𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟎 : 𝐄𝐍𝐅𝐋𝐔𝐑𝐄𝐒

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Charlie

8 heures 05. 

Chaque battement de paupière était une souffrance, mes globes oculaires semblaient brûler sous l'intensité de la lumière.

J'ai tenté de les protéger en les couvrant de mes mains, mais cela n'a fait qu'accentuer la sensation de douleur lancinante qui émanait de ma tête.

Mon estomac s'est contracté dans une nausée désagréable alors que je tentais de me redresser, mais une force invisible m'en empêchait.

Tout était flou autour de moi, les contours des objets se fondant dans un brouillard indistinct.

Les bruits étouffés et les vibrations sourdes m'ont fait comprendre que j'étais à bord d'un avion. 

La panique commençait à monter en moi tandis que je tentais désespérément de me rappeler comment j'avais pu me retrouver dans cette situation.

Aucun souvenir clair ne me venait à l'esprit, chaque tentative de remémoration se heurtant à un mur de brouillard mental.

Était-ce un cauchemar ?

Cette idée traversa mon esprit, me procurant un bref espoir avant d'être balayée par une vague d'angoisse.

J'étais incapable de comprendre ce qui se passait.

Mon cœur battait la chamade, une peur viscérale me submergeait.

Je luttais pour ouvrir les yeux, mes paupières lourdes s'ouvrant peu à peu.

En tentant de bouger mes bras, je ressentis une résistance immédiate.

Une terreur glaciale me saisit à l'idée d'être attaché. Effectivement, mes bras étaient immobilisés, et je réalisai rapidement que ce n'était pas simplement une faiblesse passagère.

Quelque chose me retenait.

Mes poignets étaient pris dans des menottes, le métal froid serrant ma peau.

Mon cœur battait encore plus fort, une panique claustrophobique envahissant chaque fibre de mon être.

Je tirai désespérément sur les menottes, sentant le métal mordre ma chair.

La réalité de ma captivité s'enfonçait de plus en plus dans mon esprit.

J'étais prise au piège.

Tout me revint d’un coup.

Le rallye, mon père, Conrad me conseillant de fuir par la porte de derrière, et quelques secondes plus tard, je m'effondrais au sol. « Je suis désolé, Charlie. » On est désolé quand on ne l’a pas fait exprès. Petite enflure.

Mais à vrai dire, je ne m’attendais pas à me réveiller dans un jet aussi luxueux que celui-ci.

Je m’imaginais plutôt une cave sombre, avec des taches de sang au sol.

Cela aurait pu être agréable, si je n'étais pas enchaînée.

Les menottes se resserraient sur mes poignets, la douleur s'accentuant à chacun de mes mouvements. Je me sentais impuissante, vulnérable, prise au piège.

Le contraste entre l’opulence de l’avion et ma situation désespérée rendait le tout encore plus surréaliste.

Les sièges en cuir beige, le bois verni, et la lumière tamisée semblaient presque moqueurs face à ma détresse.

Je fixais les alentours, cherchant des visages familiers ou des indices, mais rien ne faisait sens.

Trou noir. 

WORST NIGHTMARE I Où les histoires vivent. Découvrez maintenant