Perte de contrôle Part.1

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️ ⚠️ TW : violence

Quatre jours plus tard


Je commençais à fatiguer et l'heure tardive me confirma qu'il était temps pour moi de rentrer. Pio, Marc et Alex étant partis et n'ayant pas envie de rester chez moi, j'étais sortie avec des amis que je côtoyai dans ma faculté de droit.

Pour une fois, j'allais devoir rentrer seule et bien que j'habite à côté du bar, cette idée ne m'enchantait guère. Après avoir salué tout le monde, je récupérai mon sac et me dirigeai vers mon appartement.
Le bruit de mes pas résonnait dans les rues sombres et silencieuses du centre-ville.
Soudain, je crus entendre des pas derrière moi. Je me retournai précipitamment, mais ne vis rien.

Tu te fais des films, personne ne te suit !

Mais, l'inquiétude prit le dessus et j'accélérai l'allure en espérant que ce n'était que le fruit de mon imagination.
Les battements de mon cœur se firent plus rapides, traduisant l'angoisse qui m'envahissait progressivement.

Je me retournai à nouveau, mais la rue était déserte, désespérément déserte !
Je me maudissai d'avoir pris un appartement dans un coin aussi peu passant.

Je poursuivis ma route, hâtant toujours le pas jusqu'à ce qu'un nouveau bruit se fit entendre.

La peur eut raison de moi et je me mis à courir pour rejoindre mon immeuble au plus vite.
À mes oreilles, ne parvenait plus que le bruit de mon cœur cognant fort dans ma poitrine.
Mes muscles commencèrent à brûler lorsque j'atteignis enfin ma porte d'entrée.
Épuisée, je la poussais péniblement lorsque je sentis une main se poser sur moi.

Soudain, tout se passa très vite. Je fus poussée brutalement en direction de la cave qui se trouvait au bout de l'entrée à gauche.
Mes mains heurtèrent rudement le sol m'arrachant un gémissement de douleur puis, j'entendis la porte de l'immeuble se refermer violemment.

Je me retournai pour faire face à mon assaillant, l'idée de ne pas savoir à quelle distance de moi il se trouvait me terrorisait.
Toujours au sol, je pus enfin voir son visage et je reconnus immédiatement ses traits.
Un visage que je ne pouvais pas oublier, celui de Lucas. Même en ayant pris des cours de boxe, je n'avais aucune chance contre lui. Mon seul espoir était que quelqu'un nous entende, bien qu'à cette heure tardive, j'étais consciente que mes voisins devaient dormir et qu'il était peu probable qu'on me vienne en aide.
Je tentais vainement d'ouvrir la bouche pour appeler au secours, mais aucun son n'en sortit. Il m'effrayait.

Tout semblait recommencer, comme la première fois...

Il fit un premier pas dans ma direction. Toujours au sol, je poussais sur mes jambes pour reculer et maintenir la plus grande distance possible entre lui et moi.
Son regarde torve ne présageait rien de bon...

Relève-toi et sauve-toi vite !

Il fit un deuxième pas...
Je parvins enfin à me remettre debout et je reculai sans cesser de le fixer pour surveiller chacun de ses mouvements.
Il avança aussi... lentement... très lentement, faisant croître de façon exponentielle ma terreur.

Je fus acculée au mur et, je fis donc un pas sur le côté, en direction de la cave.
C'était probablement le pire endroit dans lequel je puisse me trouver en sa compagnie, mais je ne parvenais pas à réfléchir.
Sans autre échappatoire, mon corps se mouvait dans la seule direction qu'il pouvait prendre pour s'éloigner de cet homme. Je fis deux autres pas quand soudain... le vide.
L'attention fixée sur Lucas, j'avais mal évalué la distance qui me séparait des escaliers. Je les dévalai brutalement et mon corps heurta violemment les marches.

Les membres endoloris, je me relevai péniblement et me dirigeai vers le mur opposé pour m'y adosser et me laissai glisser jusqu'au sol.
J'entendais ses pas dans les escaliers. Ses mouvements étaient lents comme s'il savait qu'il disposerait de tout le temps dont il aurait besoin.

Je me retrouvai dans la pire des situations possibles...

La première fois qu'il m'avait agressée, je n'étais parvenue à me sauver que lorsqu'un couple était entré dans la pièce où nous nous trouvions, me sortant de ma torpeur. Cette fois-ci, j'étais bien décidée à me défendre comme me l'avait appris Marc et s'il devait souiller mon corps, je préférai être inconsciente.
Malgré ma détermination, mon corps tremblait de terreur et lorsqu'il m'empoigna violemment pour me relever, mes jambes peinaient à me supporter.
Une de ses mains me saisit à la gorge tandis que l'autre m'asséna un terrible coup dans le ventre coupant ma respiration.
Un fin filet d'air parvenait laborieusement à alimenter mes poumons avident d'oxygène.

Des larmes commencèrent à couler sur mes joues tandis qu'il se délectait de ma douleur et de ma peur.

Il approcha sa bouche de mon oreille et murmura :

— Ne t'inquiète pas, cette fois, nous aurons tout notre temps.

Un frisson de dégoût me parcourut. Je reçus à nouveau plusieurs coups, puis il desserra enfin sa prise autour de ma gorge. Je tombais au sol et pus respirer.
Mon corps me faisait souffrir et j'avais perdu tout espoir. Même si je parvenais à crier, au fond de cette cave, personne n'entendrait mes appels.

Il me força à me relever, mais au moment où il me relâcha, je lui assénais une droite comme Marc me l'avait appris. La surprise, plus que le choc, le cloua sur place. J'en profitai pour frapper à nouveau, mais, cette fois-ci, il para aisément mon coup. Je tentais vainement de le frapper à plusieurs reprises, mais désormais, cela semblait l'amuser.
Lorsque je fus à bout de force, il m'envoya un violent coup de poing dans la tête et, sonnée, je m'écroulai et me retrouvai, au sol, encore une fois...

Après d'interminables secondes ou minutes, le temps devenant une notion abstraite, je rassemblai mes esprits et dans un dernier élan de survie, je me relevai et couru en direction des escaliers.

Je ne fis que quelques pas... Son pied heurta mon tibia et je tombai à nouveau.

Résignée, je fermai les yeux, attendant la suite, et j'entendis résonner son rire... Son rire odieux qui traduisait le plaisir qu'il ressentait à me voir souffrir et être à sa merci. Il tournait autour de moi tel un prédateur prenant sa proie au piège...

Aliya (sauve-moi) - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant