En un regard||P.G

Tome 2-Chapitre 2

20 janvier 2024-Pablo (il est en vie pas de panique)

Mon regard fixant ce plafond blanc, complètement dans mes pensées, je souffle légèrement. Je sais que je ne devrais pas hésiter à lui répondre. Je devrais naturellement lui répondre. Parce que c'est ma copine. Parce que je l'aime. Et je sais, que je devrais répondre à ses appels, à ses messages. Parce que je sais, qu'elle s'inquiète pour moi. Elle a peur qui me soit arrivé quelque chose, et je la comprends.

Mais j'ai peur. Peur que son départ signifie la fin de notre histoire. Alors qu'elle vient tout juste de commencer. Je sais, que je devrais l'appeler tous les jours, la féliciter mille fois pour ce qu'elle a réussi à faire, où elle a réussi à aller. Parce que j'y ai toujours cru.

Alors, je sais que mon silence. Le fait que je ne lui réponde plus. Que je ne lui écrive plus. Que je fais le mort. Que je l'ignore totalement, la stresse énormément. Je sais, qu'elle se doute que je suis chez Aurora, ma sœur. Parce qu'elle lui a envoyé un message. Je sais aussi qu'elle a demandé à Fermin d'aller chez moi, puisque je l'ai vu sur les caméras. Tout ça, je le sais. Je sais aussi que mon absence, injustifiée, énerve énormément Xavi, et que ça risque de me tomber dessus. Tout ça, je le sais.

Mais je n'arrive pas à répondre. Je n'arrive pas à lui écrire. A lui parler. C'est plus fort que moi. Parce que j'ai peur qui si je fais comme si de rien était, comme si elle n'était pas à des milliers de kilomètres de moi, je souffrirais. Parce que je sais que la distance me fait énormément de mal. Je n'ai jamais été un amoureux des relations à distance. Du peu que je sais, ça se passe très rarement bien. Alors oui, j'en ai peur. J'ai peur que ça se termine, à cause de la distance.

« Pab', je peux rentrer?»

J'acquiesce, et je me rassois correctement sur le lit. Ce lit que je ne quitte que très rarement. Toute la journée, je pèse le pour et le contre. Toute la journée, je me demande si je dois vraiment l'ignorer. Ou si je dois lui répondre, et faire comme si elle n'était pas à des milliers de kilomètres. Mais je ne sais pas. Et cette situation commence vraiment à me bouffer.

« Elle t'a renvoyé un message, c'est ça?

- Oui... Elle ne comprend pas pour c'est compliqué. Mais Pablo. Tu devrais lui donner au moins un signe de vie. Ou je le fais à ta place si tu le veux. Mais tu ne peux pas la laisser comme ça. Bon sang, Pablo, c'est ta copine! Tu ne t'inquiéterais pas toi, à sa place?

- Je n'ai pas dit le contraire! Mais... J'ai peur, ok?»

Je sais, que je finirais par la perdre. Parce que je sais à quel point elle chérit cette ville. A quel point c'est une occasion en or, pour elle. Alors oui, j'essaie de me rattacher au fait que, peut-être, si je ne donne pas de mes nouvelles, elle reviendra. Mais je sais, que c'est complètement idiot. Parce que j'ai tout autant de chance de la perdre comme ça.

« Pablo... Tu sais, avec Javi, c'était la même chose au début. Mais il est revenu! Et notre amour est encore plus fort. C'est normal d'avoir peur, parce que moi aussi, j'avais peur. Mais je peux te dire, que si tu l'ignores encore comme tu le fais longtemps, tu la perdras comme ça. Et, quand bien même elle reste là-bas plus longtemps, elle s'y installe, si vous vous aimez vraiment, ça ne changera rien. Mais en l'ignorant, alors qu'elle n'a rien fait, et que c'est probablement la meilleure occasion de sa vie, tu vas finir par la perdre, comme ça. Et là, tu seras le seul coupable Pablo.»

Je la regarde. En réalité, je la fixe presque. Je sais qu'elle a raison, parce qu'Aurora a toujours raison. Je sais aussi qu'elle a vécu la même situation, avec son copain, et que pourtant, ils sont toujours ensembles. Mais, qu'est-ce qui me prouve que ça sera la même chose avec moi? Peut-être que notre amour n'est pas aussi fort que le leur. Peut-être que nous, ça ne marchera pas.

Mais je sais, que dans tous les cas, je vais finir par la perdre. Parce que, finalement, c'est peut-être inévitable. Je veux lui répondre, j'en ai vraiment envie, mais de ça aussi, j'en ai peur. Peur que maintenant, elle m'en veuille de ne pas lui avoir répondu. Peur que maintenant, elle m'en veuille de ne pas m'être réjouit de cette chance.

« Tu sais que je ne pourrais pas te forcer. Et je ne compte pas le faire. C'est à toi de prendre cette décision, parce que c'est ta copine, pas la mienne. Mais s'il te plaît Pablo, donne un signe de vie à quelqu'un. Parce qu'il s'inquiète tous. Ou préviens au moins Xavi, parce qu'il va finir par te tuer. Ne te terre pas dans ton silence, s'il te plaît...»

Je lui souris, d'un sourire sincère. Parce que je sais qu'elle a raison. Qu'une fois de plus, je me terre dans mon silence, plutôt que d'affronter la réalité. De m'avouer qu'elle est partie, pour réaliser un de ses rêves. Que Xavi va me tuer, parce que je ne lui donne pas de nouvelles non plus. Que Fermin doit être aussi, extrêmement inquiet. Mais sûrement pas plus qu'Eléna. Qu'à cause de mon silence, tout le monde s'inquiète.

« Allez Pab', continue de sourire, et viens manger!»

Je sais que mon silence, attriste aussi ma sœur. Parce qu'elle n'aime pas me voir comme ça. Alors, pour lui faire plaisir, je lui souris. Je ne prends pas la peine de prendre mon téléphone, puisque de toute façon, je ne répondrais pas. Pas maintenant. Parce que j'ai besoin de temps pour savoir quoi dire. Comment expliquer mon silence. A Eléna. A Xavi. A Fermin. A mes coéquipiers. Aux journaux. Mais surtout, à ma copine, parce que je sais que c'est la plus inquiète.

Mais très sincèrement, comment voulez-vous que j'explique ça?

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COUCOU!

Comment vous allez?

Je me répète, mais Pablo me fait de la peine... 

Il est peur, et je le comprends. 

C'est clairement pas les chapitres les plus mimis que j'ai pu écrire... 

Mais je vous avais bien prévenu que ça arriverait. 

Vous me connaissez, après tout.

Le chapitre de vendredi est un point de vu de Fermin et...

Vous verrez par vous même.

Mais il n'est pas si con que ça, en réalité!

A vendredi les filles!