Nouveau départ

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Allongée sur mon petit matelas à même le sol, seulement éclairée par un rayon de lune qui s’infiltrait à travers les volets en bois qui protégeaient la fenêtre de ma chambre, je sursautai en entendant des cris déchirants. Je me levai précipitamment, et, courus en direction du salon où je découvris son corps étendu sur le sol, et lui, au-dessus d’elle, les mains autour de sa gorge.
Je me mis à hurler pour qu’il lâche prise, mais il semblait ne pas m’entendre.
Alors, la peur au ventre, je me jetai sur lui pour qu’il cesse enfin de la faire souffrir, mais, à ce moment-là, deux silhouettes apparurent, et m’empoignèrent, empêchant ma vaine tentative de la secourir.

Je me débattis de toutes mes forces et je parvins à me libérer de leur emprise, mais ils ne me laissèrent pas le temps de faire quoi que ce soit.

Je reçus un violent coup derrière la tête et je me retrouvai au sol, comme elle.
Elle suffoquait, il souriait…

— Non ! hurlai-je. Lâche-la !

Mais il ne m’écouta pas et augmenta la pression autour de sa gorge… Encore… et encore…

— Non !

Je me réveillai en sursaut, terrifiée par cet énième cauchemar qui avait l’air si réel… Je me levai précipitamment pour appuyer sur l’interrupteur et illuminer mon salon, bien qu’une veilleuse branchée tout près de mon canapé qui faisait office de lit, éclairait déjà faiblement, et vérifiai que j’étais bien seule.

Calme-toi Ali, tu es loin de tout ça désormais et, les choses se sont améliorées là-bas, non ?

Je regardai mon téléphone, il était quatre heures du matin.

J’avais dormi longtemps, pour une fois…

Comme il était peu probable que je parvienne à retrouver le sommeil, je me levai, pris une douche et révisai mes cours.
Cela faisait un mois que j’étais venue m’installer dans cette ville pour commencer une nouvelle vie.

Certains diraient que fuir était une solution de facilité, je pourrais leur rétorquer qu’il faut du courage pour accepter de perdre la seule chose qui vaille la peine de vivre.


J’étais entrée en première année de droit pour répondre à la nécessité primordiale que j’avais d’aider les autres, de protéger ceux qui ne voyaient même plus qu’ils en avaient besoin.

Mais pour cela, comme j’étais désormais seule dans ce monde et je ne pouvais compter que sur moi, j’avais dû me confronter aux problèmes de « grands ». Je louai un petit appartement insalubre dont ma bourse étudiante ne permettait pas de payer le modique loyer et encore moins de régler mes factures, je devais donc travailler plusieurs soirs par semaine.

Malgré cela, j’étais heureuse d’avoir enfin mon chez-moi, et de ne plus être dépendante de qui que ce soit.

Alors que ma première heure de cours allait bientôt commencer, je terminai de me préparer et quittai mon refuge. Cette journée s’annonçait bien ! J’avais sympathisé avec une fille, Alexandra, qui m’avait invitée à sortir avec ses amis le soir même. C’était l’occasion de rencontrer du monde, de me tirer un peu de ma solitude et je n’imaginais pas à quel point ça allait être le cas.

Aliya (sauve-moi) - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant