Mémoire Perdue

Chapitre 18

— Vous êtes en retard, patron.

Lucas ne relève même pas la tête pour me voir arriver, il a simplement senti ma présence ce qui est assez surprenant. Je lance des excuses dans la salle, tout en posant mon sac sur une chaise. Drizzle me fixe de son regard mauvais et un sourire méchant se forme sur ses lèvres.

— Pourquoi n'étiez-vous pas là à neuf heures ? Vous hésitiez entre vos Louboutin et vos Dior ?

Puis, elle se fige et balbutie :

— Elle vient d'où cette robe ?

Rejetant ma longue chevelure, dont le rouge commence à passer depuis ma dernière teinture plusieurs semaines plus tôt, dans mon dos, je me mets à rire avec froideur. Mon regard est dur, mes gestes sont menaçants, évoquant bien l'énervement qui monte en moi. Pourtant, je trouve la force de contenir ma mauvaise humeur afin de répondre de ma voix la plus calme et la plus amusée.

— Mais non voyons, comme si j'allais acheter des Dior. Non, non. Je n'ai que des Louboutin, c'est tout de même la base. Enfin bref, même si j'adorerai parler mode avec toi, et Dieu seul sait que tu en as extrêmement besoin vu ta façon de t'habiller, nous ne sommes pas ici pour cela.

Je déteste me mettre à son niveau. J'ai l'impression d'être une gamine de 15 ans, puérile et provocatrice. Ce qui n'a pas été le cas depuis des années. Au moins, Drizzle ne répond rien, apparemment vexée d'avoir été prise à son propre jeu, et je peux enfin m'adresser au reste de l'équipe.

Kate est derrière un bureau, en retrait, ce qui est habituel. Elle est déjà en train de taper quelque chose sur le clavier de son ordinateur. Lucas, lui, observe la scène d'un regard suspicieux.

Apparemment peu enclins à me parler, je préfère éviter Lucas et Drizzle pour me diriger vers la dernière personne de l'équipe. Je m'installe près d'elle, regardant ce qu'elle fait.

Kate est sur internet et est en train de chercher un nom dans une longue liste infinie. Un site américain vu l'adresse. Des mots accrochent mon regard. FBI, wanted, fugitives. Pourquoi est-ce qu'elle s'intéresse à tout cela ?

Lorsqu'elle remarque enfin ma présence, Kate arrête de chercher et relève la tête.

— Bonjour Syntara. Vous avez l'air en forme.

Je la remercie me penche un peu plus au-dessus de son épaule pour observer l'écran de l'ordinateur. Aucun des noms ne me sont familiers, je ne vois pas pourquoi elle est en train de faire ce genre de recherche.

Surtout que nous sommes censés plancher sur la campagne électorale. Pas sur la liste des dix meilleurs serial killer du siècle.

— Qu'est tu en train de chercher là-dessus ? Et d'ailleurs qu'est-ce que c'est ? Je ne connais pas ce site.

— SKL. Le site que nos services de police utilisent pour retrouver des fugitifs ou avoir des informations sur des criminels. On doit toujours passer par là, avant d'engager quelqu'un. Même si les services secrets du Président passent derrière nous. Vous connaissez une certaine Lyana Etherlight ?

J'approuve en fronçant les sourcils. Que vient faire ma meilleure amie dans toute cette histoire ?

Kate, en voyant mon visage livide, secoue vivement la tête comme pour me dire de ne pas m'inquiéter.

— J'ai un contact qui m'a parlé d'elle. Apparemment, c'est une super styliste et je pense que nous devrions l'engager, pour revisiter un peu la campagne. Faire en sorte de donner une image jeune, une image qui bouge au gouvernement. Enfin bref. Je vérifiais mais rien ne ressort donc tout va bien. Et vous, vous la connaissez comment ?

— C'est ma meilleure amie. Je vais l'appeler. Lui dire que nous sommes intéressés. Elle sera là dès que nous aurons besoin d'elle. En attendant, planche sur ton idée.

Je me lève, prête à me mettre sur mon propre travail quand Kate m'arrête d'un : « J'aime beaucoup votre robe, elle est très jolie et elle vous va très bien. »

Oups. Un point pour moi. Zéro pour Drizzle.

✨

Tu sais ce que ça veut dire quand je poste un petit chapitre... 

Le prochain est déjà là ! 

On discute ailleurs ? 

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