𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟓 : 𝐃𝐄𝐒𝐓𝐑𝐔𝐂𝐓𝐈𝐎𝐍 𝐄𝐌𝐎𝐓𝐈𝐎𝐍𝐍𝐄𝐋𝐋𝐄

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Charlie

19 heures 00.
Franklin Rd, Nashville.

Luke avait disparu depuis sept longues heures et quinze minutes, créant en moi un sentiment d'angoisse grandissant. J'étais persuadé qu'il me vouait une haine profonde.

Comment pouvait-il encore avoir ne serait-ce qu'une once de confiance en moi après tout ce qui s'était passé ?

Même moi, je ne saurais me faire confiance.

Les minutes s'écoulaient lentement alors que je tournais en rond dans la salle, mes pensées tourbillonnant dans ma tête.

Je me sentais perdu, sans savoir quelle action entreprendre à part attendre son retour et redouter le verdict qui m'attendait. La sentence.

Chaque tic-tac de l'horloge semblait résonner comme un coup de marteau, martelant mes nerfs déjà fragilisés. Les ombres de la pièce semblaient s'étirer, se moquant de mon impuissance.

Mon cœur battait à tout rompre, et chaque bruit inattendu me faisait sursauter, comme si la colère de Luke pouvait surgir à tout moment pour m'engloutir.

La pièce était envahie par un silence oppressant, brisé seulement par les rares craquements du bois sous mes pas incessants. Les murs semblaient se refermer sur moi, étouffant toute lueur d'espoir. 

Bien que je n’aimais pas Ellie, elle connaissait Luke mieux que personne.

Ses paroles résonnaient dans mon esprit, ne pouvant m'empêcher de croire en ce qu'elle avait dit : "Tu as raison d'avoir peur, quand il rentrera, ta tête et ton corps seront à deux endroits différents."

Cette phrase horrible me hantait, m'envoyant des frissons dans le dos. Rien que d'y penser, une vague d'effroi me submergeait et je ressentais l'envie de m'enfuir.

Je frottais mes mains contre mon visage, essayant désespérément de chasser mes pensées. Chaque émotion se bousculait en moi, comme une tempête.

La peur me serrait le cœur, l'angoisse nouait mon estomac, la culpabilité me rongeait, la tristesse m'envahissait et le manque était omniprésent. C'était un véritable tourbillon émotionnel, difficile à apaiser.

Je me sentais submergé, débordant de sentiments contradictoires. Mon cerveau était pris d'une tempête d'images effrayantes, imaginant les pires scénarios possibles.

Même si j'avais commencé à me rapprocher de Luke, je connaissais trop bien sa nature cruelle lorsqu'il laissait sa colère prendre le contrôle.

– Vous êtes en train de vous faire du mal pour rien, entendis-je Tobias dire à l’autre bout de la pièce. Luke a déjà disparu pendant deux semaines consécutives sans même que je sache où il était. Gérer ce qu’il ressent est très compliqué. Il reviendra quand il sera calmé.

– Et quand il reviendra, il me coupera la tête ! 

Son rire résonna dans la pièce, vibrant d'une légère moquerie qui fit tourner ma tête vers lui.

Tobias était confortablement installé sur une chaise près de la table à manger, son livre entre les mains. Les pages éparpillées de chaque côté témoignaient de son intérêt persistant pour le même passage depuis un bon moment.

WORST NIGHTMARE I Où les histoires vivent. Découvrez maintenant