𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔 : 𝐁𝐋𝐀𝐌𝐄

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Charlie

23 heures 15. 
Rose CT, Saint-Charles.

Je soupirai, rangeant le cadre dans le premier tiroir de la cuisine.

Si je voulais des réponses à mes questions, je devais les demander directement à Romy.

Mais pour l'instant, ce n'était vraiment pas le moment, surtout avec la rousse qui ne cessait de me fixer depuis plusieurs minutes.

Chaque fois que je croisais ses yeux, une sensation de malaise me parcourait, m'incitant à détourner le regard.

Que cherchait-elle à faire ?

Les deux garçons qui se tenaient initialement devant la porte en début de soirée firent leur entrée dans la cuisine.

L'un d'eux se servit un verre de punch, le vidant d'un trait, tandis que l'autre fumait son joint avec une nonchalance déconcertante.

Mon dieu, leur attitude me mettait hors de moi.

Le fumeur esquissa un sourire avant d'expulser sa fumée dans ma direction, comme s'il cherchait délibérément à me provoquer.

À ce stade, j'étais à deux doigts de perdre patience.

C’est officiel. Je vais tuer quelqu’un.  

– Crache ta merde ailleurs.

Il me toisa avec désinvolture. 

– Tu ne bois pas, tu ne fumes pas. Tu sers à quoi en fait ? me lança-t-il d'un air moqueur.

Un torrent de colère monta en moi.

Je descendis du comptoir d'un bond et me plantai devant lui. 

– Tu as un problème, peut-être ? 

Elvan fit son retour juste à ce moment-là, ses sourcils se fronçant automatiquement à la vue de la scène.

Parfait. Parmi mes quatre amis, c'était bien sûr le plus impulsif qui décidait de faire son entrée.

– Il se passe quoi, là ? demanda-t-il.

Il avança d'un pas rapide et poussa brutalement le garçon avant de se placer devant moi.

– J’imagine qu’elle te sert juste à te vider les couilles, non ? 

Elvan, dans un accès de colère incontrôlée, projeta violemment le garçon contre le frigo.

Le bruit sourd du choc résonna dans la cuisine, accompagné du léger tintement des verres qui se trouvaient sur le plan de travail.

Je réagis instinctivement, attrapant la main d'Elvan avant que la situation ne dégénère davantage.

Sa peau était brûlante sous mes doigts, son regard injecté de colère. 

– C’est bon, Elvan. On s’en va, lui dis-je d'une voix calme mais ferme.

Angeline et Thomas firent leur entrée, leurs mouvements se figèrent instantanément, leurs regards se posant sur la scène chaotique qui se déroulait sous leurs yeux.

– C’est un cinglé votre pote ! s’écria l’un des mecs.

– Parle de lui encore une seule fois comme ça et je te jure que je te fais bouffer le comptoir, connard, répliqua Angeline. 

Sa réplique cinglante fit naître un léger sourire sur mes lèvres, bien que ce dernier s'effaça aussitôt.

L'homme, animé par un mélange d'arrogance et de provocation, s'avança vers Angeline, cherchant à l’intimider, mais elle ne fléchit pas, campant sur ses positions avec une détermination indomptable.

WORST NIGHTMARE I Où les histoires vivent. Découvrez maintenant