Chapitre 22

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20 Janvier 2024.


— Debout la marmotte !

Seul le silence lui répond mais ça ne le décourage pas pour autant.

— Le ciel est bleu, le soleil est levé. Les oiseaux chantent et les gens sont déjà en train de râler ! Ta mère aussi, d'ailleurs. Tu dois vraiment te lever pour voir ça, ça vaut le coup.

J'ouvre un œil et sa tête apparaît au-dessus de la mienne, un sourire amusé plaqué sur ses lèvres. Je le repousse pour mieux m'emmitoufler sous les couvertures et ça le fait rire. Il se jette sur moi en poussant un cri de guerre.

— Ta mère veut que tu te lèves, ajoute-t-il avec amusement. Elle ne pensait pas que tu ferais la grasse matinée. Il y a tant de choses à faire aujourd'hui.

— Je veux pas, je marmonne en me tournant. Laisse-moi dormir.

Le matelas s'affaisse, signe qu'il vient de se lever Il abandonne toujours l'idée de me bouger de mon lit. C'était fréquent après les soirées.

Je repousse mes couvertures en soupirant, désormais trop réveillée pour faire semblant. La porte de la pièce s'ouvre à nouveau et mon ami semble surpris de me voir assise.

— Putain, tu fais chier, râle-t-il en déposant un plateau sur les draps. Je n'avais même pas encore sorti ma carte secrète.

Je lève les yeux au ciel sans le croire. Il n'a jamais eu de technique secrète pour me réveiller. Le petit-déjeuner, préparé par ma mère, est juste une excuse pour lui de ne pas avoir à faire la cuisine.

Il s'assoit à côté de moi et me bouscule un peu pour se faire plus de place.

— Tu ne veux pas connaître ma carte secrète ?

— Tu n'en as jamais eu, je réponds en plissant les paupières. Tu ne vas pas me dire qu'après tout ce temps, tu as réussi à développer des techniques miracles quand même ?

— Je t'assure que j'en ai une ! Tu vas être choquée et fière de moi.

— Quoi ? Tu as enfin appris à faire du café sans en foutre partout ? Je suis fière de toi mais ça ne m'aurait pas fait bouger de mon pieux.

Il me balance un croissant à la figure sans se défendre. Il sait que j'aurais toujours le dernier mot quoiqu'il arrive.

— Qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui ? me demande-t-il avec une excitation non dissimulée. J'ai envie de sortir.

— Je dois bosser mes cours, je réponds en souriant.

— Ah, non ! Hors de question que tu me laisses tout seul. On va sortir aujourd'hui et tu n'as rien à dire.

— Je pensais que tu voyais Annie les week-ends ?

Il avale sa bouchée et déclare avec sérieux :

— Je lui ai dit que je resterai ici ce week-end. Je l'ai appelé après que tu te sois endormie. Je n'ai pas eu besoin de lui dire quoique ce soit pour qu'elle accepte.

— Pourquoi elle a fait ça ?

— Elle savait que tu aurais besoin de moi. Et ne nie pas, Maya, je sais que c'est le cas. Tu vas m'avoir sur le dos pendant deux jours. Je rentre demain soir mais je vais revenir le plus souvent possible. En plus, ta mère m'a proposé de bosser au café !

Je ne sais pas quoi faire pour le remercier. Un "merci" serait bien trop simple. Ça fait longtemps que je ne me suis pas sentie aussi bien à l'idée de passer du temps avec quelqu'un.

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