𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟑 : 𝐈𝐆𝐍𝐎𝐑𝐀𝐍𝐓𝐄

100 5 0
                                    

Charlie 

21 heures 00.
Franklin Rd, Nashville.

Sa poigne se resserrait de plus en plus à mesure que nous approchions de la porte d'entrée.

Chaque pas était une torture, et l'étau de ses doigts m'ancrait davantage dans la réalité.

Lorsqu'elle ouvrit la porte, elle ne se gêna pas pour me jeter à l'intérieur comme un vieux sac.

Je tombai lourdement, mes genoux frappant le sol avec un bruit sourd.

En relevant la tête, je croisai le regard glacial de Tobias.

En un instant, je compris que j'avais probablement fait une énorme erreur.

–  C'est ça, coopérer pour vous ?! 

Je me redressai avec difficulté, soutenant son regard.

– Vous êtes naïf si vous pensiez que j'allais rester bien sagement ici.

La jeune femme, celle qui m'avait ramenée, éclata de rire, un son froid et dénué de joie.

– Bordel, vous la sortez d'où, elle ? demanda-t-elle en se tournant vers Tobias.

Il secoua la tête, visiblement exaspéré.

– Vous n'avez donc rien à faire de votre vie ? me lança Tobias.

Je pris une profonde inspiration, tentant de reprendre contenance. 

– J'ai mieux à faire que d'obéir à des putains de criminels, répliquai-je, les yeux toujours fixés sur Tobias.

Tobias soupira profondément et se pinça l'arête du nez, un geste qui trahissait son exaspération. 

– Très bien. Attachons-la cette fois. Pas de risques inutiles.

Avant que je ne puisse réagir, Tobias s'avança vers moi, ses mains se refermant sur mes poignets avec une force brutale.

Je tentai de me débattre, mais il me maîtrisait sans effort, ses doigts comme des pinces d'acier.

Il me traîna jusqu'à l'une des chaises plantée au centre de la pièce et m'y attacha solidement, les cordes mordant dans ma peau.

– Allez vous faire foutre, crachai-je.

Ils commencèrent à discuter entre eux, leurs voix se mêlant dans un brouhaha indistinct.

Mon regard balaya la pièce. C'est alors que je remarquai mon téléphone, posé sur l'un des meubles avec toutes mes affaires.

Mon cœur fit un bond.

Si mon intuition était bonne, mon père avait mis mon téléphone sur écoute.

Reprenant contenance, je me rappelai de ce qu'il m'avait enseigné.

Inspirant profondément, je sifflai trois fois court pour un S, trois fois long pour un O et de nouveau trois fois court pour un autre S. Le fameux SOS.

J'ai prié pour qu'il soit en train d'écouter et qu'il comprenne le message.

Ils n'avaient absolument rien remarqué.

Du moins, c'est ce que je pensais jusqu'à ce que la jeune femme me dévisage.

– Tu as vu ce qu'elle vient de faire ? dit-elle, les yeux plissés. Elle vient de siffler en binaire... non mais j'hallucine.

La jeune femme suivit mon regard, ses yeux se posant sur le meuble où mon téléphone reposait.

Elle s'en empara rapidement, son expression changeant du tout au tout.

WORST NIGHTMARE I Où les histoires vivent. Découvrez maintenant