Chapitre 50: La dernière balle

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Asahi contemplait son œuvre avec une satisfaction dépravée, un sourire cruel étirant ses lèvres alors qu'il se délectait du spectacle du sang qui coulait des blessures de Min. Fier de l'accomplissement de Yuri, il recula avec arrogance, savourant sa victoire dans ce jeu macabre de pouvoir et de manipulation.
— Purée, j'en ai la trique. Je suis trop excité ! Comment tu les a tous tué c'était incroyable ! Ça c'est l'homme que j'ai entraîné !
Le regard enflammé d'Asahi brillait d'une lueur malsaine alors qu'il contemplait avec un plaisir sadique les conséquences de ses actions. Un sourire cruel étirait ses lèvres tandis qu'il sautillait légèrement sur place, tapant des mains dans une euphorie démente.
— J'adore la façon dont t'as tué le premier, celui avec la moustache. C'est genre WOAW ! Mais d'ailleurs, comment t'as su son prénom ?
Toujours face à Min, Yuri laissa tomber son bras, en passant sa main sur sa nuque, gêné et perdu.
— Quoi ?
— Min a dit que c'était la première fois que tu le voyais, et il n'a pas prononcé son blaze, alors comment t'as su qu'il s'appelait Pedro ?
Immédiatement, Yuri détourna le regard en se sentant vide d'avoir tué ce qu'ils connaissaient. Les corps inertes de ses victimes gisaient à ses pieds, témoins silencieux de sa puissance et de sa domination sur ceux qui osaient s'opposer à lui.
— Je ne sais pas.
Dans cet instant de triomphe perverti, Asahi se sentait invincible, nourri par le chaos et la destruction qu'il avait semés autour de lui. Chaque battement de cœur résonnait dans sa poitrine avec une intensité électrique, alimentant son euphorie dévorante alors qu'il contemplait le résultat de ses machinations tordues. Pour lui, la mort et la souffrance étaient de simples outils pour parvenir à ses fins, des moyens de parvenir à la réalisation de ses sombres desseins. Dans cette orgie de violence et de désespoir, Asahi se délectait de son triomphe, savourant chaque instant de sa victoire avec une férocité impitoyable. Pour lui, le monde était une toile à sa merci, une toile qu'il pouvait peindre avec le sang de ceux qui se dressaient sur son chemin. Asahi était si heureux, tout contrairement à Yuri qui venait de tuer tant de personnes. Alors dans un geste de défi, Yuri jeta son arme au sol, la faisant glisser jusqu'aux pieds d'Asahi avec un bruit sourd. Son regard dur et implacable fixait intensément celui de son maître, une lueur de défi brillant dans ses yeux sombres.
— J'arrête là, Asahi. Je ne veux plus faire ça. J'ai fais ce que tu m'as dis de faire, maintenant je veux arrêter.
Le geste audacieux de Yuri semblait marquer un tournant dans leur relation, un acte de rébellion contre l'emprise oppressante d'Asahi. En renonçant à son arme et en refusant de se plier à ses ordres, Yuri affirmait sa volonté de se libérer de l'emprise toxique de son mentor, prêt à affronter les conséquences de son acte avec détermination et courage. Asahi, surpris par la subversion soudaine de son protégé, fixait Yuri avec une expression mêlée de surprise et de colère. Le défi ouvert de Yuri remettait en question son autorité et sa domination, et Asahi savait qu'il devrait réagir avec fermeté pour réaffirmer son contrôle sur la situation.
— Tu.. arrêtes ? Tu rigoles j'espère ?
— Je viens de tuer toutes les personnes de mon passé, alors laisses moi partir.
Le rire arrogant d'Asahi résonnait dans la pièce, emplissant l'air d'une aura malsaine de menace et de danger. Mais alors qu'il récupérait l'arme abandonnée par Yuri, son expression se durcit, effaçant tout signe de moquerie ou de légèreté.
— Donc tu me laisses ?
— Oui.
— Très bien, Yuri. Tu peux partir mais...
Dans un geste délibéré, Asahi retira une nouvelle fois le cran de sécurité de l'arme, le cliquetis métallique résonnant comme un avertissement sinistre dans le silence tendu de la pièce. Son regard brûlant d'intensité fixait Yuri, sa détermination implacable transparaissant dans chaque mouvement.
—... mais tu sais que ce n'est pas possible, pas vrai ? Je ne peux pas te laisser partir. La règle c'était.. tu restes, ou tu meurs.
Le changement soudain dans l'attitude d'Asahi était palpable, un présage sombre de la violence imminente qui allait éclater entre eux. Alors qu'il tenait fermement l'arme entre ses mains, Asahi semblait prêt à utiliser toute sa puissance et sa cruauté pour rétablir son autorité menacée, prêt à plonger dans les abysses de la violence pour imposer son pouvoir sur ceux qui osaient le défier.
— Asahi.. pourquoi tu me pointes avec l'arme, là ?
— Désolé, Yuri, mais il le faut.
Le sourire malsain d'Asahi s'étira sur son visage alors qu'il pointait son arme impitoyablement sur Yuri, une lueur de triomphe brillant dans ses yeux sombres. Son plan machiavélique venait de se dérouler comme prévu, lui permettant d'éliminer ses ennemis sans se salir les mains, et maintenant il ne restait plus qu'une dernière étape à franchir pour atteindre son objectif ultime: avoir la puce de son père.
— Tu as ce que je voulais depuis le début, et tu es bien trop manipulable.
— Ce que tu voulais ?
— La puce de mon père. Celle qui contient plus de dix milliards d'euros.
Dans un élan de satisfaction perverse, Asahi savourait sa victoire imminente, la perspective de mettre fin à la vie de l'héritier et de récupérer ce qui lui appartenait, la précieuse puce, le consumant d'une excitation dévorante. Chaque détail de son plan diabolique avait été méticuleusement orchestré pour aboutir à ce moment décisif, où il détiendrait enfin le pouvoir absolu sur tout ce qu'il désirait.
— La.. La puce ? Celle de mon père ?
— Celle que ton père avait, oui, mais figures toi qu'elle m'appartient depuis qu'il est décédé et je sais, et j'ai toujours su où elle était.
Yuri, totalement perdu, ne comprit pas, mais en voyant Asahi relever son propre t-shirt pour montrer le bas de son ventre, là où lui avait la cicatrice, il comprit.
— Tu croyais vraiment qu'on t'avait pris un rein pour le revendre ? Quelle connerie. En sécurisant cette puce dans ton rein, ton père a été intelligent, mais plutôt stupide si on y réfléchit bien. Maintenant que je vais te tuer, je pourrai prendre cette putain de puce et je serai enfin riche à en mourir.
Son esprit était submergé par la compréhension brutale de la manipulation cruelle à laquelle il avait été soumis, et les pièces du puzzle s'emboîtèrent rapidement dans son esprit tourmenté. La cicatrice sur le ventre de Yuri était la preuve irréfutable de sa tromperie, de son mensonge perfide. Yuri avait été manipulé depuis le début, utilisé comme un pion dans le jeu sadique d'Asahi pour parvenir à ses propres fins. La révélation de cette trahison le frappa comme un coup de massue, faisant voler en éclats toute confiance et loyauté qu'il avait pu ressentir envers son ancien mentor.
Alors qu'il se tenait là, l'arme prête à délivrer le coup fatal, Asahi se sentait invincible, animé par une détermination impitoyable à atteindre ses objectifs coûte que coûte. Dans son esprit tordu, la fin justifiait tous les moyens, et il était prêt à plonger dans les abysses de la violence et de la trahison pour obtenir ce qu'il désirait ardemment.
— Tu diras bonjour à mon père de ma part.
Asahi abattit finalement son doigt sur la détente. Le bruit déchirant d'un coup de feu retentit dans la pièce, déchirant le silence oppressant qui régnait jusqu'alors. Le geste impitoyable d'Asahi venait de déclencher une tragédie irréversible, scellant le destin funeste de ceux qui se trouvaient à sa merci.
Un frisson d'incrédulité parcourut la pièce alors que l'arme d'Asahi s'avérait être défaillante, refusant obstinément de tirer malgré ses efforts répétés. Dans un mélange de frustration et de panique, il tenta à nouveau de presser la détente, mais le résultat fut le même : aucun coup de feu ne se fit entendre, aucune balle ne jaillit du canon de l'arme.
Mais en s'attendant à voir le corps de Yuri au sol, il fut choqué de le voir toujours debout, sans qu'il n'ait l'impression de saigner.
— Eh ?
Dans cet instant de vérité brutale, Yuri se tenait toujours debout devant lui, imperturbable malgré la menace qui pesait sur lui. L'ironie cruelle du destin était palpable dans l'air.
— P-Pourquoi aucunes balles ne sortent ?!
Asahi réessaya encore une fois. Le coup de feu retentit mais Yuri n'avait toujours rien, alors en le voyant se rapprocher de lui avec cette fois un sourire à ses lèvres, le jeune haussa les épaules en levant les bras, semblant d'être choqué.
— Oh, pardon, j'ai sans doute oublié de te dire que... Balles à blanc, tu connais ?
La stupeur se peignit sur le visage d'Asahi, sa pâleur soudaine trahissant son choc. De côté, il vit le corps de Min, autrefois sans vie, se redresser. Le blond se fit craquer le cou, maintenant les mains détachées. Avec un rire, il se releva de sa chaise lentement.
— Je déteste faire le mort, c'est ridicule.
Ses yeux s'écarquillèrent d'incrédulité alors qu'il observait Min se redresser de son siège. L'homme qu'il avait cru mort, gisant inerte devant lui, était maintenant vivant et en mouvement. C'est en même temps qu'il vit les trois autres corps à côté de relever, Sato faisant semblant de bailler en s'étirant, en essayant le faux sang qu'il avait sur le nez.
— J'ai failli m'endormir, purée. Eh Nagini ! Même mort t'es sexy, en plus d'être un super acteur !
Un frisson d'effroi parcourut l'échine d'Asahi alors qu'il réalisait la gravité de la situation. Son plan soigneusement élaboré venait de subir un sérieux revers, sa confiance en sa propre supériorité ébranlée par cette révélation inattendue. En entendant Nagini rire, ainsi que Pedro et Sato ensemble, Asahi recula lentement, en étant toujours aussi choqué.
—Donc tu croyais vraiment qu'on allait te laisser nous kidnapper comme des merdes ?
Dans cet instant de tension palpable, les regards de Min et d'Asahi se croisèrent, étincelant d'une détermination farouche et d'une fureur contenue. Alors que le silence pesait lourdement dans la pièce, chargé de l'incertitude de ce qui allait suivre, le destin de chacun semblait suspendu à un fil ténu, sur le point de basculer dans l'abîme de la confrontation finale.
— Vous.. Vous n'êtes pas morts ?!
— On a l'air mort, ducon ?
En allant vers Nagini pour aller lui faire un bisou. Sato pesta en le trouvant ridicule. Il avait toujours su que Asahi était un idiot, mais à ce point là ?
Asahi savait qu'il devait agir rapidement pour reprendre le contrôle de la situation, pour éliminer la menace que représentait Min pour ses plans diaboliques. Mais alors qu'il se préparait à passer à l'offensive, un coup de feu retentit dans l'endroit, et une douleur vive prit de court l'homme. La surprise se lit sur le visage d'Asahi alors qu'il abaisse son regard vers son estomac, découvrant avec horreur le sang qui s'écoule sur son vêtement. Une douleur lancinante irradie son corps alors qu'il réalise qu'il vient d'être touché par une balle, mais la question demeure : par qui ?
En scrutant rapidement les environs, Asahi repère un jeune homme perché en hauteur, tenant une arme d'élite. Le tireur se lève avec enthousiasme, sautillant de joie d'avoir réussi son tir. L'expression triomphante sur son visage contraste avec l'horreur qui saisit Asahi alors qu'il comprend qu'il est la cible de cette attaque soudaine.
— PEDRO ! JE L'AI EU !
Pedro, témoin de la scène, éclate de rire en félicitant le tireur pour son coup précis.
— Bravo Alexis ! Min t'as vu ? Il est devenu un bon tireur, pas vrai ? Je suis un super bon prof, je te l'avais dit.
L'ironie cruelle de la situation n'échappe à personne alors que la confrontation atteint son apogée, plongeant chacun des protagonistes dans un tourbillon de violence et de désespoir. Dans un mélange de colère et de panique, Asahi cherche désespérément un moyen de se protéger, mais il est déjà trop tard. La douleur de sa blessure lui rappelle la fragilité de sa propre existence, tandis que le tireur triomphant célèbre sa réussite avec un rire exalté. Alors qu'il tenta de partir par le couloir, c'est Yuri qui le rattrapa pour le coincer.
— Hop hop hop. Tu vas où comme ça ? Je croyais que t'aimais bien ce que tu voyais ?
— Pitié, Yuri, je ferai tout ce que tu veux !
Sous la douleur et la fatigue, Asahi tomba à ses genoux, en lui tenant la jambe pour qu'il lui laisse de la pitié, mais c'est Min qui arriva pour le pousser violemment, n'aimant pas qu'il touche à Yuri.
— Tu ferais mieux de t'écarter si tu ne veux pas que je te pète les dents avant que tu crèves.
— Comment avez-vous fait ?! Hein ?! Dites moi !
À la question d'Asahi, Min répondit en posant sa main sur l'épaule de Yuri, lui offrant un soutien silencieux mais significatif. Son sourire en coin exprimait à la fois la détermination et la confiance, signifiant à Asahi que malgré ses tentatives pour semer le chaos, ils restaient unis contre lui.
— C'est simple. Chez moi on a une devise qui dit : Ne te fais pas avoir deux fois. Pas vrai Nagini ?
Derrière lui, Nagini qui était en train d'essuyer le faux sang de sa tête, hocha la tête en se mettant à rire, comprenant la référence qu'il venait de dire.
— On se doutait que tu allais venir aujourd'hui pour récupérer Yuri, alors on a préparé un plan. Je suis peut-être un con, comme tu le dis, mais lorsque j'ai vu la fumée, je savais qu'il ne fallait pas respirer. Tes hommes sont tellement bêtes qu'ils n'ont pas attendu plus de trente secondes avant de rentrer, alors l'air est redevenu normal et j'ai pu respirer sans m'endormir. Mon gang est bien plus fort que le tien, alors on les a tous battus, bien entendu. Au début, on allait juste s'arrêter à ça mais... Sato a eu une idée.
En un geste complice, Min tourna la tête vers Sato et lui envoya un clin d'œil accompagné d'un sourire complice, exprimant sa satisfaction de voir que leur plan avait porté ses fruits.
— Sato doit avoir une bonne idée tous les deux ans et fort heureusement c'est tombé cette année.
Après ce bref échange, Min se tourna de nouveau vers Asahi, qui gisait au sol, se tenant le ventre ensanglanté. Son expression était empreinte d'un mélange de satisfaction et de détermination, déterminé à mettre un terme aux agissements de cet individu impitoyable et à restaurer la justice et la paix.
— Ainsi il a trouvé l'idée de faire semblant que ton plan marchait. On s'est attaché, enfin c'était comme attaché avec une petite ficelle tellement c'était facile à retirer, et on a fait semblant de mourir les uns après les autres, comme tu le voulais. Heureusement Bruno sait bien faire les poches de sang qui explosent, et c'était vraiment fun à préparer. Enfin bref, voilà où nous en sommes à présent. Nous avons gagné et toi, comme ton père, tu as perdu.
Dans cet instant de triomphe, Min sentit une vague de soulagement l'envahir, réalisant que leur plan avait réussi et que leurs efforts avaient porté leurs fruits. Mais il savait aussi que la bataille n'était pas encore terminée. Avec Yuri à ses côtés et leurs alliés, il était prêt à affronter tous les obstacles qui se dressaient sur leur chemin, déterminé à faire triompher la justice et à mettre fin à l'oppression de ceux qui cherchaient à semer le chaos et la destruction. Lentement, il prit la main de Yuri pour la serrer dans la sienne, sous le regard perdu de Asahi. Ce geste simple mais chargé de sens renforça le lien entre Min et Yuri, soulignant leur solidarité face à l'adversité.
Ensemble, ils affronteraient Asahi et mettraient fin à ses machinations destructrices, unis dans leur détermination à protéger ceux qu'ils aimaient et à mettre un terme à son règne de terreur.
— Mais-Mais ? Yuri, c'est comme ça que tu me trahis ?! Espèce de lâche ! J'aurai dû te tuer quand j'en avais l'occasion ! Tu es devenu qu'une pauvre merde qui se drogue à tout va et tu crois que tu as gagné ?! Allez tous vous faire foutre !
Main dans la main, Min communiquait tout son amour à Yuri par ce simple geste, exprimant leur solidarité et leur détermination à surmonter ensemble les épreuves à venir. Dans ce moment de connexion silencieuse, Min offrit à Yuri un dernier regard empreint de tendresse et d'assurance, lui envoyant un sourire réconfortant pour lui signifier qu'ils étaient ensemble dans cette lutte. Puis, se détournant de Yuri pour affronter une dernière fois Asahi, Min saisit l'arme dissimulée dans sa ceinture et la pointa vers leur ennemi. Son visage resta impassible, mais ses paroles résonnaient avec une autorité calme et déterminée :
— Je t'avais dit que la prochaine balle serait pour toi, je te l'ai promis.
Le ton de Min était sans appel, sa voix portant la fermeté de sa détermination à mettre un terme aux agissements de Asahi et à protéger ceux qui étaient vulnérables à ses machinations malveillantes. Dans ce moment décisif, Min était prêt à faire tout ce qui était nécessaire pour assurer la justice et la sécurité de tous. Alors dans un dernier son étouffé, tout se termina. Le coup de feu résonna, et le poids qu'avait Yuri tomba finalement, avec le masque qu'Asahi lui avait forcé à mettre.

Il était enfin libre.

La poursuite du bonheurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant