Aliya (sauve-moi) - Tome 1

Le calme avant la tempête part.2

Zach

Nos trois plongeurs amateurs étant à nouveau là et affamés, nous sortîmes nos victuailles, ravis de pouvoir enfin nous sustenter, et moi, d’éviter des questions fâcheuses.
Ali s’assit près de moi et m’offrit un tendre sourire.

— Tout va bien ? dit-elle tout bas de sorte que les autres ne puissent pas l’entendre.

— Oui, mais je pense que tes amis ne m’apprécient pas beaucoup, répondis-je sur le même ton qu’elle.

— Laisse-leur le temps de te connaître, ils sont méfiants parce qu’ils veillent sur moi.

— Je sais et c’est une bonne chose. Tu es bien entourée.

Elle posa sa main sur ma joue et m’embrassa avec ardeur.

— Vous ferez ça ce soir dans votre tente ! s’exclama Pio en riant. Et, arrêtez vos messes basses.

Elle se détacha de moi en souriant.

— En fait, on se disait que vous pourriez essayer de le connaître sans le juger trop hâtivement, lui répondit-elle amusée.

— Ce serait plus facile de lui faire confiance s’il était honnête avec nous ! déclara Alex. Sais-tu qui est Lucie ? Je suis sûre qu’il te cache beaucoup de choses.

Il m’avait fallu du temps mais, Ali savait tout à présent.

Ce week-end virait à la catastrophe…
Si seulement, ils savaient à quel point cela me faisait mal d’entendre ce prénom…
La gorge nouée, les mauvais souvenirs affluaient et je sentais peser sur moi le regard des amis d’Ali. Je contractais ma mâchoire en proie à une vive émotion que je parvenais difficilement à gérer jusqu’à ce que la main de celle pour qui j’étais ici prenne la mienne. Un simple regard lui suffit pour qu’elle sache ce qu’elle pouvait leur répondre.

— Je détesterai être associée au comportement de mon beau-père juste parce qu’il fait partie de ma famille. Je n’ai rien à voir avec cet homme et sa folie. Il doit en être de même pour Zach, qui n’est pas son frère et n’est pas responsable de ces actes. Est-ce trop vous demander de lui laisser une vraie chance ? les interrogea-t-elle en les regardant sévèrement chacun leur tour. Et, Lucie était sa sœur.

Tous acquiescèrent l’air désolé, en particulier Alex, acceptant sans broncher la demande de leur amie.

— Merci ! s’écria-t-elle en souriant. Le sujet est clos. On retourne sur la petite plage en bas ? Comme ça nous pourrons tous nous baigner !

Ce fut donc ce que nous fîmes.
En descendant, nous rencontrâmes lemamouna1982 et, arrivés en bas, ils se jetèrent tous à l’eau sauf Pio qui resta en retrait avec moi.

— Je suis désolé pour tout à l’heure. Et pour tout te dire, je t’apprécie depuis que je sais que tu as sauvé Ali et davantage encore depuis que je t’ai vu sauter sur ton frère à la cafétéria. La vérité c’est qu’on s’en veut tous de l’avoir laissée seule et qu’on veut se rattraper, mais, Ali a raison, tu as l’air d’être quelqu’un de bien. Alors, bienvenue dans notre famille et bon courage pour nous supporter ! rit-il. Je précise que mes menaces sont toujours valables ! Ma princesse mérite d’être heureuse.

— Je ferais tout pour, promis-je.

Je n’en dis pas davantage, il n’y avait que pour Ali que je pouvais faire l’effort d’aligner plus de trois mots, surtout quand il s’agissait de parler de ce genre de sujet. Mais, j’étais soulagé, finalement, mon idée n’était pas si mauvaise !

Nous passâmes l’après-midi à nous amuser. Mon intégration se passa à merveille et ce fut comme si nous étions amis depuis plusieurs années. Alexandra était fort gênée par sa bévue, mais, après l’avoir rassurée, je découvris une jeune fille adorable et je compris l’affection que lui portait Ali.

En début de soirée, alors que le soleil commençait à décliner, Ali et moi allâmes chercher les affaires que nous avions laissées en sécurité dans les voitures. Son maillot de bain était encore humide, tout comme le mien, et elle préféra se changer avant de retourner sur la plage. Elle s’assit donc sur la banquette arrière et me proposa de la rejoindre en ôtant ses vêtements.

Mauvaise idée…

Je me retrouvai assis, elle sur moi, ses lèvres sur les miennes.

Cette fille me rend fou…

— Merci pour tout, souffla-t-elle. Je suis tellement bien avec toi.

Moi aussi, tu n’imagines pas à quel point bébé.

Je pris son visage entre mes mains, mes pouces caressèrent son beau visage puis je l’embrassai avec ardeur.

— Je t’aime Ali…

Elle eut un bref mouvement de recul et, l’espace de quelques secondes, je pus lire la panique dans ses yeux noisette.

Merde ! Qu’est-ce qui m’a pris ? C’était bien trop rapide pour elle !

Elle posa à nouveau ses lèvres sur les miennes, mais tout était différent…

— On devrait y retourner, dit-elle en se détachant de moi et en s’asseyant à côté pour se rhabiller.

Elle me sourit tendrement avant de rejoindre ses amis. Je restai quelques minutes confus avant de retourner sur la plage.