Chapitre 1 : La fête de trop.

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Ramassant ses derniers vêtements sur le sol, Yuri se dépêcha de finir de ranger sa chambre avant de fermer son dernier carton. Après s'être battu pendant des mois avec l'administration, il avait eu son premier appartement, pouvant enfin quitter l'internat. Il avait intégré une chambre étudiante en début d'année mais son colocataire était beaucoup trop bruyant, et il avait vraiment besoin d'être autonome, mais surtout seul . Cela faisait maintenant quatre années qu'il avait quitté sa famille. Même si le mot famille paraissait énorme, il avait juste coupé contact avec son père, car c'était le seul qui lui restait niveau familial. Avoir un père travaillant en tête d'un stupide gang mêlé à des trafics d'armes ou on ne sait quoi, ce n'était pas fait pour lui et ça ressemblait beaucoup trop à un thème de film de seconde zone ayant pour acteur principal un ancien acteur porno qui revendiquerait son talent pour le jeu. Toute sa vie il avait subi les séquelles de cette réputation, et encore maintenant même s' il avait légalement retiré toute responsabilité de son père sur sa personne. Bien-sûr il regrettait l'argent que son père avait. Yuri avait vécu toute son enfance dans une grande demeure perdue dans les bois et très sécurisée avec plusieurs domestiques et chambres à sa disposition. Maintenant qu'il s'était retiré de cette vie, Yuri devait subvenir à ses besoins lui-même et cela n'était pas facile pour un jeune d'à peine dix-neuf ans. Avec deux jobs mal payés, des études difficiles et sa propre hygiène de vie à tenir, Yuri dormait à peine quelques heures par nuit. Mais après tout, c'était mieux que d'être avec son père pour lui.

—Dites moi monsieur Ackerman, tu n'oublierais pas quelqu'un ? Tu pars déjà ? Je pensais que tu allais rester jusqu'à la fin du semestre au moins.
Derrière Yuri, une voix qu'il connaissait bien l'interpella. Un jeune blondinet colorés aux boucles ébouriffées était accoudé au pas de la porte, un petit air triste au visage. Il avait avec lui une petite peluche en forme de canard dans les mains. Yuri se retourna et reconnut alors son seul et unique ami, Sato. Immédiatement, il posa son carton sur le petit lit vide près du mur pour s'approcher du plus petit, heureux de le voir. Sato n'était pas très loin en réalité, il était aussi résident du bâtiment, et n'était qu'à quelques portes de son meilleur ami.

— Eh mais c'est Mister Canard, je le cherchais justement. Et oui j'en pouvais plus d'entendre mon colocataire se branler à quatre heures du matin pendant que j'essayais éperdument de dormir. Il me faisait chier en plus, il croit que juste parce que je suis gay que je suis amoureux de lui.
Yuri prit la peluche des mains de son ami pour le mettre dans un carton encore ouvert.
—Et c'est vrai du coup que t'es amoureux de lui ?
Sato lui envoya un petit sourire en coin, le taquinant. Il connaissait déjà la réponse de toute manière.
— Bien-sûr que non, tu connais mes goûts et ce con ne rentre absolument pas dans mes critères de beauté et d'intelligence.
Yuri reprit sa boîte et en prit une en plus pour le mettre dans le petit chariot qu'il avait mit pour le transport. Heureusement il était à l'étage du bas.
—Moi je sais qui te plaît, lui dit Sato, en prenant un autre carton pour l'aider.
Les deux garçons se dirigèrent vers la sortie du bâtiment, en continuant de discuter.
—Tu viens à la soirée étudiante ce soir ? Arish a dit qu'il ramènerait de l'alcool.
En entendant le prénom d'Arish, Yuri fronça légèrement les sourcils mais continua sa route. Il venait de quitter sa chambre, ce n'était pas pour parler de son colocataire en plus, qui n'était qu'autre que cette tête de con.
—Non, je veux poser toutes mes affaires à mon nouvel appartement. Tu viendras le visiter pas vrai ?
Pour le transport, Yuri avait emprunté une voiture, n'ayant pas son propre transport. Il devait y faire plutôt attention d'ailleurs, lui étant un Pierre Richard.
— Je veux venir le voir évidemment ! J'ai hâte de voir dans quel trou la petite souris va se cacher.
Ouvrant le coffre, Sato posa le carton dedans en même temps que son ami.
—En tout cas mon trou sera pas aussi petit qu'ici, et au moins là-bas je pourrai mettre ma propre décoration.
Yuri posa son dernier carton. Il ferma ensuite le coffre en écoutant Sato continuer de parler.
—Mais après avoir mis tes boites tu pourras passer à la soirée. Ça sera super bien en plus. Supplia Sato, se frottant les mains en se tournant lentement vers le brun foncé.
—Et... j'ai entendu dire que Asahi serait présent. J'ai même entendu dire que c'est lui qui t'avait invité.

La poursuite du bonheurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant