Chapitre 19 : Un billet d'avion sans retour.

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— Je t'aime, Asahi.
Le soleil venait à peine de se lever sur la ville. Dehors il y a avait un début de rayon lumineux signifiant que la journée allait être parfaite, pour suivre la nuit plus que parfaite que les deux hommes couchés sur le lit venaient d'avoir ensemble. En se réveillant le matin, Yuri avait une légère migraine à cause de tout ce qu'il s'était passé dans la journée, mais il fut vite guéri grâce aux lèvres de Asahi se posant sur les siennes. Il ne pouvait pas être plus comblé. Yuri était bel et bien là, couché à côté de l'homme qu'il avait toujours aimé, son corps complètement nu à côté du sien. Il savait déjà qu'il allait avoir mal aux hanches d'ailleurs. En repensant à ce qu'il s'était passé la nuit dernière, il se sentit comme sur un petit nuage, tombant dans un rêve éveillé.
— Tu veux que j'aille te préparer le petit déjeuner ? Tu dois avoir faim.
Dans le lit, toujours sous les draps réchauffés, Asahi s'était redressé pour se lever. Yuri n'eut pas le temps d'admirer son corps puisqu'il mit rapidement un bas de pyjama qu'il avait attrapé, car il faisait quand même froid en dehors de la couette.
— Avec plaisir. Tu veux que je t'aide ?
— Non, reste au lit. Hier je t'ai plutôt malmené alors reste couché, je t'apporte ça tout de suite.
En sortant de la chambre, Asahi laissa Yuri rougir tout seul face à sa phrase terriblement gênante à double sens. Le garçon fut seul dans la chambre, en entendant son partenaire faire le petit déjeuner dans la cuisine. Son appartement était plutôt beau, Yuri se demanda si il le payait lui même. Il n'avait jamais entendu dire que Asahi avait un travail, mais c'est vrai qu'il avait toujours inspiré l'argent. Le garçon fut plutôt curieux, alors c'est doucement qu'il se leva du lit en retenant une grimace de douleur, dû à son corps qui avait pris cher. En essayant de ravaler sa douleur, Yuri se balada dans sa chambre pour connaître un peu mieux l'univers de l'homme mystérieux.
Sur le bureau, il y avait quelques photos de Asahi avec des personnes que Yuri ne connaissait pas forcément. Une photo sur le mur lui attisa la curiosité. Il reconnut Asahi jeune. Avec un sourire, il s'approcha de la photo pour voir qu'il était avec un homme et une femme. Il devait avoir dans les huit ans à peu près. Yuri prit la photo du mur pour la regarder de plus près. Il eut un petit en voyant à quel point il était mignon lorsqu'il était petit. Yuri admira la photo, chaud au cœur. Ils devaient être les parents de Asahi. En voyant la mère tenir l'enfant, le jeune ressentit un léger pincement au cœur. Lui n'avait jamais vu sa mère. Il ne savait même pas à quoi elle ressemblait. Il s'était toujours posé la question, mais son père n'avait jamais voulu répondre à ses questions. En regardant plus précisément la photo, Yuri cru reconnaître l'homme qui tenait Asahi. Il l'avait déjà vu, mais ne savait pas de où. Son père avait eut beaucoup d'amis grâce à son gang. Yuri avait vu pas mal d'hommes mûr à cause de ça. Il ne savait pas pourquoi mais cet homme lui rappelait quelque chose.
— Tu t'es levé ?
Yuri sursauta en entendant la voix derrière lui. Il reposa rapidement la photo discrètement avant de se retourner pour voir Asahi à la porte, avec un plateau dans les mains. Il sentit la bonne odeur du petit déjeuné préparé.
— Oui. Désolé j'étais curieux, c'est la première fois que je vois ta chambre alors ça m'a intrigué.
Yuri s'appuya sur le bureau alors qu'Asahi s'avança vers lui. Il vit qu'il avait son téléphone dans la main.
— Ton téléphone n'arrêtait pas de sonner alors je te l'apporte.
— Ah ? Merci.
Yuri alla prendre son téléphone en voyant qui pouvait bien l'appeler. Il espérait que cela ne soit pas Min mais ce fut tout autre. Une boule au ventre se mit en place brusquement lorsqu'il vu son écran:

« 21 appels manqués de Père »

Dans la tête de Yuri, tout alla à deux cents à l'heure. Tout de suite il essaya de le rappeler pour savoir ce qu'il voulait mais il tomba directement sur sa messagerie. Il savait ce qu'il allait se passer maintenant. C'est très rapidement, et sous le regard perdu de Asahi, que Yuri prit ses vêtements au sol pour se rhabiller en toute vitesse.
— Tu t'en vas quelque part ? Est ce que c'est grave ?
— Je dois partir avant qu'ils n'arrivent.
Ne comprenant pas, Asahi essaya de l'arrêter mais soudain les deux hommes entendirent des grands coups sur la porte d'entrée. Yuri savait qu'il était trop tard.
— C'est qui ?
— Asahi pitié n'ouvre pas la porte. Je dois me casser. Est-ce que ta fenêtre a un balcon avec échelles ?
Yuri parla très rapidement, en panique. Les coups derrière la porte d'entrée s'intensifièrent de plus en plus, et ils entendirent une voix violente leur demandant d'ouvrir. Le plus jeune dans la pièce attrapa tout ce qui était à lui appartenait et ouvrit la fenêtre, en voyant qu'il y avait bel et bien un balcon avec une échelle, en cas de feu par exemple. Tout en prenant ses chaussures à la main, Yuri passa par la fenêtre avec le peu de vêtements qu'il avait. Il portait encore les vêtements que Min lui avait achetés d'ailleurs. Il devait s'enfuir le plus vite que possible.
— Yuri ! Réponds moi ! Qu'est ce qu'il se passe, bon sang ?
Asahi essaya de le retenir, en le regardant dans les yeux pour essayer de savoir ce qu'il lui cachait. Subitement, Yuri plaqua ses lèvres contre les siennes pour lui dire au revoir, mais un grand bruit surgit de l'entrée, ce qui signifiait que la porte venait d'être défoncée.
— Je te dirai plus tard. Je t'aime, Asahi.
Il n'avait plus que quelques secondes avant qu'il ne se fasse attraper. En se séparant de son amant, Yuri descendit l'échelle de secours en quelques minutes, pour toucher enfin le sol froid, encore pieds nus. Il devait oublier la douleur dans ses hanches. Il devait courir. Courir le plus loin possible pour fuir son père. C'était bien la dernière personne qu'il voulait voir en ce moment.
Dans les rues de la ville, il n'y avait pas un chat, surtout dans ce coin-là. Tout en courant le plus loin qu'il le pouvait, il chercha dans ses poches mais il su qu'il devait avoir oublié son téléphone chez Asahi, se sentant encore plus stupide. Il détestait attirer l'attention mais là il allait être servi. Alors qu'il tourna dans un quartier, il vit une voiture s'arrêter au loin, au bout de la ruelle. Il savait très bien que c'était pour l'attraper.
— Putain mais ils vont me laisser, ces gros connards ?!
Yuri devait trouver une solution. Il était maintenant coincé entre faire demi tour ou prendre une autre ruelle mais il ne savait pas où ça le mènerait, et en choisissant la deuxième solution il regretta rapidement en voyant que c'était un cul-de-sac.
— Yuri !
En essayant de grimper pour sortir de cette ruelle, il entendit une voix qu'il connaissait beaucoup trop bien depuis peu. En se retournant il vit le blondinet qui l'avait littéralement menacé avec une arme à feu le soir même d'hier. Min.
— Arrêtes tu vas te faire du mal. Ton père veut te voir.
Tout en étant plus qu'énervé, Yuri resta loin de Min, en lui envoyant un regard noir, lui montrant qu'il n'en avait pas envie.
— Allez vous faire foutre ! C'est fou ! Vous ne pouvez même pas me laisser la paix vingt-quatre putain d'heures !
Yuri vit l'homme qu'il détestait maintenant se rapprocher, une arme à la main. Il était habillé d'une tenue noire professionnelle, comme celle qu'il portait le jour où il l'avait sauvé du kidnapping. Il ne pouvait pas nier qu'il était carrément sexy avec cette tenue, mais il revint vite à la réalité, en n'oubliant pas ce qu'il s'était passé quelques heures plus tôt avec lui dans la boîte de nuit.
— Yuri, crois moi tu n'as pas envie que je t'oblige à me suivre, et je n'en ai pas envie non plus d'ailleurs. Donc s'il te plaît suis moi juste, on doit discuter.
— Discuter ? Tu veux peut-être me remettre le flingue sur la tempe ?
— Ne joue pas à ce jeu avec moi, tu sais très bien ce qui t'attendait quand tu m'as rencontré. Je n'ai jamais prétendu être ton ami ou quelque chose du genre. Je t'avais toujours prévenu que si tu allais trop loin alors-
— Alors tu me tuerais ? Et même ça tu n'as pas été capable de le faire. Tu es comme les autres, tu ne sais pas tenir tes paroles. Bref, laisses-moi passer. Je ne veux parler à personne.
Comme durant la soirée dernière, Yuri n'avait plus l'air d'avoir peur de Min ou de quiconque d'ailleurs. Si cela n'avait pas été contre lui même, Min aurait été fière de ça. Mais là c'était tout le contraire. Il détestait qu'on lui tenait tête, mais surtout qu'on lui manquait de respect.
— Bien. Je vois que Monsieur Ackerman a grandi. C'est moi qui t'ait donné des couilles ? Tu veux faire le grand ? Tu sais pourquoi je ne t'ai pas tué, Yuri ? C'est tout simplement parce que tu arriveras à le faire par toi-même.
— Ne m'appelles plus Monsieur Ackerman. Je n'ai rien à voir avec mon putain de géniteur. Tu ne m'obligeras jamais à lui parler, putain.
— Non, c'est vrai tu as raison. Je ne t'obligerai pas à lui parler. Mais par contre, je suis obligé de t'emmener. Tu l'as cherché, gamin.
Sans qu'il n'eut le temps de le voir venir, Yuri entendit un coup de feu étouffé, en sentant une douleur vive dans son cou, ce qui lui donna le réflexe d'amener sa main à celui ci. Il ne sentit pas une balle, mais une petite aiguille qu'il retira en gémissant de douleur. Min qui tenait l'arme devant lui, le visant, l'approcha lentement. Yuri ne comprit pas tout ce qu'il se passa, mais sa vision devenue flou et ses membres se fatiguèrent, comme ci il venait de courir un marathon. Il s'écroula au sol, en étant perdu de l'environnement.
— T'as de la chance que je sois fatigué. J'avais visé ta petite gueule d'abruti mais la fléchette est arrivée dans ton cou. On dirait que tu as de la chance.
Yuri essaya de parler, mais même sa mâchoire fut faible. Il venait de se faire tirer une fléchette pour l'endormir, et encore une fois il détesta la sensation. Il était trop facile à piéger. À côté de lui, il vit dans le flou Min s'accroupir à côté de son corps, mais cette fois il ne comprit pas ce qu'il lui disait. Tout résonnait dans sa tête, et puis sa vue devenue noir. Il venait de s'endormir.
— Bonne nuit, Yuri.


La poursuite du bonheurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant