Aliya (sauve-moi) - Tome 1

L'homme qui tombe à pic ? Part.1

Aliya

Le lendemain matin, nous dûmes nous rendre à l'université. Il était fort probable que Serge sache déjà qui j'étais. Il lui suffisait d'interroger Lucas pour savoir qui il avait agressé à la date à laquelle j'avais demandé à récupérer la vidéo. La question était donc, qu'allait-il faire ? Il devait rêver de se débarrasser de moi...

Mais pour le moment, mon objectif était de parvenir à rassurer Zach et Pio, qui étaient terrifiés à l'idée de me laisser aller seule dans mon amphithéâtre, bien que je leur ai dit qu'il me semblait peu probable qu'on tente de s'en prendre à moi devant des dizaines d'étudiants. Ils durent se résoudre à me laisser, en me faisant promettre de leur écrire régulièrement pour leur donner de mes nouvelles.

Je suivis distraitement les cours, mon esprit étant trop préoccupé par Serge et ses intentions que j'aurai tant aimé connaître, puis je me rendis à la cafétéria pour attendre mes amis qui finissaient plus tard que moi. Je m'efforçais, en vain, de me concentrer pour relire mes leçons, lorsqu'un homme s'installa en face de moi. Je relevai la tête et compris qu'il y avait peu de chances pour qu'il étudie toujours ici. Il devait avoir une trentaine d'années, ses yeux marron presque noir lui donnaient un regard inquiétant et, même assis, il paraissait immense.

— Bonjour, Aliya, tu as été si facile à retrouver... cela signifie que Serge doit également savoir qui tu es et tout connaître de toi.

Pour changer... ils avaient tous une fâcheuse tendance à constituer des dossiers sur moi !

Mais, qui était cet homme ? Son imposante carrure aurait dû m'effrayer pourtant, je ne le trouvais pas menaçant.

— Je suppose que vous travaillez pour lui, répondis-je en tentant de paraître assurée.

— Non, sinon tu ne serais déjà plus de ce monde. Tu détiens peut-être des vidéos qui prouvent que ses employés vendent de la drogue dans son bar, mais ça ne suffira pas à le maintenir à distance.

Comment pouvait-il savoir tout cela ?

— Ne tournez pas autour du pot, m'agaçai-je. Que voulez-vous ?

— La même chose que toi, ou presque. Je veux la tête de Serge, toi, il semble que ce soit celle d'un autre homme qui t'intéresse. Je peux t'aider à atteindre ton but et toi, le mien. Qu'en dis-tu ?

— Je devrais m'associer à un homme que je ne connais même pas ? Comment savez-vous tout cela ?

— Son bureau est sur écoute. Je suis flic.

Cette annonce me déconcerta et les traits de mon visage se figèrent l'espace d'un instant. Mais, comment pouvais-je être certaine qu'il ne me mentait pas ?

— Alors pourquoi êtes-vous seul ? Où sont vos collègues ? Et pourquoi ne pas me faire venir dans un commissariat ? le questionnai-je, peu encline à croire les dires de cet homme qui sortait de nulle part.

— Tu es méfiante et tu as raison. C'est une réaction plus sage que de faire chanter un homme tel que Serge. Je le connais bien, nous jouons au jeu du chat et de la souris depuis bien trop longtemps. J'ai une proposition à te faire. Elle te permettra d'obtenir ce que tu veux et moi aussi. Bien sûr, il faut que tu sois prête à prendre des risques, mais il m'a semblé que tu excellais dans ce domaine. La question est, jusqu'où es-tu prête à aller ? Je te laisse y réfléchir. En attendant, je vais assurer ta protection. Personne ne te touchera, pour le moment. Je te laisse mes coordonnées, dit-il en me tendant un papier. Appelle-moi quand tu te seras décidée.

— Décider quoi ? répondis-je, agacée. J'ignore qui vous êtes et ce que vous avez en tête ! Je vous remercie, mais j'ai déjà un plan et pour un policier, vous semblez vous jouer des lois. Je doute que vos actions pour nuire à Serge soient faites en toute légalité et que vos collègues soient au courant. En supposant, bien sûr, que vous soyez ce que vous prétendez être.