Chapitre 29

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Mon téléphone sonne, un message vient d'arriver. De Chris.

« Désolé de ne pas t'avoir avec moi ce soir, malheureusement, je suis obligé d'accompagner mon père à ce stupide truc. »

Je ne l'ai pas dit à Chris mais, dans tous les cas, il n'aurait pas pu me voir ce soir. Même s'il avait été disponible, je n'aurais pu accepter aucune invitation puisque je travaille. 

C'est donc avec une moue amusée que je tape sur mon écran : « profite, ça a l'air fun... Tu vas où ? »

J'entends le klaxon d'une voiture. C'est le signal qui me pousse à lui dire que je dois y aller, sans être plus explicite. Pas besoin de préciser que James et son chauffeur ainsi que ses gardes du corps m'attendent pour aller à un gala qui fera le tour des journaux le lendemain. 

Pas besoin non plus de lui assurer que je penserai à lui toute la soirée. Il le sait déjà. 

Car, même si nous ne sommes pas en couple, nous passons le plus clair de notre temps en compagnie de l'autre. Si ce n'est pas en entraînement, c'est au téléphone, par SMS ou en appel pour nous endormir ensemble. 

Nous sommes devenus bien plus proches que je ne m'y attendais. Deux "amis" qui ne se quittent plus, qui partagent un peu trop alors même que nos règles établies sont aussi transparentes que du cristal. 

Je réajuste le bustier de ma robe et attrape le dernier accessoire de ma tenue, avant de descendre l'allée qui me sépare du grand portail en fer forgé. La voiture est garée devant. Le moteur tourne toujours, produisant le joyeux ronron caractéristique de ce genre de bolide. 

L'un des gardes du corps de James ouvre la portière arrière et c'est là qu'il apparait. Il a un magnifique costume gris pale, rehaussé d'un nœud papillon bleu roi. Ses cheveux sont disciplinés, à l'exception d'une petite boucle qui retombe sur son front.

Pas étonnant que Drizzle soit tombée dans ses bras. Nous ne nous sommes d'ailleurs pas reparlées depuis que je l'ai croisée dans le bureau de James. Un arrêt maladie s'est glissé comme par magie dans mes documents et elle est portée disparue depuis. Il faudra que j'en touche deux mots au Président, mais pas ce soir.

Pas alors qu'un petit sifflement s'échappe de ses lèvres entrouvertes.

Je souris et fais un tour sur moi-même pour qu'il voit la tenue au complet. Je porte une robe rouge écarlate, bustier, avec des broderies dorées en forme d'arabesques au niveau de la poitrine. Cette tenue est complétée par une pochette dans les mêmes tons et par un chignon tressé.

J'ai l'impression d'être une princesse qui va au bal masqué. Sauf qu'au lieu de la belle salle de réception, je fonce droit dans la cage aux lions.

— Et quand je mourrai, que tu la prennes et l'éclates en petites étoiles. Dès lors, elle embellira tant le visage du ciel que tout l'univers sera amoureux de la nuit, et que nul ne pourra plus adorer l'aveuglant soleil.

Avant qu'il ne puisse être intercepté par son garde du corps, James se faufile hors de la voiture et dépose un baiser sur le dos de ma main. Nous nous tenons tous les deux bien droits, à se jauger du regard tandis qu'un sourire s'épanouie sur mon visage.

C'est sûrement le plus beau compliment qu'on m'ai jamais fait. Dommage que ce ne soit ni mon mec, ni mon prétendant.

— Merci James...

Il sourit à son tour et m'entraine vers la voiture, ce qui fait la joie de son garde du corps inquiet. Je n'imagine pas le stress que doit représenter ce gala pour eux. Heureusement, nous en sommes les organisateurs et tout est balisé, de A à Z, pour qu'il n'arrive rien à James.

Mémoire PerdueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant