Aliya (sauve-moi) - Tome 1

Le début de...

Dédié à JenyfaireChaChaCha pour ton histoire géniale et tellement bien travaillée et pour nos échanges ! 😘😘

Je me réveillai en début d’après-midi, nauséeuse et avec un mal de tête abominable. J’avais eu une bien mauvaise idée de boire la veille. Il ne me restait plus que deux heures avant que l’on se rende dans l’entrepôt, mais mon état déplorable avait l’avantage de m’éviter de trop y penser.
Je retrouvai Antonin dans la cuisine qui préparait deux cafés et m’en tendit un lorsque je fus près de lui, en me regardant, l’air soucieux.

— Si tu me dis encore de renoncer, je devrais te frapper ! annonçai-je en souriant pour qu’il se détende un peu.

— Je dois bien avouer que c’est une perspective plutôt excitante ! me taquina-t-il.

Je levai les yeux au ciel, et mon agacement sembla beaucoup l’amuser.

— Je suis prête, le rassurai-je. Tout se déroulera comme prévu et dans quelques heures, tout sera enfin terminé.

— Tu me manqueras ma belle, dit-il avec une sincérité touchante.

— Je ne peux pas en dire autant, bien que tu aies un côté, à peu près sympathique, très bien dissimulé ! le narguai-je.

— Je ne pouvais pas me montrer sous mon meilleur jour sinon Zach n’aurait pas fait le poids, répliqua-t-il amusé.

— Dans tes rêves ! Tu ne lui arrives pas à la cheville !

— Tu meurtris mon âme, ma belle ! rit-il en feignant d’avoir le cœur brisé.

— Encore faudrait-il que tu en aies une ! me moquai-je gentiment.

— Je crois que je l’ai retrouvée, depuis que tu es ici… souffla-t-il. Allez, va te préparer ! L’heure tourne et on ne doit pas être en retard.

Ressentait-il des sentiments à mon égard ? Impossible ! Il me connaissait trop peu pour cela… Quoiqu’il en soit, je ne pouvais supporter de causer de la souffrance à quiconque alors, j’espérais que ce n’était pas le cas.
Je me dis que rester chez lui depuis le début de notre collaboration n’avait peut-être pas été une bonne idée… Mais, j’avais eu très peur d’être de nouveau agressée et de ne pas pouvoir terminer ma mission. Il était certain que personne n’aurait tenté de me faire du mal chez Antonin, j’avais donc fait de son appartement mon refuge pour quelques jours. Il pensait également que c’était la meilleure chose à faire.
J’avais dû cesser de travailler pour m’éviter des risques inutiles, aidée par le père de Zach, qui m’avait fait un arrêt de travail et par le jeune lieutenant qui m’avait permis de ne sauter aucun repas.

Il avait été bon avec moi et je lui en étais reconnaissante. Pourtant, je ne parvenais pas à lui faire totalement confiance… J’étais convaincue qu’il me cachait quelque chose d’important, voire de capital !

Mais, je fis taire mes pensées et surtout, mes doutes et partis me changer dans sa salle de bain. Comme les hommes de Serge pouvaient savoir à quoi je ressemblais, moi qui étais châtain et bouclé, je dus me teindre les cheveux en blond et les lisser. En outre, une épaisse couche de maquillage recouvrait mon visage pour parachever ma transformation. J’espérais que cela serait suffisant pour que l’on ne puisse pas me reconnaître. Pour finir, profession oblige, j’enfilai une robe si courte et décolletée qu’elle me semblait dénuée d’un quelconque intérêt, ainsi que des talons bien trop hauts !

C’était la tenue idéale pour fuir rapidement et en toute discrétion !

Ainsi vêtue, je fus très mal à l’aise devant le lieutenant, qui ne se priva pas de me détailler des pieds à la tête.