WORST NIGHTMARE I

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟖 : 𝐃𝐈𝐒𝐐𝐔𝐄 𝐑𝐀𝐘𝐄

Charlie 

15 heures 13. 
Université de Lindenwood, Saint-Charles. 

Depuis le dernier coup de fil de mon père, nos échanges tournaient en boucle dans mon esprit, comme un disque rayé, impossible à arrêter.

C'était comme si chaque mot, chaque intonation était gravé au fer rouge dans ma mémoire, ressurgissant sans cesse pour me hanter.

J'avais beau essayer de me distraire, de me plonger dans d'autres activités, rien ne parvenait à étouffer le bruit de cette conversation.

Chaque détail, chaque réplique résonnait en moi, exacerbant mon anxiété et mon trouble.

C'était une torture mentale, une véritable prison dont je ne parvenais pas à m'échapper.

C’était insupportable. J’étais en train de devenir folle. 

❀❀❀

Plusieurs heures plutôt.

– Salut trésor. Comment s'est passée ta journée ?

– Bien, et toi ? Comment était le travail ?

Je sentais mon cœur battre plus fort que d'habitude à chaque mot qu'il prononçait.

– Super. Tu n'oublies pas vendredi, hein ?

– Ça ne risque pas, marmonnai-je, suivie d'une grimace en pensant à ce foutu rallye.

– Je n'ai pas entendu, tu as dit quelque chose ?

– J'ai dit non, ne t'inquiète pas, mentis-je.

– Est-ce que tu pourrais essayer de récupérer le numéro d'un certain... Conrad Mansilla ?

Ma respiration se coupa net.

Qu'est-ce qui se passait ?

Depuis quelques jours, toute ma vie semblait tourner autour d'eux alors que je ne les connaissais même pas.

– Pourquoi ? C'est qui ?

– Le fils d'un directeur d'entreprise assez réputé. Il a ton âge, vous devriez bien vous entendre.

Le sous-entendu était clair : essayer de le draguer pour obtenir son numéro.

Mon père jouait-il à un jeu dangereux ?

Dans quelle histoire m'avait-il encore mise ?

❀❀❀

J'avais cette sensation au cœur qui revenait inlassablement.

C'était comme si mon cœur se vidait en un instant, laissant un vide béant à l'intérieur de moi.

Me sentant trahi, je m'étais effondrée par terre, mon corps tremblant sous le poids de l'émotion qui m'envahissait.

Un sanglot s'échappa de mes lèvres alors que je luttais pour reprendre le contrôle de mes émotions.