La poursuite du bonheur

Chapitre 6 : Nagini et lui.

— Bon et toi Yuri t'as une petite copine ?
Nagini était assis en face de Yuri, essayant de s'intéresser à lui, parlant la bouche pleine.
— Ou un petit copain, vu avec qui tu parlais à la soirée dans ce bar.
Min rajouta, en bavant devant le plat de son ami, lui piquant deux trois légumes de son bouillon discrètement.
Les trois garçons s'étaient arrêtés dans une rue de centres commerciaux pour manger. Min avait traîné Yuri et Nagini dans un restaurant au hasard, les faisant s'asseoir à une table ensemble. Min avait commandé le plus, il avait un grand appétit, alors que Yuri lui avait commandé beaucoup moins, car il n'avait pas super faim. Quant à Nagini il était déjà servi, et était déjà en train de dévorer son plat.
Alors que Yuri attendait sagement son plat, il foudroya les deux garçons des yeux, les détestant au plus haut point.
— Asahi ?! N-Non ce n'est pas mon petit ami. Et j'ai d'ailleurs personne et c'est mieux ainsi, surtout si on me kidnappe encore pour me tuer... en plus il est hétéro.
Yuri chuchota ses derniers mots, marmonnant dans sa barbe, mais Min entendu, ce qui lui fit hausser les épaules.
— Donc t'es en kiff sur lui ? Je me souviens quand je t'ai poussé il t'a défendu. Comme c'est mignon, il avait l'air plutôt courageux, ce bonhomme.
— Asahi ? Attends tu parles d'un grand brun plutôt mignon, genre Asahi Kwang ?
Toujours la bouche pleine, Nagini releva la tête de ses nouilles avec un air interrogatif. Yuri ouvrit alors grand les yeux avec des étoiles qui les remplissaient.
— Tu le connais ?!
— Oh ouais, bien sûr. Il pratique le sport de combat depuis maintenant.. hm... je dirai depuis que j'ai dix-huit ans donc ça fait huit ans.
Nagini bu le jus de son bouillon en attrapant les dernières pâtes restantes, alors que le serveur arriva avec les plats des deux autres garçons. Min avait une quantité astronomique devant lui, ce qui choqua Yuri, mais il était encore plus choqué par ce que venait de dire Nagini.
— Asahi pratique le sport de combat ?
Yuri ne pouvait pas tomber plus sous son charme. Il savait qu'il était un bad boy au fond. Ses joues devenaient toutes rouges, mais sa petite rêverie fut coupée par Min qui mangeait littéralement comme un porc affamé à côté de lui, faisant les bruits les plus infâmes du monde. En le regardant, il grimaça.
— Beurk, tu vas vraiment manger tout ça ?
Min leva son doigt d'honneur en simple réponse, puis posa ce qu'il avait dans les mains pour enfin lui répondre convenablement:
— Je fais presque deux mètres, tu crois vraiment que je vais me nourrir assez avec un simple plat ? Toi même tu l'as dit la première fois que tu m'as vu: je suis un frigo et il faut me remplir, vois-tu ?
— En t'entendant parler ainsi, on a l'impression que t'as jamais été petit.
Yuri trifouilla son assiette, sans grand appétit. Lui avait grandit progressivement, il n'avait même pas remarqué qu'il grandissait avec les années. Peu les fois où il se regardait dans un miroir d'ailleurs. Les seules fois où on lui faisait remarquer c'était lorsqu'on lui disait du genre « Yuri t'as encore grandi ?! » et là plupart du temps ça venait de Sato, qui lui peinait à grandir.
— Bien-sur que j'ai déjà été petit, j'étais même maigre avant. Je suis un humain, pas un robot non plus.
En ingurgitant son dernier hamburger, Min laissa Yuri scotché. Il ne pouvait pas imaginer un Min de un mètre cinquante sans muscles et tout fin comme une brindille. Il ne connaissait rien à sa vie, et bien qu'il s'en foutait, il devenu curieux. Min ne l'intéressait pas plus que ça... ou bien peut-être que si. Ils allaient devoir rester colocataire pour un certain temps, alors autant faire table rase du passé et repartir de zéro. Peut-être qu'au fond, Yuri pensait que Min était gentil.
— Toi ? Maigre et petit ? Impossible de t'imaginer.
Yuri faisait face à Min, mais celui-ci évita son regard, comme ci il était gêné, ou peut-être qu'il s'en foutait juste.
— Ouais bah c'est du passé donc n'imagine pas. Ça serait dommage que ton cerveau explose pour si peu.
Un peu froid, Min les ignora tous les deux, légèrement irrité par la curiosité du garçon. Au bout d'un moment, dans le silence lourd de la table, le téléphone de Min sonna, alors il se leva, prit son paquet de cigarette ainsi que son téléphone et sortit de table pour répondre à l'appel, de mauvais humeur.