Chapitre 45: Je te promets

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Min émergea péniblement de son sommeil, accueilli par la lueur intrusive des rayons du soleil qui martelaient sa peau dans une chaleur agréable. Un mal de crâne persistant le rappelait cruellement à son manque de sommeil qu'il venait à peine de rattraper tant bien que mal. Avec une prudence presque douloureuse, il se leva, sentant chaque articulation de son corps protester contre la fatigue accumulée. Le besoin de retrouver un équilibre le poussa à se diriger lentement vers la salle de bain, où une douche réparatrice l'attendait.

Sous le jet d'eau, la chaleur enveloppait son corps fatigué, agissant comme un baume apaisant sur les tensions accumulées. Les gouttes d'eau dévalaient son dos, emportant avec elles le poids des événements passés. Le bruit régulier de l'eau battant contre la céramique de la douche créait une ambiance apaisante, offrant à Min un court répit dans le tourbillon émotionnel qui avait marqué les dernières heures.
Min ressentait encore la lassitude peser sur ses épaules, mais le devoir l'appelait, le tirant hors de la douce torpeur de la douche. Alors qu'il laissait l'eau chaude apaiser ses muscles fatigués, le doux écho de la porte de la salle de bain s'ouvrit avec précaution, brisant le silence feutré de la pièce. Intrigué, Min releva la tête, complément nu, ses yeux mi-clos s'adaptant à la lumière tamisée. Il vit alors la silhouette familière de Pedro entrer, revêtu de son habituel ensemble noir, simple et fonctionnel. L'air déterminé, Pedro avait l'allure d'un homme prêt à affronter n'importe quelle épreuve, son regard sérieux trahissant l'importance de la mission qui les attendait. Pedro ne dit rien, mais son expression parlait pour lui. Il avait cette façon particulière de communiquer par le silence, ses actions parlant plus fort que n'importe quel discours, mais en voyant Min toujours nu comme un ver, immobile, l'homme remonta ses lunettes noires en le regardant de haut en bas.
— Je dérange peut-être ?
Aucun des deux hommes n'avait l'air gêné par la situation. La complicité entre Min et Pedro était palpable, transcendant les mots et les gestes. Bien qu'ils n'aient jamais partagé d'expérience intime, leur lien était profondément enraciné dans le respect mutuel et la confiance. Pour Min, Pedro était bien plus qu'un simple camarade : il représentait une figure paternelle, une présence rassurante dans un monde souvent troublé. Sans aucune gêne ni malaise, Pedro s'approcha de Min avec une assurance tranquille, reflétant ainsi la familiarité et la proximité de leur relation. Pour eux, les barrières physiques étaient peu importantes, car leur lien était ancré dans une connexion plus profonde, basée sur le respect, la loyauté et la camaraderie.
— Non. La salle de bain est commune, après tout. Tu vas où habillé comme ça ?
Alors que Min se relevait dans la douche, laissant l'eau dégouliner sur son corps comme une caresse apaisante, il attrapa sa serviette à proximité pour essuyer ses cheveux mouillés. D'un geste fluide, il enveloppa la serviette autour de ses hanches, couvrant son corps d'une intimité pudique. Ce simple geste symbolisait la confiance qu'il accordait à Pedro, se sentant en sécurité en sa présence, même dans leur plus grande vulnérabilité.
— Il y a du soleil dehors. Alors à la demande de Nagini, je vais former Alexis aux armes.
— Ah, super ça. Il va mieux ?
Ainsi protégé par la serviette, Min se tourna vers Pedro, rencontrant son regard avec un mélange de reconnaissance et de gratitude. Ils étaient prêts à affronter les défis à venir, main dans la main, unis par un lien indéfectible forgé dans les feux de l'adversité.
— Nagini lui a donné des médicaments pour qu'il puisse bouger sans avoir trop mal. Heureusement la balle qui l'a touchée a été nette, donc sa peau n'était pas très déchiré.
Les souvenirs de leur jeunesse commune enveloppaient Min d'une douce nostalgie, faisant briller ses yeux d'un éclat particulier. Un sourire étira les lèvres de Min alors qu'il se remémorait leur première épreuve commune : la fois où il avait été touché par une balle, la douleur lancinante de cette blessure s'inscrivant vivement dans sa mémoire. La balle avait trouvé sa cible dans sa cuisse, provoquant une douleur intense qui l'avait fait grimacer à chaque mouvement. Mais malgré la souffrance, c'était le réconfort et le soutien inébranlable de Pedro qui avaient apaisé son esprit tourmenté. Il avait gardé une cicatrice depuis, et maintenant c'était rare les fois où Min se prenait une balle en lui.
— Fais attention à lui, il est encore fragile, ce gamin.
— T'inquiètes pas, je vais bien m'en occupé, promis.
— Je connais ce sourire, Pedro.
Min répondit au taquinement de Pedro avec un sourire espiègle, appréciant l'ambiance légère que son ami apportait à la pièce.
— Et ne t'avises même pas à le baiser, sauf si tu veux ramasser mes miettes bien évidemment.
Se dirigeant vers la porte, il lança une dernière réplique pleine de malice avant de lui envoyer un clin d'œil complice, signe de complicité entre eux, puis il quitta la salle de bain pour monter à l'étage.

La poursuite du bonheurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant