Chapitre 22 : Minato, partie 2

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1 an après la mort d'Hiro.


Min avait quitté le sous-sol lugubre où il avait vécu pendant toutes ces années, à croupir comme un cafard dans la vie de Kwang. Il était parti sans rien. Il n'avait gardé qu'un petit bout de peluche qui appartenait à Hiro. Lorsqu'il était petit, il avait eu une petite peluche en forme de lapin mais avec la vie qu'ils avaient eu, seul un bout d'oreille de cette peluche avait survécu. Min l'avait gardé. Cela faisait un an qu'il était décédé, et cela faisait 1 an que le jeune garçon n'avait pas souri ou rigolé. Il avait fait un accord avec Kwang. Il lui avait promit de disparaître de sa vie, le laissant avec son enfant et sa femme, ce qu'il fit. Il savait qu'il était devenu un poids lourd. Il ne voulait plus de cette vie. Le garçon était donc resté dix mois à la rue, jusqu'à ce qu'il eut enfin une place dans un foyer. Il n'y avait pas beaucoup d'enfants ici, alors Min fut tranquille, ne voulant parler à personne. Le foyer n'était pas si grand, alors lorsqu'un nouvel arrivant, tout le monde était au courant.
Ce jour là, Min était devant la télé, entrain de manger son sandwich qu'il avait volé à une épicerie, voulant manger tranquillement. La journée il n'y avait pas grand monde, alors il était seul dans le salon et c'était bien mieux ainsi.
— Bonjour ?
Une petite voix derrière Min résonna, ce qui le fit se redresser. Au départ il cru qu'on voulait lui voler sa place mais en voyant un petit garçon aux cheveux noirs, les traits asiatiques, il su que ce n'était sûrement pas le cas. Il devait être plus jeune que Min, mais ce n'est pas pour autant qu'il allait être gentil avec lui.
— Je peux m'asseoir à côté de toi ?
Sans lui répondre, Min continua de manger son sandwich. Il n'avait pas besoin d'ami. Il ne voulait pas s'en faire. Tout ce qui importait c'était de manger. Il avait tout le temps faim. Même si Min l'ignora, il sentit la présence du jeune qui s'assit à côté de lui, en position indienne, posant les yeux sur la télé devant lui puis sur lui, enfin plutôt sur son sandwich. Min se sentit mal à l'aise, alors il râla.
— Arrête de regarder ma nourriture. Si tu as faim tu as cas t'en prendre un toi même.
Tout de suite, le plus petit détourna le regard en ayant un peu peur de lui, très intimidé. Pendant un instant, de côté, Min vu qu'il se tenait le ventre, sûrement inconsciemment, alors tout en soufflant il coupa son sandwich en deux en donnant la plus grosse part au petit.
— Tiens, prends et mange.
Le jeune eut les yeux qui pétillaient. En jonglant entre le blond et le sandwich, il n'osa pas le prendre.
— Tu.. Tu me le donnes ?
— Mouais, de toute façon je l'ai volé.
En le prenant avec ses petites mains, il le dévora littéralement, comme ci il n'avait pas mangé depuis quelques jours. Au fond, Min connaissait ces réactions. Lorsque son frère avait faim, il avait les mêmes yeux, la même curiosité. Petit, Min avait déjà dû couper des bouts de pain en deux pour les nourrir, donnant toujours la plus grosse part à son petit frère, pour qu'il se nourrisse plus. Min ne savait pas pourquoi il avait besoin de faire la même chose avec ce petit garçon tout timide et réservé.
— Tu as quel âge ?
La bouche pleine, le petit aux cheveux noirs avala rapidement pour répondre, abordant un grand sourire chaleureux:
— Onze ans !
L'âge qu'aurait eu son frère s' il était toujours en vie, c'est ce que pensa Min. Avec un petit pincement au cœur, il lui tendit alors la main doucement, pour se présenter.
— Moi c'est Minato, mais appelle moi Min. Et toi ?
Doucement, le jeune prit sa main, en la serrant timidement. Ses joues étaient même devenues rouges, gêné qu'on s'intéresse à lui.
— Moi c'est Nagini. Nagini Ottawa. C'est quoi ton nom de famille à toi ?
Un silence répondit à sa place. Min ne savait lui même pas. Sur ses papiers qu'il avait écrit Kwang, Min Kwang mais il ne voulait pas s'appeler comme l'homme qui l'avait renié alors il haussa les épaules, innocemment.
— Je ne sais pas. Je n'ai pas de nom de famille. Est ce que c'est important d'en avoir un ?
En semblant réfléchir, Nagini leva les yeux au ciel en essayant de répondre à sa question, mais étant trop jeune pour bien comprendre, il haussa également les épaules, avec à présent un grand sourire aux lèvres qui lui rappelait Hiro.
— Ça n'a sûrement pas d'importance, non.
C'est à partir de ce jour que les deux garçons furent inséparables. Min n'aurait jamais cru rencontrer quelqu'un qui ait autant d'importance pour lui depuis la mort de son petit frère. Nagini lui rappelait tellement Hiro. Il avait enfin trouver son partenaire, avec qui il vivrait jusqu'à tard. À deux ils furent les premières bêtises d'adolescents. Plus ils grandissaient, plus ils devenaient inséparables comme de vrais frères. Min avait appris au fur et à mesure que Nagini ne connaissait pas ses parents, comme lui. Le foyer était le seul refuge disponible pour les deux mais c'est au bout de quelques mois que Min se fut virer de l'endroit, n'ayant plus les fonds pour rester ici.
Au départ, le blondinet cru qu'il allait donc se retrouver seul encore une fois, mais il fut surprit en voyant Nagini le suivre, laissant tomber le foyer pour rester avec lui. Si Nagini n'avait pas été là, Min aurait sûrement tout fait pour se trouver un moyen de loger mais c'est grâce à la bonté de son ami qu'ils restèrent dans le droit chemin, mais tous deux sans toit ni lits.

La poursuite du bonheurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant