23 Février 2024
Chaque vendredi midi, je me presse de rentrer chez moi pour échapper à mes amis. Parfois, ça fonctionne. Parfois, je me retrouve coincée avec eux.
J'avais des projets : réviser, rattraper le retard accumulé de ces derniers jours. Mais Lili m'a supplié de les accompagner boire un café et je n'ai pas pu résister. Parce que les vacances sont enfin là et que je n'ai plus d'excuses à fournir pour les fuir.
Je sors la première de la salle, mon amie sur les talons, excitée comme une puce. Je ne suis pas spécialement heureuse d'être en vacances mais pour Lili, c'est l'opportunité d'organiser des soirées, de retrouver ses amis et sa copine. Je n'ai que la perspective du travail et du stress.
— Il était temps ! s'exclame-t-elle en passant un bras sous le mien. Je commençais à en avoir marre.
Elle jette un coup d'œil dans ma direction avant de commenter mon manque de bonne humeur. Lili ne l'aime pas et je suis persuadée que c'est parce qu'elle respire toujours la positivité.
— Tu as dormi cette nuit ? m'interroge-t-elle, inquiète.
— Et toi ?
— Pas de réponse par une autre question, Maya. Tu avais promis.
Je soupire sans pouvoir m'empêcher de sourire. Ça a pris du temps mais elle a appris comment me délier la langue avec facilité. Et si Alistair est d'une grande aide, rien ne vaut le sourire et les yeux rieurs de mon amie.
— Je pensais à un truc, déclare-t-elle finalement, abandonnant l'idée de me faire parler. On aurait dû proposer à Alistair de se joindre à nous. Il fait un peu partie de la bande.
— Il a une vie à côté de notre groupe...
— Je sais, ça ! Je dis juste que ça ne pourrait pas nous faire de mal de l'inclure. Il est cool et je trouve ça nul que tu veuilles le garder pour toi toute seule.
Elle m'offre son faux air boudeur qui ne manque pas de me faire soupirer à nouveau.
— On est amis, je tente d'une voix qui ne renvoie pas la confiance que j'aimerais montrer.
— Ouais, c'est ça... Quand ça vous arrange, hein. On vous voit, on n'est pas aveugles. Mais on sait reconnaître deux personnes quand ils sont amoureux. C'est dingue que tu ne te rendes pas compte de ses sentiments.
— Tu te trompes. Il fait juste ce qu'on lui à demander. Il n'y a rien de plus amical que nous.
— Oui bien sûr... C'est vrai que ça n'a pas l'air ambigu du tout. Franchement, tu peux me le dire si tu le kiffes, je comprendrais.
— Faut que t'arrêtes de m'inventer une vie... Tu te rends compte de l'histoire que t'es en train de créer là ?
— Je n'invente rien ! Tu entretiens une relation bizarre avec lui. Tu vas devoir ouvrir les yeux un jour, tu sais... Et je suis persuadée que ça va arriver plus vite que prévu.
J'acquiesce et ça semble lui suffir. Elle change de sujet et me raconte combien elle a hâte de revoir sa copine. Elle parle aussi vite qu'elle marche et à cette allure, nous sommes les premières à arriver au café.
— Ça me ferait plaisir qu'on se voit tous quand Anaëlle sera à la maison, lance-t-elle d'une voix légère. Je sais que tu n'es toujours pas très à l'aise avec les sorties mais ça me ferait plaisir. On pourrait même inviter Anna pour faire une surprise à Gab.
— Ça me plairait beaucoup.
— Tu inviteras Alistair aussi ! Ça pourra peut-être t'aider à voir les choses en face. Sérieux, il se trouve devant ton nez depuis six mois et t'as toujours rien vu, c'est choquant.

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Memento Vitae
Teen FictionLorsque Maya entre à l'université, l'éducation de son père sous le bras, tout ne peut que bien se passer. Si c'est une façon pour elle d'échapper à l'homme qui l'a élevé, elle ne se débarrasse pas pour autant de tout ce qu'il lui a inculqué : discip...