feras visiter la ville, où on le fera seul?

- On visitera ensemble. Depuis que je suis ici, je n'ai pas vraiment eu le temps de visiter.

- Pas de problème. Carla connaît, elle?

- Oui, elle est à Barcelone depuis plus longtemps.

- Et bien propose lui de venir, ça pourra être sympa.»

Rapidement, je lui envoie un message, pour lui proposer, et deux minutes plus tard, elle me répond positivement. Alors, on se retrouve très vite dans le rues catalanes, Carla comme guide. Si un jour, on m'avait dit que Carla serait ma guide, je n'y aurais pas cru. Cette fille a un sens de l'orientation proche de zéro.

Je savais que mes parents l'apprécieraient, puisque Carla me ressemble un peu. On pense les mêmes choses, et on a les mêmes idées. En bref, Carla me ressemble beaucoup. Elle est simplement un peu plus folle que moi. Et peut-être même un peu plus énervante.

« Il y a un café, pas loin. Si vous voulez.»

Mes parents acceptent, très vite accompagnés par moi. J'ai terriblement besoin d'un café, et peut-être même d'un petit gâteau. Quand je m'assois enfin, je pousse un long soupire, contente d'enfin pourvoir m'asseoir. La marche, ce n'est vraiment pas pour moi.

« D'ailleurs Elé, Pablo t'a écrit?»

Je fusille Carla du regard, en essayant de lui faire comprendre qu'il faut qu'elle se taise. Mais elle ne semble pas comprendre, puisqu'elle me repose la même question, une deuxième fois. Par pitié, qu'elle se taise. Qu'elle arrête de m'enfoncer un peu plus.

« Qui est Pablo?»

Cette fois c'est mon père qui s'y met, et j'espère intérieurement que lui, il ne comprendra pas. Après tout, des Pablo, en Espagne, c'est courant, non? Pablo, c'est le prénom espagnol par excellence, non? Mais mon père a une facilité à comprendre qui m'impressionnera toujours. Alors, ma jambe bouge légèrement, et je me mords discrètement la joue, en signe de stresse. Par pitié, qu'il ne comprenne pas.

« Oh, heu, Pablo... C'est un ami de la fac. Je m'entends bien avec lui. Il a un peu les mêmes délires que Carla et moi.

- Tu ne nous en avais pas parlé. Tu veux lui proposer de se joindre à nous?

-Non! Enfin, il m'a dit qu'il n'était pas là. Il a du partir chez ses parents!»

Du coin de l'oeil, je vois Carla rire discrètement, alors pour la faire arrêter, je lui lance un léger coup de pied. Elle sursaute légèrement, et une petite grimace de douleurs apparaît sur son visage. J'ai horreur de mentir, encore plus à mes parents. Et je ne serais même pas étonnée qu'ils aient compris.

Il n'y a qu'elle, pour me mettre dans des merdes pareilles, de toute façon.

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Coucou!!!!

Comment vous allez?

Tiens, tiens... 

Le papa d'Elé n'aime pas Barcelone?

Mhh, vous commencez à me connaître, non? Ce n'est peut-être pas bon signe... 

Et Carla...

N'en parlons pas. 

C'est clairement le type de personnes qui me fait trop rire. 

On se retrouve tout de suite pour la suite?