Chapitre 30

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Pétrifiée, je n'arrive pas à bouger pour permettre à Chris de venir nous rejoindre. Je le regarde, serrant ma coupe de champagne dans ma main et priant pour que ce ne soit qu'une illusion de ma part.

— Mais laissez-moi passer, je vous dis que je connais cette jeune femme. Syntara, dis-lui !

Andrew tourne les yeux vers moi sans relâcher la pression sur le bras de Chris et en lui portant toujours autant d'attention. Il prend apparemment son travail très à cœur, ce qui en soit est rassurant, mais qui, dans la situation présente, est assez dérangeant.

Je pose mon regard sur James et sa mère, souffle un « excusez-moi » timide et sincère. Il me sourit gentiment puis lâche ma taille, tandis que j'attrape la main d'Andrew et desserre sa prise sur la chemise de Chris. 

C'est un désastre. UN DÉSASTRE ! 

Derrière mon ami, un homme qui lui ressemble étrangement. Dès le premier coup d'œil, je le reconnais comme étant le père de Chris. Super. C'est vraiment le lieu, ainsi que le moment, pour rencontrer le Sénateur Hamilton.

Les questions que j'aimerais lui poser sont nombreuses mais n'ont pas leur place ici. Je ne sais de toute façon pas si elles m'aideraient vraiment à comprendre ce qu'il s'est passé. Après tout, mon père et lui n'étaient plus amis depuis des années. Le scandale qui a fait voler en éclat leur amitié est trop vieux pour qu'une quelconque vengeance puisse être responsable de leur mort. Du moins, j'essaye de m'en convaincre.

Je ne veux pas voir le père de mon... Chris comme le commanditaire de l'assassinat. Qu'importe leur relation, je sais que jeter le Sénateur en prison ne m'aidera pas à créer quelque chose avec Chris.

— Qu'est-ce que tu fais, Synt ? Il te force à boire ?

D'un geste fougueux du menton, il désigne James qui nous regarde toujours. Autour, les conversations ont repris et plus personne ne fait attention à nous. Heureusement car mon poste est quand même en jeu, actuellement.

Je sais qu'il veut bien faire, mais là, ce n'était pas la bonne manière de m'aider.

— Chris, on devrait en parler plus tard. Je vais bien, si c'est ça qui t'inquiète.

Il secoue la tête et s'apprête à protester quand son père pose sa main sur son épaule. Rien qu'à ce geste, je le déteste. Cet homme ne m'inspire rien de bon. Il n'y a qu'à sentir la condescendance couler de ses mots lorsqu'il lance :

— Christopher, ne fais pas de scène. Nous sommes à un événement public et la femme de notre Président n'a pas envie d'être importunée.

— Je ne suis pas sa femme, je suis...

— Pardon, j'aurais dû remarquer que vous n'aviez pas de bague. Bon, je vais reformuler ma pensée. Christopher, tu devrais laisser tranquille la nouvelle pouffe de James Jones.

Les conversations se tarissent un peu, mais cela n'arrête pas le père et le fils, qui se confrontent maintenant du regard. Le corps brûlant, j'essaye de masquer ma gêne en soufflant :

— Chris, allons autre part.

— Ce n'est pas une « pouffe », déjà. Ensuite, je ne veux pas que tu parles d'elle comme ça, elle ne...

— Chris !

Cette fois, mon couinement le fait réagir. Il tourne la tête vers moi, surpris que je sois là. A croire qu'il avait oublié ma présence.

Mâchoire serrée, je lui montre le couloir du menton et l'y entraîne. Je sens tous les regards braqués sur nous mais le pire est sûrement celui de James. Cette situation doit terriblement le décevoir.

Dès que nous disparaissons de la vue de tous, je pousse brusquement Chris en avant. Je bouillonne littéralement. Comment a-t-il pu me faire cela ? Ne se doute-t-il pas que ce gala est un grand tournant pour moi ? Pourquoi me faire honte ainsi ? Est-ce une mesquine vengeance pour mon refus d'être avec lui ?

Appuyé contre un mur, les mains sur le visage, Chris est visiblement mal. Sa respiration est forte, saccadée. Je crois même l'entendre murmurer un « désolé » plaintif.

A le voir dans cet état, j'ai mal pour lui. Je m'avance, pose mes mains sur ses avants bras. Il ne réagit pas, trop concentré sur son souffle pour même remarquer que je suis près de lui. Ce n'est que lorsque je murmure à son oreille « calme toi, je suis là, je vais bien. Je n'ai pas bu. » qu'il prend conscience de la réalité.

Chris se détend petit à petit, puis finit par bégayer :

— Je suis désolé. Pour mon père. Je ne sais pas ce qui lui a pris.

— Moi, je sais. Mais ne t'en fais pas, ce n'est rien. Je suis surtout embêtée pour mon boulot. Cette soirée est très importante pour James. Que son attachée de presse crée un scandale en plein milieu n'est pas très positif.

Je sens plus que je n'observe la gêne monter en Chris. Il est en partie responsable de ce que j'énonce. S'il n'avait pas cherché à me parler, on ne m'aurait pas autant remarquée. Et on ne m'aurait surtout pas traitée de pute.

Je n'arrive d'ailleurs toujours pas à croire que l'on m'ait catégorisée ainsi. Le père de Chris a une véritable dent contre les Daleray, apparemment. Je devrais peut-être revoir mon avis sur lui et me pencher un peu plus sur la possibilité qu'il soit responsable. Qu'il ait commandité la mort de ma famille, pour se venger de mon père.

En tout cas, je ne vais pas laisser passer cet affront. Je vais simplement attendre que le gala soit terminé, pour régler mes comptes. 

Et voilà... Les réponses commencent à tomber ! 

Du moins, c'est ce que pense Syntara... 

J'espère que tu aimes toujours autant ta lecture !

La suite... très vite 😏

Et si tu veux me retrouver ailleurs qu'ici...

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