𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟔 : 𝐏𝐋𝐎𝐍𝐆𝐄 𝐀𝐕𝐄𝐂 𝐌𝐎𝐈

124 5 0
                                    

Charlie

11 ans plus tôt...
14 heures 35.
Maud St NW, Washington.

C'était une journée ensoleillée de printemps, une de ces journées où le ciel azur semblait embrasser le monde entier.

Mes parents m'ont fait une surprise merveilleuse : une visite à la fête foraine. Ce fut la première et la dernière fois que j'y allai, mais ce souvenir reste gravé en moi comme un joyau précieux.

J'avais neuf ans, et je me souviens encore de l'excitation bouillonnante qui réchauffait mon cœur.

Nous sommes arrivés sur le site de la fête, et c'était comme si les portes d'un royaume enchanté s'étaient ouvertes devant moi.

Un monde magique, où chaque coin regorgeait de merveilles, s'étendait à perte de vue.

Je tenais fermement la main de ma mère. Elle était comme un phare dans une mer agitée, me guidant à travers la foule grouillante qui nous entourait.

Chaque fois qu'elle se dressait entre moi et les autres, c'était comme si elle érigeait un rempart invisible, me préservant de tout danger.

Je n'avais pas peur, bien au contraire. La main de ma mère était la promesse que tout irait bien.

J'étais petite, haute comme trois pommes, mais cela n'empêchait pas mes yeux d'être grands ouverts et mon sourire d'éclairer mon visage.

Je m'émerveillais devant chaque attraction, plus grande et plus colorée que la précédente.

Les manèges tourbillonnaient comme des toupies enchantées, les stands de jeux étaient animés par des rires et des cris de joie, et les odeurs alléchantes de barbe à papa et de churros flottaient dans l'air, dansant dans le vent comme des invitations sucrées.

Parfois, ma mère râlait doucement lorsque je me laissais emporter par mon imagination et que je m'attardais un peu trop longtemps devant une attraction.

Ses soupirs, légers comme des brises printanières, trahissaient sa crainte de me perdre dans cette foule. Mais je savais que tant que je tenais sa main, rien de mal ne pouvait m'arriver.

- Tu as le droit de faire trois attractions Charlie, après on rentre. J'ai encore du travail, avait dit mon père d'un ton pressé.

J'ai levé les yeux vers ma mère, espérant voir un sourire radieux illuminer son visage, mais à la place, elle s'est simplement contentée de souffler légèrement, comme si elle était contrariée.

Je crois que c'était elle qui avait eu l'idée d'aller à la fête foraine ce jour-là. C'était rare lorsque nous passions des moments à trois.

Mon père, malheureusement, était souvent absorbé par son travail, préférant passer du temps au bureau plutôt que de profiter de sorties avec nous.

La première attraction que j'ai faite restera à jamais gravée dans ma mémoire.

C'était un petit manège en forme de circuit de voitures, avec des virages serrés et des montées palpitantes. C'était comme ça que je le voyais.

J'ai longuement hésité avant de choisir de monter sur la moto bleue.

Ma mère m'a aidé à m'installer, caressant doucement mes cheveux avant de se diriger vers mon père, qui se tenait debout, les bras croisés et les yeux rivés sur moi.

WORST NIGHTMARE I Où les histoires vivent. Découvrez maintenant