Aliya (sauve-moi) - Tome 1

Dernière soirée

Antonin voulait aller vite ! Très vite ! J’eus à peine le temps de digérer tout ce que nous avions découvert qu’il voulait déjà passer à la suite. Évidemment… c’était pour cela qu’il avait accepté de m’aider.
Le lieutenant avait, sous mes yeux, envoyé la vidéo des supplices qu’avait endurés la jeune Charlène, à la police. Soulagée d’un poids autant que j’appréhendais la réaction de Lucas, nous pûmes passer à son objectif principal, Serge.

Ce dernier possédait un entrepôt à la sortie de la ville, loin de toute habitation. Il lui servait de lieu de stockage de ses marchandises illicites. Mais il ne s’y rendait que rarement. Ses hommes géraient les stocks et le transport.
Et Serge ne choisissait pas ses collaborateurs au hasard. Tous étaient de jeunes hommes pauvres, au passé douloureux et terriblement seuls, pour qui cette sorte de mafia devenait une nouvelle famille à qui leur patron offrait tout, tant qu’ils lui étaient fidèles et obéissants.

Pour parvenir à trouver des preuves qui pourraient permettre de faire condamner le patron du bar, Antonin misait sur deux personnes. Un ami d’enfance, qui était à son service depuis plusieurs années, ainsi que sur moi. Je devais m’introduire dans l’entrepôt…

Rien de plus simple !

Les hommes de Serge faisaient venir les vendredis soir des prostituées. Il faudrait que je me fasse passer pour l’une d’elles et que je fasse en sorte d’être méconnaissable, puisqu’ils pouvaient connaître mon visage.

Ça, c’était vraiment une brillante idée du jeune lieutenant ! Et dire que j’avais accepté…

Mon objectif était de m’isoler avec l’un des hommes, ce qui ne devrait pas poser de problème, de l’endormir et d’attendre le signal d’Antonin.

Tellement facile d’endormir un homme armé et surentraîné…

Dès que j’entendrai le bruit émis par une fusée d’artifice, je saurai que les caméras de sécurité auront été coupées, je devrai donc sortir de la pièce dans laquelle je me trouverai et me rendre dans une autre pièce, au premier étage également.
Antonin m’avait fait mémoriser le plan pour que je puisse me repérer et savoir où aller.

Il me faudrait un badge pour ouvrir la porte, mais l’ami d’Antonin le lui avait fourni.
Cet homme semblait prêt à prendre beaucoup de risques, et je ne voyais pas quel bénéfice il pouvait en tirer… Quelque chose me disait qu’Antonin n’était pas totalement honnête avec moi.

Quoi qu’il en soit, j’irai dans cette pièce et, là-bas, je devrais m’emparer d’un disque dur dont je connaissais le modèle.

J’aurais préféré que son ami le récupère à ma place ! Mais, bien évidemment, il n’était pas fou au point d’accepter de faire ça pour Antonin…

Ensuite, je devrai en sortir puis, me rendre au rez-de-chaussée, tout au fond du bâtiment, là ou se trouvait une grille qui donnait sur l’extérieur. Il y aurait la place pour que je fasse passer le disque dur et Antonin irait le récupérer. Le but étant, que je ne l’ai plus en ma possession si je me faisais prendre, parce que, quitter ce bâtiment serait une tâche ardue !
Donc, après avoir endormi un homme, volé un disque dur et avoir fait en sorte que le lieutenant puisse le récupérer dehors, je devrais retourner au premier étage, entrer dans la chambre de l’ami d’Antonin et passer par la fenêtre… Il m’aiderait à descendre à l’aide d’une corde.

Comme si j’avais l’habitude de faire ce genre de chose…

Ensuite, je rejoindrais mon cher ami policier qui n’aurait pas pris beaucoup de risques. Nous avions rendez-vous à cinq cents mètres de l’entrepôt.