𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟓 : 𝐋𝐀 𝐌𝐈𝐄𝐍𝐍𝐄

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Charlie

20 heures 02.
Franklin Rd, Nashville.

Je me réveillai en sursaut, le visage trempé de sueur. Mon cœur battait à tout rompre, alors que mes yeux, écarquillés, fixaient le plafond du salon.

Pendant quelques instants, je me sentis désorienté, comme perdu entre deux mondes.

J’étais toujours en vie.

Et puis, brutalement, la réalité me frappa avec brutalité : la douleur dans ma cuisse, qui s'était atténuée dans les brumes du sommeil, revint avec une force redoublée.


C'était une sensation brûlante, déchirante, comme si un feu intérieur ravageait mes muscles et mes nerfs. 

– Taisez-vous ! Vous allez la réveiller à parler aussi fort.

– Qu'elle crève.

– Ellie, surveille ton langage !

Je me redressai doucement sur le canapé, écoutant les voix qui se disputaient derrière de moi.

– Luke, il faut régler le problème maintenant.

– Elle a raison, répliqua la voix grave de Tobias. Il va commencer à s'énerver. Et sa colère, je n'ai pas envie de la revoir. La dernière fois, ça m'a suffi.

– Il demande 15 milliards de dollars ! s'écria violemment Luke, ponctuant ses mots d'un coup sourd contre la table.

Je m'assis sur le canapé, la tête entre les mains, essayant de rassembler mes pensées. 

– Est-ce que vous pouvez parler moin fort ? Ma tête va exploser… 

Le silence tomba brusquement, tous les regards se tournant vers moi.

Je relevai la tête, croisant les yeux de chacun d'entre eux et me levai lentement, prenant quelques instants pour stabiliser mon équilibre et éviter le vertige.

En boitant, je m'avançai vers la table où ils étaient tous assis.

– Comment vous vous sentez ? 

– J'ai encore mal à la tête à cause de la cuite d'hier, mais sinon, ça va, admis-je avec un léger sourire.

Face à ma réponse, Luke esquissa un sourire à son tour.

Les autres - Tobias et Conrad semblaient également se détendre un peu, bien que l'inquiétude ne les ait pas totalement quittés. 

Je remarquai alors, que Luke me fixait d'un regard très différent de d'habitude. Ses yeux étaient fixés sur moi avec une intensité qui me donna la chair de poule.

Ce regard était étrange, déroutant, chargé d'une émotion qui échappait à toute tentative de définition.

Il n'y avait ni peur ni dégoût dans ses yeux, mais quelque chose de plus profond, de plus nuancé.

C’était comme si, pour la première fois, il me voyait vraiment.

Et c’était… tout bonnement puissant. 

WORST NIGHTMARE I Où les histoires vivent. Découvrez maintenant