𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒 : 𝐀𝐏𝐎𝐑𝐈𝐄𝐒

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Charlie

Une semaine plus tard.

13 heures 45. 
Université de Lindenwood.

Posé négligemment sur l'une des chaises de notre salle commune, je regardais la partie de Uno qui se déroulait sous mes yeux. Les cartes colorées s'agitaient entre les mains de mes amis, tandis que les éclats de rire animaient l'atmosphère.

J'étais trop fatigué pour participer, mais l'excitation de mes camarades semblait contagieuse. 

La dispute autour des règles du jeu Uno était devenue aussi animée que le jeu lui-même.

Les voix se sont élevées dans la salle commune, attirant l'attention de ceux qui étaient plongés dans leurs études.

Elvan semblait particulièrement indigné.

– Depuis quand on a le droit d'additionner les plus deux ? s'offusqua-t-il.

– Depuis toujours !

– Menteuse ! rétorqua Elvan d'un ton accusateur.

– Parlez moins fort, il y a des gens qui travaillent, marmonna Thomas, tentant vainement d'apaiser la tension.

– Elle triche !

Je levai les yeux au ciel avec exaspération.

La situation était devenue aussi absurde que divertissante, et je me demandais s’ils parviendraient à conclure une partie sans dispute.

Pour l’instant, je pense que c’était trop leur demandé.

Elvan grimaça de plus belle et, d'un geste brusque, jeta son paquet de cartes sur la table. Il se saisit des règles du jeu et déplia le bout de papier, scrutant chaque ligne avec concentration.

Les secondes s'écoulèrent, tendues, tandis que nous attendions tous sa réaction.

Puis, soudain, il se leva d'un bond, pointant un doigt accusateur vers Angeline.

– AH ! AH !

– Alors ? 

Elvan brandit le papier devant elle.

– "Une carte +2 ne peut pas être jouée derrière pour espérer faire piocher au suivant les 4 cartes et ainsi de suite", lut-il d'un ton triomphant. Donc, tu es une putain de tricheuse !

– Ils sont encore sur ça ? 

Je relevai la tête et remarquer que Romy était enfin revenue.

Elle me tendit un paquet de bonbons que je récupérai avec un sourire de gratitude.

Elle s'assit sur la chaise libre à mes côtés et ouvrit le sien, dévoilant une collection de sucreries colorées.

– Ils ont réussi à finir une partie ?

– Non, pas encore, répondis-je en secouant légèrement la tête. 

Elle croqua dans un bonbon, ses yeux pétillants d'amusement tandis qu'elle observait la scène qui se déroulait devant nous.

Les échanges entre Elvan et Angeline semblaient éternels, comme si le sort de cette partie dépendait de l'interprétation exacte des règles.

Mais la vérité, c'était que dans n'importe quel jeu, si quelqu'un voulait jouer selon ses propres règles, il n'y aurait jamais vraiment de fin. 

Au moment où leurs voix montèrent en intensité, toujours en désaccord, mon téléphone vibra, interrompant temporairement leur débat.

WORST NIGHTMARE I Où les histoires vivent. Découvrez maintenant