Chapitre 25

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Oubliez pas que je vous aime fort!

26 décembre 2023-Eléna

Le silence de la pièce n'est, encore une fois, pas gênant. Simplement apaisant. Encore une fois, je ne sais pas comment, et encore moins pourquoi, ma tête repose sur son torse. On est tous les deux sur nos téléphones, et aucun de nous parle. Je penses qu'on profite simplement du moment présent, sans penser à ce qui pourrait se passer après.

En réalité, depuis qu'on s'est embrassé, on fait comme si de rien était. Pourtant, ça s'est reproduit deux ou trois fois. Ou peut-être plus, je ne sais pas. Mais ça se faisait tout naturellement. Et, à chaque fois, on fait comme si de rien était. Peut-être parce qu'aucun de nous deux n'est vraiment prêt à engager cette conversation.

Alors, comme si c'était normal, ma tête repose sur son torse. Près de son coeur. J'entends les légers battements de son coeur, et sans savoir pourquoi, ça m'apaise. Tout est calme. La seule chose qu'on entend, c'est le vent qui souffle, à l'extérieur.

Mais ce calme qui dure depuis un bout de temps, est vite brisé par la sonnerie de son téléphone, qui le fait doucement souffler. C'est sûrement Fermin, qui lui envoie une énième vidéo «drôle». Mais qui ne fait rire que lui.

Je n'en m'en préoccupe pas, et continue ce que j'étais en train de faire. C'est-à-dire, pas grand-chose. Pourtant, je sens son coeur accélérer, et sa respiration se fait plus rapide. Plus saccadée. Inhabituelle. Immédiatement, je me redresse, et je le vois simplement fixer son téléphone. Juste son téléphone.

« Pablo? Eh Pablo, qu'est-ce qu'il y a?»

Il ne me répond pas. Il ne me regarde pas non plus. Simplement ce satané téléphone. Je comprends alors que ce n'est pas Fermin, mais quelque chose de plus important. Ou de plus grave.

« Pab'?»

Il ne me regarde pas. C'est comme si il ne savait même pas que je le regardais, que je lui parlais, que j'étais là. Il murmure juste de légers «non» pratiquement inaudible. Je lui arrache, presque, ce foutu téléphone des mains.

Une photo. De nous deux. Dans sa voiture. En train de nous embrasser. La première fois. Il y a quelques jours. Quelqu'un nous a prit en photo. Enfin, non, pas n'importe qui. Et en ce moment précis, j'ai encore plus envie de lui dire ses quatre vérités. Parce que je sais qu'il sait parfaitement ce qu'il fait. Et ça ne fait que renforcer la haine que je lui porte.

« Il-il-

- Eh, Pablo, calme-toi.»

Pourtant, je ne sais pas comment réagir à ce genre de situation. Il fait une crise de panique, et je sais pas comment gérer ça. Je le prends dans mes bras, en lui demandant de se calmer plusieurs fois. Son coeur bat anormalement vite, et je sais que ce n'est absolument pas normal. Je le sais, mais je ne sais pas quoi faire.

« Pablo, s'il te plaît, calme toi. C'est rien.

- Mais si-si. Il-il va le mettre sur-sur Internet et-et, tu vas te fai-faire insulter par mes fou-foutues groupies.»

Mon coeur se serre dans ma poitrine, et le voir comme ça me fait terriblement mal. Je m'en fous, moi, de me faire harceler par ces foutues groupies. Là, je veux juste qu'il se calme. Parce qu'il me fait peur. Je ne sais pas comment gérer ça, et ça me fait peur. J'ai peur qui lui arrive quelque chose dont je n'ai pas la maîtrise.

« C'est pas grave. Il n'a encore rien fait. Mais là, tu dois te calmer.»

Il hoche la tête, mais il ne se calme pour autant pas. Alors, la seule chose que je trouve à faire, c'est de poser mes lèvres sur les siennes. Parce que, j'ai espoir que ça le calme. Parce que je sais que ça me calmerait, moi. Mais surtout, parce que c'est la seule chose qui met passée dans la tête.

On se détache peut-être dix secondes après. Ou quinze. Ou peut-être plus. Mais ce qui m'importe, c'est de voir que sa respiration se fait plus calme. Son coeur bat à présent normalement. Et un maigre sourire éclaire même son visage.

Et moi, je souffle. Sûrement parce que je suis contente qu'il soit de nouveau dans son état normal. Ou alors parce que, j'ai apprécié ses lèvres contre les miennes. Ou les deux. Ou- Mais qu'est-ce qui m'arrive? C'est pas normal. Je devrais pas autant apprécier cette sensation au creux de mon ventre. Ses lèvres sur les miennes. Son sourire. Lui.

« Merci.»

Cette fois, c'est un sourire sincère qui illumine son visage, déclenchant immédiatement le mien. Ce n'est pas normal, ça non plus. Que, dès que je le vois sourire, je souris aussi.

« C'est normal... Mais, pourquoi il s'acharne autant?

- C'est-à-dire?

- Il t'insulte, te dénigre, prend des photos contre ta volonté. Pourquoi?»

Il soupire, en levant les épaules. Je me ré-installe correctement, et pose ma tête sur son épaule. Parce que j'ai aussi envie que mon coeur batte normalement.

Je ne sais pas pourquoi, mais je penses que malgré tout, Pedro a peut-être un bon fond. Je penses qu'il doit être atrocement jaloux. C'est vrai, Pablo est l'un des meilleurs de sa génération. Il y a de quoi. Mais ce que je sais aussi, c'est que c'est un monstre. Je n'ai jamais vu quelqu'un dans un tel état. Et encore moins Pablo. Et je sais, que si ce problème ne se résout pas tout de suite, ça va s'empirer. Et, comme à chaque fois, c'est Pablo qui va souffrir.

« Tu sais, moi je penses qu'il doit être jaloux de toi.

- De moi?

- Oui. Tu réussis tout, et ton nom est déjà dans la plupart des journaux. Dans la bouche de tous les supporteurs. Alors que lui, c'est simplement parce qu'il est blessé, pas parce qu'il est fort. Je n'irais pas non plus dire qu'il est nul, loin de là. Et je n'irais pas me moquer de lui non plus. Parce que je ne me moques pas des gens. Simplement, tu es plus talentueux que lui.»

Je l'ai vu. J'ai eu le droit à des rediffusions de match pendant plus de deux semaines, et j'ai très vite vu la différence de niveau entre les deux. Pablo a la rage de vaincre, et c'est ça qui fait son talent. Alors que Pedro... Je n'en sais rien. Pablo mérite de faire la une des journaux, pour sa force, son courage, son talent.

« Si tu le dis...

- Si tout le monde le dit, ce n'est pas pour rien.»

Et il sourit simplement. Et encore une fois, on fait comme si de rien n'était. Comme si on ne s'était pas embrassés, deux minutes auparavant. Comme si Pedro n'avait rien fait. Comme si il n'avait pas fait de crise de panique. Comme si c'était normal.

Mais tout est si simple, avec lui, que je n'ai pas envie de me prendre la tête. J'ai juste envie de... Profiter. Avec lui. Tous les deux. 

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BONSOIR!

Comment vous allez?

Je vous laisse insulter, ou faire ce que vous voulez, Pedro, juste ici:

Enfin, vous aurez encore l'occasion de le faire!

Pablito m'a fait de la peine... 

Mais bon, vous le savez, je suis sadique!

Sinon, j'ai une petite question que concerne les chapitres... 

Est-ce que vous voulez que je poste le chapitre que vous fera (un peu) souffrir lundi, ou bien dimanche?

Si je le poste dimanche, il y aura un chapitre demain, en plus de vendredi, samedi, et dimanche.

Autrement, si je le poste lundi, il n'y aura pas de chapitre demain.

Dîtes-moi!

En un regard||P.GOù les histoires vivent. Découvrez maintenant