𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟎 : 𝐄𝐏𝐈𝐏𝐇𝐄𝐍𝐎𝐌𝐄𝐍𝐄

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Charlie

23 heures 33.
Franklin Rd, Nashville.

Après ce qui venait de se passer, Luke partit en claquant la porte derrière lui.

Je restai immobile un instant, reprenant mon souffle et réalisant l'ampleur de ce que je venais de faire.

Je crois que je l'avais vraiment énervé cette fois-ci.

Mais bon, je ne culpabilisais pas, il l'avait cherché.

Cependant, en regardant autour de moi, je vis les visages terrifiés de Marina, Ellie et même de Tobias.

Je venais de prouver aux yeux de tout le monde que j'étais un danger.

En voulant défendre ma dignité, j'avais donné raison à Luke, involontairement.

Punaise, qu'est-ce que j'avais dans la tête.

Je ne voulais pas le blesser, je voulais juste lui faire peur.

Et pourtant, c'était plus fort que moi.

Le silence pesait lourdement dans la pièce, seulement interrompu par les sanglots étouffés de Marina.

Tout le monde me regardait, en attente d'une explication, leurs yeux remplis de confusion.

Sentant le poids de leurs regards, je me penchai en avant, posant mes coudes sur la table et cachant mon visage dans mes mains.

Les battements de mon cœur résonnaient dans mes oreilles, me coupant presque le souffle, tandis que la culpabilité et la honte de mes actes me submergeaient.

Chaque seconde qui passait semblait interminable, et les mots pour m'excuser restaient coincés dans ma gorge.

Les murmures commencèrent à s'élever autour de moi, mêlant inquiétude et jugement.

- Ça va, Charlie ? demanda Conrad, sa voix douce mais inquiète.

Je relevai lentement la tête, croisant son regard bienveillant.

J'hochai doucement la tête, incapable de prononcer un mot.

Du coin de l'œil, je vis Ellie grimacer.

- Tu devrais avoir honte.

- Ferme ta bouche, le mouton de service.

- Rad', n'en rajoute pas, dit Qetsiyah, intervenant avec une autorité calme.

Ses yeux se posèrent sur moi, scrutant mon visage pour y déceler la moindre réaction.

Conrad soupira bruyamment et se leva lentement de sa chaise.

Il prit son temps pour enfiler ses chaussures et son manteau, puis, il se dirigea vers le panneau où étaient accrochées les clés et en prit une.

- Je sors, l'ambiance est vraiment merdique, finit-il par dire d'une voix lasse.

- Ne prenez pas la moto de Luke.

Conrad se retourna vers Tobias, un sourire dédaigneux se dessinant sur ses lèvres.

- Je vais me gêner, tiens.

Il sortit de la maison en claquant la porte derrière lui, le bruit résonnant comme un coup de tonnerre et créant une onde de choc qui se répercuta dans toute la maison.

Les murs eux-mêmes semblaient frémir sous l'impact, et l'atmosphère déjà tendue devint encore plus oppressante, comme si sa présence avait été le seul point d'équilibre entre les membres de cette famille.

WORST NIGHTMARE I Où les histoires vivent. Découvrez maintenant