Perte de contrôle Part.2

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⚠️ TW : violence

Soudain, il se tut et j'entendis le bruit d'un choc... Un choc brutal suivi d'un gémissement de douleur.
Surprise, j'ouvris les paupières, dans la pénombre, mes yeux humides voyaient difficilement le combat qui avait lieu.
Je reconnus Zach et je sentis qu'aucun des deux ne retenait ses coups. Il me criait de partir, mais mon corps meurtri ne répondait plus et je n'aurais pas pu me résoudre à l'abandonner seul sans savoir ce qu'il adviendrait de lui.

Puis, Zach parvint enfin à avoir le dessus sur son frère, il le plaqua violemment contre le mur, son avant-bras sur sa gorge, il lui enjoignit de quitter les lieux sur le champ.

Ils se fixèrent durant ce qui me sembla être une éternité.
Finalement, Lucas leva les mains en signe d'abdication et Zach relâcha sa prise pour le laisser partir.

Dès qu'il entendit la porte de l'immeuble se refermer, signe que son frère était bel et bien parti, il courut vers moi.

—  Tu es blessée ? Je vais t'emmener à l'hôpital, dit-il en tentant de maitriser son souffle.

—  Je vais bien, répondis-je en me relevant pour le lui prouver.

Mais je vacillai et il m'aida à m'asseoir contre le mur.

Il se mit à ma hauteur, tout près de moi, et prit mon visage entre ses mains.

— Je suis désolé pour ce qu'il vient de se passer.

Je me perdis dans le bleu de son regard qui exprimait, mieux que des mots ne l'auraient fait, son désarroi et sa peine. De ses pouces, il essuya les larmes qui coulaient sur mes joues, approcha son visage de mon oreille et chuchota :

— Je suis tellement désolé.

— M... Merci, ce fut le seul mot que je parvins à prononcer.

J'avais du mal à endiguer le flot de larmes qui menaçait de se déverser.

Il me souleva et me porta dans ses bras ce qui le fit grimacer. Il devait, comme moi, être blessé et souffrir.

— Tu veux que je te conduise à l'hôpital ? me questionna-t-il.

— Je veux rentrer chez moi s'il te plaît.

Il parvint péniblement à m'emmener jusque devant ma porte.

— Il faudrait vraiment soigner tes blessures, dit-il en me reposant, visiblement inquiet.

— Tu veux entrer ? lui proposai-je.

Il acquiesça d'un signe de tête. Encore tremblante, j'eus beaucoup de peine à trouver mes clés et davantage à les insérer dans la serrure. J'ouvris enfin la porte et il me suivit à l'intérieur jusqu'à ma chambre.

Épuisée, je m'assis sur mon lit en le regardant. Je reprenais peu à peu mes esprits.

J'étais enfin en sécurité, mais j'étais aussi effrayée à l'idée de me retrouver seule chez moi et je voulais tout faire pour qu'il reste encore un peu.

— Tu es blessé ? l'interrogeai-je. Tes mains saignent...

Il éluda ma question et s'agenouilla face à moi en posant ses mains de part et d'autre de mon corps.

— Je peux regarder tes blessures ? Me demanda-t-il, l'air soucieux.

— Euh... oui, murmurai-je.

— Où as-tu mal ?

— Hum, partout ? répondis-je en souriant. Ça ira, ne t'inquiète pas. Tu penses qu'il pourrait revenir ?

— J'en doute, en tout cas, pas ce soir, dit-il en baissant les yeux.

— Merci... Merci d'avoir été là.

Il redressa sa tête et me regarda. Nous nous fixâmes sans rien dire, jusqu'à ce qu'il rompît le silence.

— Je suis surtout désolé d'être arrivé si tard... Ce soir, il était dans le même bar que toi, encore... Je l'ai perdu de vue quelques minutes et c'est à ce moment-là qu'il a dû partir. Quand j'ai réalisé que tu n'étais plus là non plus, je me suis rendu chez toi pour m'assurer que tu allais bien. Mais, quand je suis arrivé, j'ai entendu du bruit qui provenait de la cave et je me suis avancé discrètement pour voir ce qui en était la cause et là... je vous ai vu.

— Je ne t'ai même pas entendu approcher, répondis-je pensive.

— C'était le but sinon ça aurait gâché l'effet de surprise. Mais on aurait pu éviter tout ça si je ne l'avais pas perdu de vue.

— Et ça aurait pu être pire si tu n'étais pas venu vérifier si j'allais bien. Je t'avais demandé de cesser de me suivre... Heureusement que tu ne m'as pas écoutée...

— Je t'avais promis de le surveiller pour qu'il ne s'en prenne à personne et regarde le résultat !

— Nous savions que ce serait impossible de l'avoir constamment à l'œil. Arrête de t'en vouloir, tu as fait ce que tu as pu et je vais bien.

— Tu saignes...

— Toi aussi.

— Je vais bien, tenta-t-il de me rassurer.

Il leva les yeux vers moi, puis demanda d'un air hésitant :

— Je peux soulever ton tee-shirt pour regarder ?

— Euh... Oui, balbutiai-je.

— Ou, je peux t'emmener voir un médecin, ce qui serait la meilleure chose à faire.

Je fis non de la tête. Alors,ses yeux rivés aux miens, il releva délicatement mon tee-shirt comme s'il avait peur de me blesser davantage et il posa une main sur mon ventre, paraissant évaluer la gravité de mes blessures.

— Ça te fait mal quand j'appuie ? demanda-t-il.

— Juste un peu, répondis-je en grimaçant.

— Tu ne souhaites vraiment pas aller à l'hôpital ? s'enquit-il, soudain très inquiet. Ça semble d'être plus douloureux que ce que tu veux bien avouer.

— Toujours pas. En tout cas, pas ce soir, je suis trop fatiguée et je ne pense pas que ce soit grave. La douleur est gérable.

— Si tu le dis, répondit-il, peu convaincu par ma réponse. Je ne peux pas faire grand-chose, mais il y a déjà des bleus qui apparaissent... Tes genoux saignent, je peux au moins m'occuper de ça. Tu as du désinfectant et des pansements ?

— Oui, dans la salle de bain.

Il se leva et partit les chercher. Zach avait raison, je souffrais plus que ce que je voulais bien admettre alors, je me levai pour prendre un puissant antalgique qui me restait avant qu'il ne revienne.
Il apparut dans l'embrasure de la porte quelques secondes plus tard. En souriant, il me dit :

— Avec tout ce que tu as, tu pourrais ouvrir une pharmacie.

— Marc se blesse souvent à la boxe.

— Et tu joues les infirmières ?

— Je commence presque à être douée ! souris-je. Tant que c'est superficiel, bien sûr.

Il s'occupa d'abord de mon poignet abîmé qu'il nettoya puis banda. Ensuite, il me demanda :

— Je peux regarder tes genoux ?

J'hésitai quelques secondes, puis, j'acquiessai d'un signe de la tête et il déboutonna puis retira délicatement mon pantalon. C'était étrange de me retrouver dévêtue devant lui...

Il les désinfecta ce qui me fit grimacer puis il me mit des pansements.

— Ça ira pour ce soir, mais il faudra que tu voies un médecin demain.

— Promis, dis-je en souriant. Maintenant, c'est à ton tour.

Aliya (sauve-moi) - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant