Chapitre 41

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Andrew reste collé à moi, jusqu'à ce que les autorités arrivent. Même là, quand les pompiers m'emmènent vers leur camion et qu'ils me font respirer dans un masque, il ne me lâche pas. 

Ordre du Président. 

Ou simple préoccupation pour mon état, je n'en sais rien.

Dans tous les cas, ne pas être seule dans cette épreuve me facilite grandement la vie. Je n'aurais pas supporté de faire face à mes pensées, à la vision de Rivera, allongé sur la table. Je n'aurais pas pu non plus repousser les caméras qui se rapprochent de moi, à l'affut du moindre détail sordide que je pourrais leur servir.

Heureusement, le garde du corps de James n'a besoin que de bander les muscles pour les faire fuir. Je n'apparaîtrais que sur quelques secondes de reportage, comme la fille qui a manqué de se faire tirer dessus. Enfin... comme la copine du Président qui a manqué de mourir dans un restaurant blindé. 

En revanche, personne ne saura que je suis celle au courant de l'implication de Marise Snavelly, dans l'assassinat de dizaines d'innocents. Ainsi que son mari.

— Syntara ? J'ai le Président Jones au téléphone. Je peux vous le passer ?

Je grimace et montre le masque, comme une excuse pour refuser. Le secouriste qui s'occupe de moi vient d'ailleurs à ma rescousse et me permets de souffler un peu avant d'être assaillie par James.

— Elle doit d'abord stabiliser son taux d'oxygène. Elle lui parlera plus tard.

Andrew se détourne, parle vite dans le combiné. J'espère que James n'essaye pas de venir, je crois que je ne pourrais pas faire face à sa présence. De toute façon, on va forcément l'arrêter. Il est le Président, il ne peut pas se retrouver dans une zone de danger comme celle-ci.

Surtout que cela ne m'étonnerait pas qu'il soit la prochaine cible de Snavelly. 

Je vais devoir en parler, c'est certain mais, pour le moment, j'essaye plutôt de me calmer. D'effacer les flashs de souvenirs collés à ma rétine.

Mon portable s'allume sous les nombreux messages inquiets de Lyana, auxquels je réponds rapidement. Puis, un autre nom apparaît. Un qui fait sauter mon cœur, qui martyrise les pauvres machines auxquelles je suis rattachée.

— Tout va bien, mademoiselle ?

J'agite mon téléphone vers le pompier, pour lui faire comprendre de ne pas s'en faire, et observe les sms arriver.

« Syntara, tu vas bien ? »

« Je t'ai vue à la télé »

« Tu y étais ? »

« Bouge pas, j'arrive. »

Voir ainsi renaître la conversation avec Chris me donne des palpitations. Il aura fallu voir la mort en face pour qu'il m'écrive de nouveau. Malgré mon envie de rester calme, un crépitement se rallume dans mon bas ventre.

Chris arrive. Il ne me laisse pas seule ici.

D'une main, je tape sur mon écran avec empressement. J'ai tellement hâte de le sentir contre moi, d'être dans ses bras. Nous ne nous sommes pas vus depuis que j'ai accusé son père et les émotions vont forcément être nombreuses à nos retrouvailles mais je n'ai qu'un désir : sentir son parfum m'entourer.

« Je serai la fille en couverture de survie. »

Rire de la situation n'est pas forcément la meilleure chose, j'en ai bien conscience. Il n'y a malheureusement rien d'autre à faire, maintenant que Rivera a officiellement été déclaré mort. Assassiné. Comme les autres mais d'une manière différente.

Mémoire PerdueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant