WORST NIGHTMARE I

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟔 : 𝐀𝐃𝐃𝐈𝐓𝐈𝐎𝐍 𝐒𝐀𝐋𝐄𝐄

Charlie

22 heures 24.
Chickering Rd, Nashville.

Je me sentais agitée, ma jambe se balançant nerveusement alors que nous étions accoudés au bar, scrutant les invités qui peuplaient la salle.

Le bourdonnement de l'atmosphère flottait dans l'air, empli de rires, de murmures et de la musique qui pulsait avec une énergie contagieuse. 

Autour de nous, les couples s'abandonnaient à des étreintes passionnées, tandis que des groupes d'amis partageaient des éclats de rire qui résonnaient joyeusement.

Les âmes solitaires, quant à elles, semblaient se perdre dans la contemplation de leur propre monde intérieur, plongées dans des pensées que nul ne pouvait deviner.

Certains invités s'adonnaient à des conversations animées, leurs voix se mêlant à la cacophonie environnante, tandis que d'autres se laissaient emporter par les mouvements rythmés de la piste de danse, leurs corps suivant instinctivement la musique.

Il y avait également ceux qui déambulaient de manière étrange, leurs regards errant sans but précis. Peut-être cherchaient-ils quelque chose ou quelqu'un, ou peut-être se contentaient-ils simplement de flotter, emportés par le courant de la fête.

Dans ce tableau animé, Luke, avec une élégance nonchalante, passa doucement une main dans ses cheveux bruns, quelques mèches rebelles tombant devant ses yeux.

Son regard, à la fois perçant et doux, balayait la salle avant de se poser sur moi.

Puis, dans un geste d'une tendresse inattendue, il posa sa main sur ma cuisse. Le contact de sa paume, chaude et réconfortante, créait une bulle de tranquillité au milieu de l'agitation de la soirée.

Les rires et la musique semblaient s'évanouir en arrière-plan, ne laissant que la douce pression de sa main.

– Arrête de stresser, murmura-t-il.

Etonnamment, ses mots parvinrent à traverser le voile de mon anxiété. La douceur de sa voix, associée à la chaleur de son geste, insuffla une vague de calme en moi.

Pendant que ses doigts commencèrent à tracer des cercles apaisants sur ma peau, chaque contact envoyant des frissons de réconfort à travers mon corps. Je pris une profonde inspiration, laissant son influence apaisante m'envahir. 

Le serveur arriva avec nos deux verres, déposant également l'addition sur le comptoir.

Luke s'en saisit d'une main, jetant un coup d'œil rapide à la somme inscrite avant de la chiffonner d'un geste et de la lancer derrière lui, où elle retomba derrière le bar dans un doux bruissement de papier froissé.

Un sourire espiègle étira ses lèvres, illuminant son visage d'une lueur malicieuse. 

Je ne pus m'empêcher de pouffer de rire, amusée par son attitude désinvolte et légèrement rebelle.

Me saisissant de mon verre, je savourai la sensation de la froideur du liquide contre mes doigts, contraste saisissant avec la chaleur ambiante. Je portai le verre à mes lèvres et pris une gorgée, la boisson glacée déferlant dans ma gorge.

– Tu stresses autant quand tu dois tuer quelqu’un ?

Sa question me prit au dépourvu, un choc électrique traversant mon corps.

Je sentis mon cœur s'accélérer, mes doigts se crispant autour de mon verre. 

– Est-ce que tu pourrais parler moins fort quand tu poses ce genre de question ? On pourrait me prendre pour une dégénérée, rétorquai-je à voix basse, jetant un coup d'œil nerveux autour de nous.