Tome 2-Chapitre 9

797 29 110
                                    

29 janvier 2024-Eléna

Je rassemble mes affaires dans mon sac, bien trop grand pour moi, et enfile ma veste. Il fait encore extrêmement froid, et c'est dans ces moments que je regrette Barcelone. Encore plus, du moins. J'espère encore un message de Pablo, comme tous les jours. Mais je sais qu'il a peur. Alors comme moi, il doit apprendre à vivre avec sa peur.

Il faut qu'il ait conscience qu'avoir peur est normal. C'est destructeur, et je ne le sais que trop bien. En réalité, la peur te bouffe petit à petit. Mais Pablo n'a pas besoin d'avoir peur avec moi. Je ne suis peut-être pas la meilleure pour écouter et réconforter les gens, je l'accorde. Mais je sais que mon rôle de petite-amie, implique que je dois être là pour lui, peut importe les difficultés. Je dois lui faire comprendre qu'avec moi, il n'a pas à avoir peur parce que jamais je l'abandonnerais. Je lui en fais la promesse.

Mais tant qu'il refusera de me parler, qu'il s'efforcera de m'ignorer, indirectement certes, personne n'avancera. Alors j'attendrais, autant qu'il le voudra, parce que mon rôle sert aussi à ça. En plus de lui délivrer tout l'amour dont je fais part, je me dois d'attendre, autant qu'il le voudra. Un an si il le faut. Jusqu'à mon retour, si il le veut. Mais j'attendrais.

« Oh Eléna, tu pars?

- Eh bien, oui. Il est dix-huit heures. Tu veux que je reste?

- Non, du tout! Va donc te reposer, tu m'as l'air fatigué. Tu peux venir à dix heures demain!»

Je souris franchement à Olivia, avant de re-ajuster mon sac sur mon épaule, et d'ouvrir la porte de son bureau afin de sortir. C'est vrai que plus j'apprends à la connaître, plus je me dis que j'ai bien fais de rester. C'est une femme absolument incroyable, avec un coeur en or. Je regrette énormément de l'avoir ignorée au début, mais je sais qu'elle a comprit. Elle a comprit que j'avais simplement besoin de temps pour moi. Me concentrer un maximum sur ma santé mentale.

Mais malgré tout, je n'arrive pas à en vouloir à Pablo. Je comprends tellement ses actes et ses choix, que je n'arrive pas à lui en vouloir. Donc je sais que si je le revoyais, sans m'y attendre, je n'arriverais pas à le détester. Parce que de toute manière, s'en est inutile. Lorsque l'on aime quelqu'un, la haine reste inutile. Il suffit de le comprendre, lui et ses actes. Parfois même ses mots. Et dans le cas où c'est impardonnable, c'est que l'amour ne va que dans un sens.

« Bonne soirée, Oliv'!»

La porte s'ouvre en grand, me laissant entendre le léger brouhaha de la pièce. Vu l'heure qu'il est, il n'y aura plus beaucoup de clients. Sauf les jeunes, qui viennent à peine de rentrer de cours. Autrement dit, tout est très calme. Pourtant, j'ai cette sensation qu'il va se passer quelque chose. Pas forcément négativement, non. Quelque chose que j'ai l'impression d'attendre. Cette sensation, que je sens dans mon ventre, et qui est légèrement dérangeante.

« Eléna! Fait attention, y'a un mec super bizarre devant!

- C'est qui?

- J'en sais rien. Il porte sa capuche, et a l'air perdu. J'hésite à appeler la police.»

Je rigole, en lui affirmant qu'elle abuse, et que ce n'est sûrement pas un tueur en série. Camille a le don de toujours surjouer les choses. C'est principalement pour ça que je l'aime tant. En plus de ça, elle est stagiaire, tout comme moi. Alors c'est peut-être ce qu'il fait qu'on s'entend si bien.

Je me dirige donc vers l'entrée, toujours en riant. La personne qu'elle qualifie de bizarre est de dos, son téléphone entre ses mains. Il n'a pas l'air très grand, et je peux avouer qu'avec sa capuche, il peut faire peur. Mais j'ai l'impression que ce qu'il dégage me fait dire que je n'ai pas à avoir peur. J'ai même l'impression de le connaître. Un client? Non...

«Pa-Pablo?»

Il se retourne, dans un sursaut, et ses yeux s'ouvrent en gros. Je le vois. Il est là, devant moi. Je cligne plusieurs fois des yeux, pour être sûre de ne pas rêver. Ses boucles, qui retombent sur son visage, ses yeux, d'un brun parfait, son teint, légèrement bronzé. Je souris, en me rendant compte que c'est véritablement lui. Pablo. A Londres. En pleine forme. Il a fait la route, jusqu'ici.

« Eléna? C'est-c'est toi?»

J'hoche plusieurs fois de la tête, avant de me jeter dans ses bras, qu'il m'ouvre. Son sourire, que j'aime tant, prend place sur son visage, et il me sert tellement fort qu'il pourrait m'étouffer. Et cette situation arrive à me faire rire. On est en plein milieu de la salle d'attente, du lieu où je travaille, en train de se retrouver. C'est maintenant que j'arrive encore plus à comprendre à quel point il m'a manqué. A quel point son absence a été destructrice.

Mais j'arrive aussi à comprendre que dans ses bras, je me sens tellement bien. C'est comme si tous mes problèmes s'envolaient. Je sais qu'on va devoir parler, mais je suis tellement bien, que je n'en ai pas envie. J'hume simplement son odeur, en nichant ma tête dans son cou. Aucun mot n'arrive à sortir de ma bouche.

Seul mon souffle. Sans lui, j'avais l'impression constante qu'il était saccadé, comme si je n'arrivais pas à prendre une bouffée d'air complète. Pourtant, quand ses bras me serrent, me prouvant qu'il est bel et bien là, mes poumons s'emplissent d'un air pur, et purifiant. J'ai l'impression de revivre, avec lui. Comme un second souffle.

Une vie, sans lui, n'est pas une vie. Un coeur, sans lui, n'en est pas un bon. Un sourire, sans lui, n'en est pas un sincère. Mais le bonheur avec lui, est considéré comme la huitième merveille du monde. Parce Pablo est, dans mon coeur, ma merveille.

« Je t'aime, Eléna.»

Je souris, comme une folle, en essayant de cacher un maximum mes joues, rouge tomate. Je l'entends rire, parce que je sais qu'il l'a vu, mais je n'en ais rien à faire. Parce qu'avec lui, je n'ai pas besoin de me cacher.

« Je t'aime aussi, Pablo.»

--------

Bonsoir!

Vous attendiez LA conversation?

Et bien vous devrez attendre demain... 

Par contre je trouve Eléna T.R.O.P mignonne!

Mes bébés are back?

Je sais pas. 

J'avoue qu'à la base, il devait y avoir la conversation, avant la "déclaration", mais bon, au vu du match et des nouvelles qu'on a eu hier, je me suis dit que j'allais un peu changer le chapitre.

Vos avis?

Il devrait rester une dizaine de chapitres... Ou une vingtaine tout au plus. 

Donc je peux affirmer que cette histoire est bientôt terminée... (et ça me brise le coeur).

Je vous laisse donc faire toutes vos suppositions, parce que c'est le bon moment!

Sinon, on se retrouve demain, ou mercredi!

En un regard||P.GOù les histoires vivent. Découvrez maintenant