Min détestait les hôpitaux. Cela lui rappelait son enfance. Si il y avait bien un endroit où il ne voulait pas passer la nuit, c'était bien dans un hôpital. Mais le voilà qu'il attendait dans un couloir froid et blanc, vide et sans personne à qui parler. Après ce qu'il venait de se passer, il était sûr qu'il n'allait pas dormir de si tôt.
A l'autre bout du couloir, Yuri était lui accoudé à un lit d'hôpital, inquiet de l'état de son ami. Asahi était allongé, un masque au visage pour qu'il respire convenablement. Résultat après analyse et obstruction de la balle, Asahi s'était fait tirer dans l'épaule. Heureusement rien de vital n'avait été touché, mais il avait eu assez mal pour tomber dans les pommes. Yuri réfléchissait à pourquoi les deux hommes étaient venu à cette soirée pour tirer dans la maison. Il se demandait s' il cherchait quelque chose et en l'occurrence c'était vrai puisqu'il se souvenu de la conversation que lui et Min avait entendu dans le salon.— Putain, ne me dit pas qu'on l'a raté ?
— J'allais le descendre mais toi comme un con t'es arrivé et tu as tout foutu en l'air.Ils visaient quelqu'un, et c'était sûrement lui. Cela le stressait encore plus. Il se sentit coupable pour Asahi, car il s'était pris une balle sans qu'il n'ait rien demandé à personne. En réfléchissant, Yuri vit Asahi se réveiller lentement, alors il se leva de son siège pour le voir directement.
— Est ce que je suis mort ?
Avec une voix enrouée et faible, Asahi eut un léger sourire, sachant qu'il était bel et bien vivant grâce à Yuri.
— Asahi.. je suis tellement content de voir que tu vas bien. Si tu savais comme j'ai eu peur ! Je-Je t'ai vu au-au sol et puis.. et puis j'ai cru que tu étais mort..
Les yeux remplis de larmes, c'est la main de Asahi qui prit celle de Yuri pour le soutenir, lui prouvant qu'il allait bien.
— Yuri. Je vais bien. Regardes moi.
— Je suis désolé..
Lentement, le blessé retira le masque qu'il avait sur le visage pour parler plus clairement.
— Pourquoi tu l'es ? Je devrai te remercier, si tu n'avais pas été là je serais sûrement mort sur le sol de cette cuisine.
En pleurnichant, Yuri serra la main de Asahi, lui montrant à quel point il comptait pour lui.
— C'est moi que tu devrais plutôt remercier.
Au pas de la porte, Min était accoudé à celle-ci, une cigarette éteinte à la bouche. Ce dernier entra pour aller s'asseoir sur un des sièges de la chambre, en marmonnant.
— Les sièges du couloir sont durs comme du fer, c'est désagréable pour mon cul. Ça vous dérange si je m'installe ? De toute façon vous n'avez pas le choix, j'ai déjà réglé la chambre.
Dans un silence, Min ouvrit du bout des doigts la fenêtre à côté de lui pour pouvoir allumer la cigarette qui l'attendait depuis un bon moment.
— Bon Asahi on va devoir te parler. Est ce que tu as vu quelque chose ? Est ce que tu as vu qui t'as tiré dessus ou un visage suspect ?
Perdu par l'homme, Asahi arqua son sourcil, en entendant ses questions. À côté de lui, Yuri le foudroya du regard, ne voulant pas qu'il embête son ami fraîchement soigné avec des questions sur ce qu'il venait de se passer. Le mec ne devait pas connaître le choque ni le culot bien que pour ce dernier il en est énormément.
— Hm.. Je n'ai rien vu non..
— Min, tu ne penses pas réellement que ça soit le meilleur moment pour lui poser des questions sur ce qu'il vient de se passer ? Il est peut-être choqué..
— Non c'est bon, Yuri, merci. Mais je ne comprends pas pourquoi tu veux savoir. Tu es flic ? Ou un autre truc du genre ?
— Non, mais je veux juste savoir.
Ce n'est pas anodin que des personnes armés arrivent à une soirée pour tirer tu crois pas ?
— Pourquoi tu poses les questions à moi ? Ce n'était même pas ma maison, c'est celle de Miranda, c'est à elle que tu devrais poser les questions. Moi tout ce que je faisais c'était danser avec Yuri, et puis j'ai entendu des coups de feu. La foule m'a entraîné hors du salon, et sous la panique j'ai voulu aller dehors mais un homme masqué est apparu de nul part et m'a tiré dessus. Après c'est flou, je crois que je suis allé dans la cuisine et je suis tombé sur le sol. Je me rappelle juste de la couleur rouge et de la voix de Yuri qui arrive pour me sauver.
Min l'observa, tout en inhalant la fumée de sa cigarette. Le jeune ne semblait pas mentir. En même temps quand on le connaissait, c'était normal. Alors tout en finissant sa cigarette, Min vit les couleurs des sirènes de police arriver au loin. C'était le temps de partir pour lui.
— Allez Yuri, on part.
— Quoi ? Non, je veux rester avec Asahi.
Min jeta le reste de sa cigarette par la fenêtre avant de se lever de son siège pour prendre Yuri par le poignet, le forçant à se relever.
— Yuri s'il te plaît.
D'un regard profond, Yuri comprit qu'il devait le suivre, mais cette fois l'homme n'était pas agressif dans son regard. C'est pour cela que Yuri se leva de lui-même, en le faisant le lâcher. Il se tourna vers Asahi et lui dit au revoir, avant de sortir de la pièce en lui jetant un dernier coup d'œil. Suivi par Min qui referma la porte derrière lui, ils partirent vite de l'hôpital avant que la police n'arrive. Tous les deux dans la voiture, le silence reprit le contrôle. Yuri était épuisé.
— Tu devrais nettoyer tes mains en arrivant.
Min avait une voix douce cette fois, ne voulant pas le heurter. En effet lorsque Yuri regarda celles-ci, il vu qu'il lui restait du sang, celui de Asahi. D'un geste lent, le jeune garçon rabattu ses manches pour cacher ses mains, ne voulant pas les voir. En regardant l'heure, Yuri vit qu'il était trois heures du matin. Il était fatigué mais il avait surtout faim. C'est alors que Min le vit se tenir le ventre. Tout en conduisant, l'homme attrapa la boîte qui était sur le siège arrière pour la lui donner. C'était sa boîte à gâteaux.
— Manges, Yuri. Tu n'as rien avalé depuis ce midi. Tu dois avoir faim.
— Je pensais qu'on n'avait pas le droit de manger dans ta voiture.
Du coin de l'œil, Min le regarda. Puis un ouvrit alors lui-même la boîte à gâteau pour en prendre un. Il le tendit devant Yuri, pour qu'il le prenne. C'est d'ailleurs ce qu'il fit doucement, prenant son propre gâteau dans les mains. Il en avait pris un au myrtille, ayant retenu ce qu'il avait dit auparavant dans la soirée.
— Il y a plus important dans la vie que de mettre des miettes dans une voiture. Alors manges.. en plus je sais que le myrtille c'est ton préféré, donc prends le.
Min tourna enfin la tête en direction du jeune pour le regarder dans les yeux, un regard doux comparé à la couleur de ses yeux, puis il reprit:
— S'il te plaît.2 heures plus tôt,
dans une chambre à la soirée de Miranda.
— Dis moi qui te fournit.
Le poing prêt à finir sur la face du mec qu'il maintenait contre le mur d'une chambre, Min était prêt à se battre. Après qu'il soit monté avec Miranda pour de la drogue, elle l'avait laissé entrer dans une chambre où un mec attendait, sur le bureau. Cela faisait plusieurs jours qu'il avait appris par son patron qu'on leur avait volé au moins pour des milliards de drogues et que quelqu'un les revendait.
— Je-Je ne sais pas ! Pitié ne me frappez pas ! Moi je suis juste un ado qui essaie de payer lui même ses études !
— Ça j'en ai rien à foutre. Dis moi qui te fournit pour revendre. Je suppose que tu ne gardes pas tout l'argent pour toi, pas vrai ?
— N-Non ! J'ai.. J'ai que dix pourcentages des ventes. Je vais chercher le stock, je le revend, et puis je dépose l'argent dans un endroit, c'est tout ! Je vous le jure, croyez moi.. s'il vous plaît..
— Donne- moi tout ton stock.
— Q-Quoi !? Je-Je peux pas ! Si je fais ça je vais me faire tuer !
Énervé, Min le lâcha mais le reprit par la tignasse, empoignant ses cheveux sous les gémissements de douleur du mec.
— A-Aïe aïe ! Lâchez-moi !
— Tu préfères que je te tienne par les cheveux ou par les couilles ? Je peux très bien changer si tu veux.
— NON ! Pitié ! Les cheveux ! Les cheveux ça me va !
— Bien. Quand tu vends de la drogue, où est-ce que tu vas la chercher et où reposes-tu l'argent ? Je te préviens t'as pas intérêt à me mentir.
— La serre ! Je prends tout et je dépose tout dans la serre !
C'est là que Min le lâcha. Dans un gémissement, le jeune se recula rapidement pour aller prendre son sac. Avant qu'il n'ait eu le temps de reposer une question, il avait déjà prit la fuite, laissant Min seul dans la chambre.
— La serre ?Bang Bang
En entendant les coups de feu, Min eut le réflexe de s'accroupir au sol, étant habitué à être visé par les armes mais aucune vitre se brisa. Il sut que ce n'était pas lui qui était visé. Tout de suite, il sortit de la chambre, mais fut poussé par plusieurs personnes dont Sato.
— Sato !
Min l'arrêta par le bras, lui reposant une question:
— Où est Yuri ?!
Sato avait l'air plus que paniqué. Il secoua la tête vers Min et le poussa pour qu'il lâche son bras, voulant partir d'ici en entendant les cris d'en bas.
— Il est en bas ! Il faut partir Min, sauves toi !
Mais au même moment, c'est encore deux coups de feux qui résonnèrent dans la maison, ce qui intensifia les cris et les mouvements de panique. Rapidement, Min descendit les marches aussi vite qu'il le pouvait, la main sur l'arme à sa ceinture au cas où il devait faire face aux personnes armés. Lui-même ne savait pas d' où venait les tires. Il se mit à crier le prénom de Yuri, dans l'espoir de le retrouver. C'était son devoir de le sauver. Min essaya de se frailer un chemin entre les personnes, mais impossible. C'est là qu'il le vit, au milieu du salon, entouré de plusieurs adolescents, tous paniqués. Il l'appela encore une fois, mais Yuri ne semblait pas l'entendre, lui semblait chercher quelqu'un. Il courut alors vers lui et l'attrapa par le bras, pour le réveiller. En esquivant le coup qu'il faillit se prendre par le jeune, Min lui cria:
— YURI ! SUIS MOI !
Alors qu'il tira Yuri de l'autre côté, c'est de loin que Min vit deux hommes monter à l'étage en tenues noires. Il n'eut pas le temps de voir qui c'était mais il vu les armes qu'il avait. Avant de sortir, il reconnut le dessin qu'il y avait sur leurs vestes. Il ne fallu que quelques secondes à Min pour reconnaître ce que c'était:Un Dahlia Noir.
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La poursuite du bonheur
RomanceLorsque Yuri décide de rompre avec sa famille pour mener une vie ordinaire, il est loin de se douter des conséquences qu'il aurait pour le futur. Pris au piège dans une situation délicate malgré lui, il se retrouve contraint d'accepter la protection...