𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓𝟖 : 𝐃𝐄𝐑𝐍𝐈𝐄𝐑𝐄

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Charlie

13 heures 25.
Huntsville.

Le déjeuner de midi avait débuté dans une atmosphère étrangement calme. Elias, habituellement prompt à provoquer Luke à chaque occasion, restait silencieux.

Sarah, qui trouvait souvent un moyen de me taquiner, semblait aussi inhabituellement tranquille. C’était une bizarrerie apaisante.

Nous étions installés autour de la table, savourant un repas copieux, la vaisselle cliquetait doucement, le seul son notable dans ce calme inhabituel. Le silence n'était pas lourd, mais plutôt réconfortant, comme si chacun de nous profitait de ce rare moment de paix.

– Tu en veux ? me demanda Luke en levant le saladier.

J'hochai doucement la tête alors qu'il me servait. À côté de moi, Conrad, toujours aussi discret, sortit de nouveau son téléphone. C’était au moins la vingtième fois depuis le début du repas.

Son comportement suspect n'échappait à personne. Luke, au bout de la table, remarqua également cette manie incessante, tout comme Elias, dont le regard acéré ne manquait aucun détail.

– Conrad, tu attends un message important ? demanda Elias d’un ton neutre.

Conrad leva brièvement les yeux de son écran, un sourire en coin étirant ses lèvres.

– Rien d’important.

Luke et Elias échangèrent un regard chargé de sous-entendus. Sans prévenir, Elias se leva brusquement de sa chaise et arracha le téléphone des mains de Conrad. 

– Dites-moi que je rêve ! s'exclama-t-il en passant une main dans les cheveux de Conrad. C’est Victoria White qui t’envoie des nudes ?

Les yeux de Luke s'écarquillèrent, tandis que Conrad tentait désespérément de récupérer son téléphone.

– Rends-moi ça ! 

Elias lança le téléphone à Luke, qui l'attrapa en vol. Son doigt glissa sur l'écran, dévoilant la conversation. 

– Elle a quoi, 28 ans ? C’est pas très légal tout ça, ajouta froidement Luke, jetant un regard de reproche à Conrad.

– Tu dis ça comme si j’avais 15 ans.

Luke lança un regard significatif à Elias. Celui-ci haussa simplement les épaules.

– Rends-le-moi.

– J’ai pas d’ordre à recevoir d’un gamin de 18 ans.

– Là, j’ai 19 ans, intervint Conrad, tentant de rectifier l'erreur.

– Non, là, tu fermes ta gueule, parce qu'il y a un adulte qui te cause ! rétorqua Luke, montant légèrement le ton. Tu me la bloque. Sur le champ.

– Non mais sérieux ? 

Levant un sourcil, Conrad continua avec une pointe de sarcasme :

– Tu me prends pour ton fils maintenant ?

Cette remarque fit frémir Luke, ses poings se serrant involontairement.

– Tu n'as aucun droit de me dicter ma conduite. Tu n'es ni mon chef, ni mon père. Alors excuse-moi si je préfère me passer de tes ordres.

Conrad, prenant le téléphone des mains de Luke, partit sans un mot. Son départ laissa un silence lourd dans la pièce. Il n’était pas comme d'habitude. Je le trouvais tendu depuis que nous étions arrivés chez Elias.

WORST NIGHTMARE I Où les histoires vivent. Découvrez maintenant