Chapitre 8 : Ma putain de serviette.

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Yuri aurait dû se douter que retourner en cours aurait été sous des conditions bien précises, mais de là à arriver à cette situation grotesque ? Il ne s'était pas imaginé une telle chose. Lui qui pensait que l'uniforme, qui avait été posé sur une chaise du salon tout le weekend, était pour lui, il se trompait. Le matin il s'était réveillé comme si de rien était, un air heureux de pouvoir retourner en cours après presque un mois. Et puis sa bonne humeur fut vite partie en voyant que Min était déjà debout dans la cuisine, l'uniforme, qu'il pensait être à lui, sur le corps de ce dernier. La condition c'était qu'il soit en sécurité même en cours.. mais de là à aller jusqu'à intégré Min dans son école ? Il pensait cela impossible. Même si Min paraissait jeune, il ne duperait personne.

— Tu ne vas pas faire la gueule toute la journée, quand même ?
Arrivés sur le parking du bâtiment scolaire, Yuri n'avait pas parlé de tout le matin. Il faisait clairement la tête comme un gosse.
— Roh, Yuri. Putain t'as quel âge ? C'est bon tu vas pas bouder, tu voulais retourner en cours et bah te voilà. Donc maintenant tu vas gentiment sortir de la voiture et prendre ton sac. En plus tu dois me faire visiter les bâtiments, j'ai l'impression de ravoir seize ans c'est incroyable.
— Seize ans, mon cul. T'as déjà des putains de rides et tu retournes à l'école.
Marmonnant dans sa barbe, Yuri attrapa son sac derrière et sortit de la voiture en ruminant comme une vache pas contente. Sans attendre Min, il se dirigea vers l'entrée de l'établissement. Pour une fois il y avait un peu de soleil dehors. S' il n'y avait pas eu Min, sa journée aurait été super.
— Attends- moi !
Min le rattrapage, un sac également sur les épaules. Le père de Yuri avait tout prévu. Il avait même soudoyé le directeur de l'école pour qu'il fasse entrer Min dans la classe de son fils, histoire qu'il garde un œil sur lui. Yuri pensa qu'ils en faisaient tous trop.
— Je dois quoi à mes amis, moi hein ? Que soudainement j'ai un nouvel ami qui fait la taille d'un frigo de compétition sorti de nul part ?
— Un ami moi ? Tu veux dire un cousin éloigné super beau gosse qui a un corps de Dieu, plutôt non ?
En se foutant de sa gueule, les deux hommes entrèrent dans l'établissement. Tous les regards étaient tirés vers eux, ce qui ne déplaisait pas à Min, aimant se faire remarquer, contrairement à Yuri qui avait lui la tête baissée.
Un nouveau dans un établissement en plein cours de l'année c'était rare, mais un étudiant aussi grand et beau, forcément que le monde était curieux. Heureusement Min ne paraissait pas vieux, grâce à une bonne condition physique il n'avait pas vraiment vieilli, et si on lui posait la question alors il dirait qu'il a juste grandi d'un seul coup et qu'il avait redoublé une classe à cause d'un voyage, ce qui était partiellement vrai puisqu'en réalité il n'avait jamais eut son diplôme de fin d'étude. Il avait fuit bien avant pour partir sous le soleil des tropiques.
Dans les couloirs, les chuchotements n'étaient même pas discrets. Yuri fit la visite très rapide de l'établissement, de façon monotone, blasé par la situation. C'est aux casiers qu'ils s'arrêtèrent pour déposer des choses, et c'est là que Sato arriva en bombe en sautant dans les bras de son meilleur ami qu'il n'avait pas vu depuis trop longtemps.
— YURI, MON POTE !
Sous le regard amusé de Min, Yuri était ensevelie par le corps du jeune blond qui lui avait manqué. Étant son seul et unique ami, il n'avait que lui pour parler. Grâce à lui, Yuri pouvait retrouver le sourire.
— Sato ! Tu m'as manqué, petite tête.
Ce dernier se recula pour faire un bisou claqué sur la joue de son meilleur ami, mais il vu directement le grand blond qui était derrière Yuri. Sato le regarda de haut en bas, et de droite à gauche, avec un sourcil arqué.
— Heu, c'est qui lui ?
— Oh, ça ? Ah oui. Sato je te présente..
En coupant la parole de Yuri, Min le poussa légèrement pour faire face à Sato qui paraissait littéralement minuscule à côté. Il lui tendit la main, attendant que le jeune l'empoigne en retour.
— Min. Enchanté. Je suis le cousin de Yuri et toi tu es... très mignon.
Yuri fronça les sourcils face à cette attitude de fuck boy insupportable, mais en voyant Sato tomber sous son charme, il claqua des doigts devant les yeux de son ami, histoire de le réveiller.
— Min ne restera pas longtemps. Il n'est là que pour un semestre. Min je peux te parler en privé ?
Énervé par son comportement face à son ami, Yuri força Min à s'éclipser pas loin des casiers, pour un peu plus de privé.
— Tu arrêtes ça tout de suite.
— Arrêter quoi ?
Faisant mine d'être faussement surpris, le grand croisa les bras, en gardant un œil sur Sato au loin, visiblement intéressé par le jeune.
— Arrête de jouer les innocents. Je te préviens je t'interdis de toucher à Sato. Il est beaucoup trop bien pour toi et je jure que si tu poses tes sales pattes sur lui, je te fais virer auprès de mon père.
Malgré la leçon de morale, Min n'était visiblement pas intéressé par les menaces qu'il proliférait contre lui.
— Et alors ?
— Et alors ?! Bon sang, Min ! Tu peux te taper qui tu veux ici, mais pas Sato, okay ?
— Donc je peux me taper Asahi ?
Voulant l'énerver encore plus, Min joua avec ses nerfs. Il adorait ça d'ailleurs. Mais c'était pas nouveau, il aimait le faire à Nagini aussi, sauf que lui avait beaucoup plus de patience que Yuri, ce qui rendait la plus trois fois plus amusante.
— Non plus et encore moins ! Bon écoutes, ne baises pas avec mon cercle d'amis ! Okay ? C'est tout ce que je te demande.
Pendant quelques secondes, Min fit une liste des pours et des contres, puis il céda, leva les yeux au ciel.
— Okay. Mais si c'est lui qui me drague, je te préviens je me le tape. Il est majeur au moins ?
En grognant, Yuri attrapa le grand par le poignet et l'emmena en classe pour le premier cours de la journée, sans réponses à ses bêtises. Il savait que sa journée allait être longue..


La poursuite du bonheurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant