Aliya (sauve-moi) - Tome 1

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Zach

Assis à une table en terrasse en face du bar dans lequel se trouvait Lucas, je finissais ma bière en compagnie de Léo, un ami, et en maudissant mes parents de ne pas avoir tenu leur engagement.
Mon frère aurait dû passer un an chez mon oncle, au lieu de cela, il n’y était resté qu’un mois et était déjà revenu en ville depuis deux semaines. Mais ce qui m’agaçait le plus, c’est qu’en le suivant, j’avais constaté que chaque fois qu’Aliya se trouvait quelque part, il y était aussi et ce soir ne faisait pas exception.
Mon frère avait toujours réussi à lui cacher sa présence, elle ne savait donc pas qu’il était à nouveau en ville. Mais je ne croyais pas aux coïncidences, il la suivait et cette fois-ci je ne le laisserai pas s’en prendre à elle.
Plongé dans mes pensées, je portai mon verre à ma bouche en l’observant quand soudain, Léo me fit sursauter en me parlant :

— Elle te plaît ?

— Pardon ? m’étranglai-je.

—  On est sensé observer ton frère, mais c’est Aliya que tu fixes, dit-il en souriant.

— Tu ne trouves pas ça étrange qu’il soit toujours au même endroit qu’elle ? demandai-je.

— J’estime que vous devriez tous les deux vous éloigner d’elle, répliqua-t-il. C’est lui qui l’a agressée, mais en allant la voir pour lui enjoindre de se taire tu as prouvé que tu ne valais pas mieux que lui. Tu devrais être honnête avec elle et lui dire qu’il est revenu et qu’il est probable qu’il la suive. Tu souhaites t’ériger en sauveur, mais tu ne pourras la secourir que parce que tu lui caches la vérité et que tu ne lui laisses pas la possibilité de se protéger elle-même. En plus, ta mère a trop de moyens de pression sur toi pour que tu puisses agir comme tu le voudrais… Alors, que comptes-tu faire ?

— Si j’avais trouvé une solution, je n’aurais pas besoin de suivre Lucas, pestai-je.

Je me levai pour commander des bières et lorsque je revins, j’aperçus Aliya assise à côté de Léo.
Choqué, je m’arrêtai brusquement ne sachant quoi faire. À ma connaissance, elle ne l’avait jamais vu, elle avait par conséquent dû me repérer.
Je ne pouvais pas fuir, je décidai donc de les rejoindre pour découvrir ce qu’il en était et au moment où je m’assis, elle me fixa avec un grand sourire avant de me parler.

— Tu me suis ?

Ne m’étant pas préparé à ce qu’elle s’en aperçoive, je ne sus pas quoi lui rétorquer alors, elle reprit :

— Depuis deux semaines, où que j’aille les soirs, systématiquement, tu t’y trouves aussi. Étrange coïncidence, tu ne penses pas ?

Je la fixai toujours sans répondre, préférant la laisser révéler ce qu’elle avait remarqué.

— J’aimerais retrouver ma tranquillité. Je ne veux plus rien avoir à faire avec ta famille, je n’avais pas été suffisamment claire ?

— Mon… mon frère te suit, balbutiai-je.

— Je sais. Il n’est pas plus discret que toi, répliqua-t-elle. Mais je n’ai pas besoin d’avoir un garde du corps qui me demandera de me taire si les choses tournent mal. J’ai déjà des amis qui veillent sur moi.

— Les mêmes qui étaient avec toi le soir où Lucas t’a agressée, rétorquai-je.

— Tu as un sacré culot de dire ça ! s’écria-t-elle, outrée par mes propos. Ne les accable pas alors que ton frère est le seul responsable. Et, je croyais qu’il devait partir un an pas un mois. Mais peu importe, tu étais persuadé qu’il allait changer donc, bien qu’il soit revenu beaucoup plus tôt que prévu, il ne doit plus y avoir de risque pour personne, non ? continua-t-elle, un sourire malicieux aux lèvres. Et tu n’as donc aucune raison de le suivre, ce qui m’évitera de te voir à l’avenir.