Je m’extirpai péniblement du canapé dans lequel j’avais somnolé deux heures durant, parvenant à éviter de sombrer dans le sommeil. Mes membres étaient endoloris et mon corps, vidé de son énergie pourtant, je me sentais bien. J’avais la sensation que mon nouveau départ m’apporterait bien plus que ce que j’avais espéré.
Marc et Pio qui avaient dormi dans la chambre jouxtant le salon me rejoignirent. Le visage de ce dernier portait les stigmates de ses mauvaises rencontres de la veille. Mon cœur se serra, j’avais de la peine pour ce jeune homme si avenant qui ne méritait pas ce qui lui était arrivé.
Le médecin lui avait pour consigne de se reposer alors, Marc et moi, allâmes sans lui à l’université, et chacun rejoignit son amphithéâtre.
Nous nous retrouvâmes quelques heures plus tard à la cafétéria, surpris d’y retrouver Pio.— Tu devais te reposer ! Le sermonna Marc.
— Je m’ennuyais ! Et puis, je vais bien ! Mes points de suture ne risquent pas de sauter parce que je vais en cours !
À cet instant, je me décomposai en voyant les deux agresseurs de la veille se diriger vers nous puis, je pris sur moi et durcis mes traits.
— Alors, on ne quitte plus sa nouvelle garde du corps ! se moqua l’un d’eux.
— Mais c’est qu’elle est pas mal en plus ! Ajouta l’autre en me détaillant sans vergogne des pieds à la tête, un sourire pervers aux lèvres. Désolé de t’avoir un peu abîmée hier chérie ! Tu n’étais pas ma cible ! Tu devrais laisser tomber ces deux abrutis ! Tu t’amuserais bien plus avec nous !
— M’amuser avec deux lâches qui ont besoin d’être à deux contre un ? répliquai-je alors que la colère s’empara de moi. Plutôt crever ! Je ne supporte ni la couardise ni l’intolérance ! Et, m’amuser avec vous qui devez avoir une vie bien misérable pour avoir autant de temps à perdre à harceler mon ami, ça me semble peu probable.
— Je crois que tu n’as pas saisi à qui tu avais à faire ! dit-il en fulminant.
— Je pense au contraire vous avoir bien cernés et je n’ai pas de temps à perdre avec des abrutis dans votre genre !
— Tu devrais dire à ta chienne de se tenir tranquille Pio ! Dit l’un des hommes.
— Ne t’avise plus jamais de parler d’elle comme ça ! Le fusilla Pio. Je n’ai jamais répliqué, mais si vous vous en prenez à elle, crois-moi, quand on vous retrouvera vos corps, vous serez méconnaissables !
— C’est une menace ?
— Un avertissement, répondit plus calmement Pio.
— Et tu penses que tu nous fais peur ? Dit l’un des hommes en riant.
— Il ne sera pas le seul à vous faire mordre la poussière, intervint Marc en s’avançant.
Les deux acolytes reculèrent face à l’impressionnante carrure de notre ami.
— On se reverra ! lança l’un d’eux avant qu’ils ne déguerpissent.
— Tu sais Aliya, j’adore ta répartie ! Mais vu ton gabarit, tu prends des risques ! Trop de risques… surtout avec ce genre d’individus, me dit Marc.
— Je n’ai ni peur ni l’habitude de me taire ! répondis-je en souriant.
— On a vu ça ! Rit Pio. Mais Marc a raison, tu devrais te méfier d’eux.
— J’y penserais, souriais-je. On va manger ?
— Allons-y, s’écrièrent-ils en chœur.
En entrant dans la cafétéria, je vis Alexandra, l’amie que je devais rejoindre la veille et que j’avais oubliée à cause de l’altercation qui avait eu lieu avant que je puisse la rejoindre. Je me dirigeai donc vers elle, suivi par mes nouveaux amis.
— Salut Alex, commençai-je. Je suis désolée pour hier soir, je n’ai pas pu vous rejoindre.
— C’est de notre faute, continua Marc. Mon ami, Pio s’est fait agresser et Aliya a eu la bonne idée d’essayer de repousser les deux abrutis là-bas.
Il désigna les deux agresseurs qui étaient assis non loin de nous.
— Sérieusement ? s’inquiéta-t-elle. Mais, ça ne m’étonne pas… Tu réagis avant de réfléchir ! Que s’est-il passé exactement ?
Je lui fis le récit de notre soirée qu’elle écouta attentivement.
— Je comprends mieux pourquoi tu ne me répondais pas, reprit-elle abasourdie. Je suis contente que vous alliez tous bien, mais, vu la manière dont ils nous regardent depuis tout à l’heure et leur réputation, je doute qu’ils en restent là…
— Que sais-tu à leur sujet ?
demandai-je.— Le beau brun, c’est Lucas. Il est en master deux, il étudie le commerce et c’est le major de sa promo. Il travaille aussi dans l’entreprise que dirige sa mère et il me semble qu’il est haut placé, mais je ne saurais pas te dire ce qu’il fait exactement. En tout cas, c’est un génie des affaires qui est riche, vraiment très riche ! Évidemment il a beaucoup de succès auprès des filles. Et son ami s’appelle Damien, mais il est plus discret donc je ne pourrais pas t’apprendre grand-chose à son sujet.
— Et j’imagine que j’étais la seule à ignorer tout ça… Donc, je t’ai peut-être attiré plus d’ennuis que tu n’en avais déjà… dis-je à Pio, inquiets.
— Ne t’en fais pas, me répondit-il en souriant, tu as été incroyable hier soir et je suis heureux de t’avoir rencontrée ! J’avais renoncé à me défendre, mais c’est toi qui as eu raison de les remettre à leur place. Par contre, Alex a raison, ils ne nous lâchent pas des yeux, enfin, c’est surtout toi qui as l’air de retenir toute leur attention, donc, on risque de les revoir rapidement.
— Ma première année commence bien, répondis-je en souriant à mon tour. Moi qui avais prévu de rester discrète, c’est raté ! Profitons donc de nos derniers moments de tranquillité ! On sort ce soir ? Ça me permettra de me rattraper après avoir manqué ta soirée Alex.
— Parfait ! Cette fois-ci, je passerai te chercher chez toi pour m’assurer que tu viendras bien ! répondit-elle en se levant. On y va Ali ? J’ai déjà raté les cours de ce matin… je ne voudrais pas être en retard.
Nous saluâmes les garçons, mon amie leur indiqua le lieu du rendez-vous et nous partîmes sous le regard glaçant de Lucas…
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Aliya (sauve-moi) - Tome 1
RomanceA cause de lui, elle allait tout perdre. Sans lui, elle n'aurait rencontré ni ses amis ni l'homme qu'elle aime. Mais, jusqu'où devra-t-elle aller par amour? "Ma première année à l'université devait être synonyme de nouveau départ mais surtout, de tr...