𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓𝟎 : 𝐒𝐔𝐑𝐕𝐈𝐕𝐀𝐍𝐓𝐒 𝐃𝐄𝐒 𝐏𝐑𝐎𝐅𝐎𝐍𝐃𝐄𝐔𝐑𝐒

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Charlie

23 heures 17.
Nashville.

J'essayais frénétiquement de détacher ma ceinture, complètement terrifié, mon corps tremblant de peur. Luke, dans un geste désespéré, tenta de briser la vitre, mais ses coups semblaient impuissants. P

ris au piège par ma ceinture, la panique commença à m'envahir alors que l'eau envahissait l'habitacle. Mes efforts pour me libérer devenaient de plus en plus désespérés.

L'eau atteignit rapidement ma bouche, provoquant une sensation d'étouffement. 

– Charlie, prends une grande respiration.

– Non, non, non, marmonnai-je, alors qu'il prenait doucement mon visage entre ses mains.

– Je suis là, d'accord ? 

Dans un ultime effort, je pris une grande inspiration, retenant mon souffle. Avec une puissance désespérée, Luke asséna un grand coup de pied à la portière, la libérant enfin de son emprise.

Ma vue se brouilla, et une sensation de brûlure envahit mes poumons. Luke se précipita vers moi, ses mains agiles s'acharnant sur ma ceinture, luttant contre le temps qui s'écoulait inexorablement.

Un instant suspendu dans le froid liquide, puis enfin, un déclic salvateur. Libéré de ma ceinture, je fus enveloppé par les bras puissants de Luke.

Il me souleva, nageant aussi vite que possible vers la surface.

La froideur de l'eau semblait intensifier chaque battement de mon cœur alors que nous émergions enfin à l'air libre, laissant derrière nous la cage engloutie de la voiture.

Mes poumons, assoiffés de renouveau, aspirèrent goulûment l'oxygène.

Remontés à la surface, Luke m'aida à nager jusqu'à la rive. Une fois sur le sol sec, il me déposa doucement.

Mes membres engourdis trahissaient encore le choc, et je restai là, figée, incapable de réagir immédiatement.

Luke, complètement épuisé, s'effondra sur le sol à quelques pas de moi. Sa respiration haletante et son regard exprimant un profond soulagement.

Recroquevillée sur moi-même, je grelottais, cherchant désespérément un semblant de chaleur dans l'obscurité glaciale de la nuit.

Luke se redressa à mes côtés, lançant un regard scrutateur avant de froncer les sourcils. Mes cheveux dégoulinants m'aveuglaient, et chaque goutte d'eau qui tombait amplifiait le froid qui s'insinuait dans mes os.

J'étais à la limite de la perte de conscience, mes sens engourdis par le choc de l'eau glacée.

Luke se précipita vers moi et se posta derrière. Mes lèvres peinaient à former des mots, et l'air gelé m'étouffait à chaque inspiration saccadée.

Je m'effondrai dans les bras réconfortants de Luke. Il resserra son étreinte, sa chaleur corporelle devenant un rempart contre la froideur impitoyable de la nuit.

Sa main libre glissa doucement dans mes cheveux, un geste apaisant qui semblait effacer l'angoisse insidieuse qui m'avait envahie.

– Tu es gelée, constata Luke, au contact de nos peaux. Ça va aller ? 

Je tentai de hocher la tête, mes muscles tremblants peinant à obéir.

– Oui, ça va aller…

– Je suis désolé… souffla-t-il, entrelaçant ses doigts aux miens. Je n'ai pas envie de mourir en pensant que tu me détestes.

Le froid persistait, mais dans cet instant, la chaleur naissante de nos mains jointes devenait un réconfort inattendu. Au bord de l'eau, nos souffles visibles dans l'air glacial, nos regards se croisèrent dans l'obscurité.

WORST NIGHTMARE I Où les histoires vivent. Découvrez maintenant