Sentir son excitation contre moi me coupait le souffle et me paralysait.
Ses bras maintenaient les miens au-dessus de ma tête, m’empêchant de me défendre, comme l’on m’avait appris à le faire.
Il m’était possible de libérer l’une de mes jambes et de lui asséner un coup, là où il aurait préféré bien d’autres actions de ma part. Mais, le problème était que, si j’y parvenais, il risquait de crier et donc d’alerter ses amis.Mauvaise idée…
Il me restait mon meilleur atout, la parole !
Allez, respire ! Tu peux y arriver !
Je repensais au regard de Zach… Il ne m’avait pas oubliée, j’en étais certaine ! Je devais me battre pour lui, pour pouvoir le retrouver et rester auprès de lui, pour toujours !
En outre, je m’étais opposée toute ma jeunesse à mon beau-père, j’étais donc capable de lutter contre un homme, de ne pas céder à son emprise et de rester maîtresse de moi-même.
Je pouvais reprendre le dessus sur la peur qui m’empêchait de réagir comme il le fallait, comme je savais le faire.— Je croyais que nous avions tout notre temps, me surpris-je à dire avec toute la détermination dont je pouvais faire preuve. Pourquoi ne pas, d’abord, savourer la coupe de Champagne que j’ai vue sur la table ?
Mon changement d’attitude le décontenança et il se releva brusquement.
Je pus enfin respirer correctement malgré les battements frénétiques de mon cœur, et la peur qui me tenaillait, mais qui se muait progressivement en haine, et me permettait de redevenir la fille pugnace que j’étais.
L’homme s’empara des deux verres et m’en tendit un. Je le rejoignis et le saisis en tentant de maîtriser mes tremblements.— Je ne voudrais pas t’assoiffer, trésor, dit-il tandis que le sourire froid et cruel qui étirait ses lèvres témoignait des pensées abjectes que mon corps lui inspirait.
Je bus la coupe d’une traite avant de la lui tendre en ancrant mon regard dans le sien.
— J’aimerais beaucoup en avoir encore, murmurai-je d’un ton lascif et sans le quitter des yeux.
— N’en demande pas trop, répondit-il durement, sans se départir de son sourire devenu libidineux.
— Chacune de mes demandes méritera une punition que tu sauras aisément trouver.
Le temps que dura notre échange de regards sembla s’étirer à l’infini telle une lutte sans fin pour déterminer qui prendrait l’ascendant sur l’autre.
— Je peux tenir ton verre, proposai-je d’une voix chaude. Je te promets de ne pas y tremper ma langue et de t’attendre sagement sur le lit.
À mon plus grand soulagement, il s’exécuta, puis je m’éloignai à reculons sans le quitter des yeux et m’assis sur le matelas.
Il se retourna pour remplir ma coupe ce qui me permit, avec célérité, de vider le contenu de la capsule préparée par Antonin, dans son verre.
Ce dernier m’avait fait répéter ces gestes jusqu’à ce qu’ils deviennent un automatisme et que je sois la plus efficace possible. La capsule était cachée dans mon soutien-gorge et une forte pression dessus suffisait pour la vider de la drogue qu’elle contenait et dont la dose nécessaire pour endormir un homme avait été évaluée par le jeune lieutenant, qui semblait certain de ce qu’il faisait.
Tant mieux. Je n’avais même pas voulu savoir ce qu’il m’avait donné.L’homme revint avec mon verre et nous procédâmes à l’échange. Je portais le mien à mes lèvres, très lentement, et il fit de même.
Nous bûmes de concert et je pus savourer chaque goutte de mon divin breuvage autant que ma réussite.
Maintenant, je devais tenir quelques minutes avec lui, et tout faire pour qu’il ne pose pas ses sales mains sur moi.— On peut mettre de la musique ? J’ai une surprise pour toi, annonçai-je pour l’émoustiller bien qu’il paraisse déjà à l’étroit dans son caleçon…
Il sourit et s’exécuta, encore.
Quel abruti !
Je vins près de lui et augmentai le son de la musique qu’il venait de lancer.
Il ne s’attendait pas à ce que je profite de notre proximité pour lui asséner un coup, fort mal placé pour lui.
Il hurla et s’écroula avant de crier :— Tu vas me le payer, sale pute !
Je remerciai intérieurement Marc pour toutes ses leçons et espérai que son cri avait été couvert par la musique. La colère déformait ses traits, ce qui n’augurait rien de bon pour moi, mais je n’avais pas voulu prendre le risque qu’il puisse me toucher.
Il se releva et s’approcha dangereusement de moi, le regard empli de haine.Allez agi, petite drogue ! Sois sympa !
Mais il avançait toujours et me plaqua violemment contre le mur.
— Tu vas me le payer très cher ! hurla-t-il.
Il m’asséna un coup de poing dans le ventre qui me coupa le souffle et me plia en deux puis, il me traîna par les cheveux jusqu’au lit.
Terrifiée, je me recroquevillai sur le matelas et il partit se resservir un verre.
Je me maudis de ne pas avoir attendu avant de le frapper !
Mais lorsqu’il commença à marcher dans ma direction, il vacilla. Sa surprise se peignit sur son visage et il s’écroula, enfin.Je venais de ressentir de bien trop vives émotions en très peu de temps ! Mon cœur était sur le point de me lâcher.
J’avais besoin d’un verre…Mais, j’eus à peine le temps de me servir que j’entendis déjà le signal d’Antonin.
J’abandonnai mon idée stupide de boire en même temps que mon verre et m’approchai de la porte, pour guetter le moindre bruit qui pourrait annoncer la présence d’un individu.
N’entendant rien, je l’ouvris tout doucement, en retenant mon souffle, et passai ma tête dans l’entrebâillement de la porte, pour vérifier qu’il n’y avait personne.
Mais au moment de sortir, mes jambes tremblaient tellement que j’ignorai comment il était possible que je sois encore debout.
Je m’accrochai fermement au chambranle et parvins à faire un premier pas.Dans les films, ils ne sont jamais aussi angoissés…
Je pris plusieurs grandes inspirations pour tenter de me calmer et visualisai mes amis pour m’insuffler la force et le courage qu’il me manquait en cet instant.
Je pus enfin commencer à m’avancer dans le long couloir aux murs de béton, mais soudain, un bruit qui provenait de l’escalier, qui se trouvait derrière moi, me fit sursauter. Je me retournai et…Non ! Tout sauf ça !
Mon pire cauchemar était en train de se réaliser…
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Aliya (sauve-moi) - Tome 1
RomanceA cause de lui, elle allait tout perdre. Sans lui, elle n'aurait rencontré ni ses amis ni l'homme qu'elle aime. Mais, jusqu'où devra-t-elle aller par amour? "Ma première année à l'université devait être synonyme de nouveau départ mais surtout, de tr...