Chapitre 32

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— Je sais, je sais. J'ai merdé. J'aurais dû te rappeler.

— Ou répondre à Lucas quand il t'écrit.

— Désolééééée, me crie Lyana dans les oreilles. Je ferai mieux la prochaine fois ! Bon, je viens quand du coup ? Vendredi ?

Alors que nous mettons tout en place pour sa venue chez James, je le vois passer une tête en travers de mon bureau. Il agite une main pour attirer mon attention et fronce le nez quand je lui renvoie un « chhh » silencieux. C'est amusant, avec lui, je ne me comporte pas comme face à un Président.

Dès le début, j'ai oublié cette information sur James. Je suppose que c'est pour cette raison que notre relation est aussi fluide. Et aussi efficace. Nous ne perdons pas de temps avec des tâtonnements, ce qui est particulièrement pratique pour avancer dans nos projets communs.

Ça l'est beaucoup moins lorsque je suis au téléphone et qu'il essaye de m'interrompre par tous les moyens.

— Lyana, je suis désolée, je dois y aller. Tu me rappelles demain pour que l'on finisse de planifier. Et si tu ne le fais pas, attends-toi à ce que je te botte les fesses à l'entraînement du soir. Compris ?

Je raccroche avant qu'elle n'ait pu répondre, la connaissant suffisamment pour savoir qu'elle m'aurait provoquée. Ce qu'elle ne sait pas, c'est que je deviens de plus en plus forte. Et que Chris me donne des cours particuliers dès que l'on se voit.

Je vais donc la ratatiner, si elle ose me défier.

D'ailleurs, avant de m'intéresser à ceux qui m'entourent, je jette un coup d'oeil à mon écran. Toujours pas de nouvelles de mon instructeur. Pas d'émoji, pas de signe de vie. 

Tournant enfin la tête vers James, qui a maintenant posé ses fesses sur mon bureau, je croise les bras et me renverse dans mon fauteuil.

— Qu'est-ce que vous faites encore ici, à cette heure, Syntara ?

— Je pourrais vous retourner la question. En l'occurrence, je sers votre intérêt, en contactant nos prestataires et en faisant en sorte que vous ayez une com' excellente.

— Moi, je gère le pays.

— Petit joueur.

Le rire qui lui échappe fait naître le mien. Au final, pas si étonnant que l'on nous pense en couple. Si quelqu'un passait et nous voyait, on n'y verrait que du feu. Son genou touche presque le mien, il se penche dès qu'il me parle, nous rions de bon cœur tous les deux.

Sauf qu'il n'y a aucune étincelle. Rien.

Supposer que nous sommes tous les deux revient à nous trouver incapable d'être amis. En même temps, qui est ami avec son boss ? Mais qui SORT avec son boss, également ? Voilà. Personne. Dans tous les cas, la situation est étrange.

Mieux vaut qu'elle le soit sur le plan amical.

Nos rires se tarissent mais le sourire de James, lui, ne disparaît pas. Au contraire, il se tourne légèrement vers le bas. Ah. Enfin. Moi qui pensais qu'il allait m'ignorer le tant que l'affaire se tasse, je suis bien contente de constater qu'il prend le taureau par les cornes.

Instinctivement, je croise mes mains devant mon ventre et me redresse légèrement. Si nous devons parler de ça, je me dois de faire bonne figure. Tout en me protégeant. Je zieute mon sac, vérifiant que mon pilulier est toujours là et bien rempli, avant de reporter mon attention sur James.

— Ecoutez, Syntara, je souhaiterais vous parler de quelque chose.

— Je sais, vous êtes fâché mais je n'y suis pour rien. Moi aussi, j'aurais voulu éviter ce scandale. Mais je peux vous assurer que...

— J'ai été prévenu que ces articles allaient sortir. C'est moi qui ai accepté. Vous avez dit que l'on devait faire parler de moi et... J'avoue que j'étais en colère contre... vous savez qui.

— Drizzle. Vous pouvez dire son nom, il n'est pas maudit.

— Croyez-moi que si. Bref. Je voulais la blesser un peu. Je sais, c'est con. C'est la seule idée qui m'est venue.

Un soupir reste coincé dans ma gorge. Je n'arrive pas à croire qu'il ait fait cela pour une stupide vengeance. Pourquoi ne pas m'en avoir parlé ? Faire cela dans son coin, c'est encore pire que de laisser l'histoire sortir. Il l'a cautionné, sans même prendre le temps de réfléchir à l'impact que cela aurait. Sur lui, sur sa carrière et sur les autres.

Je me lève, afin d'être à hauteur de regard, et lâche calmement :

— Non, ce n'est pas con. VOUS êtes con. Maintenant, on va devoir tout réparer.

J'adore quand Syntara s'énerve 😂 Et toi ? 

Bon ! Tu es à plus de la moitié du roman ! Comment se passe ta lecture ? Tu valides toujours autant ? 

En tout cas, la suite arrive demaaaain ! 

Mémoire PerdueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant