Chapitre 40

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8 Mai 2024.


Une fois les examens terminés, il n'y a plus que ce vide s'installant au creux de mon estomac et je suis incapable de m'en débarasser. Parce que maintenant qu'il est là, il est impossible de m'en détacher.

J'ai l'impression de planer en sortant de l'amphithéâtre, et du dernier partiel. Je suis étourdie par l'effort qu'il m'a fallu mettre pour me concentrer.

Alistair m'attend dans le long couloir mais c'est comme si sa présence ne faisait pas sens. Je ne réagis pas quand il ouvre les bras pour que je m'y blottisse. Il fait un pas dans ma direction et je comprends qu'il sait que quelque chose ne va pas. Ce n'est que lorsqu'il pose ses mains sur mes épaules que les larmes s'autorisent à couler.

Le trouble se lit sur son visage et ça ne fait que redoubler leur intensité. Il m'attire contre lui et je m'accroche à son t-shirt comme je m'accrocherai à une bouée de sauvetage.

Il attend que je me calme un peu et me conduit à l'écart, me force à m'asseoir sur les marches d'un escalier et s'installe à mes côtés.

Sa main se pose sur ma cuisse et agit comme un tranquillisant. Je m'autorise à poser ma tête sur son épaule en soupirant, épuisée.

Cette fin d'année n'a pas vraiment de saveur. Je ne suis toujours pas libre de cette année lourde en changements. La fin des examens ne me réjouit pas autant que prévu, non plus.

— Qu'est-ce qu'il se passe, Maya ? demande-t-il, sa voix perçant le silence confortable.

Je n'ose pas le regarder. J'ai peur de constater la déception quand je lui dirais que la raison de mon état n'est autre que ce simple jour. Je ne veux pas qu'il me prenne pour une folle.

— Pourquoi est-ce que tu pleures ?

Je secoue la tête pour qu'il n'insiste pas mais ce n'est pas son genre. Rien ne le rend plus curieux que ce type de situations. Il aime les confessions.

Je ne pense juste pas être capable d'avouer à voix haute que je suis effrayée par cette fin.

Parce que c'est idiot !

— On va aller manger un morceau, dit-il en prenant ma main dans la sienne. Ça te fera du bien et tu le mérites. Nous n'en parlerons pas si tu n'en as pas envie.

— Je n'en ai pas envie, je réponds d'une voix emplie de larmes. Et je meurs de faim.

— On va aller manger dans ton endroit préféré, ça va te remonter le moral.

Un léger sourire se dessine sur son visage et devant sa joie, je me sens revivre.

Si ça fait un petit moment que nous sommes ensemble, je ne m'attendais pas à être toujours si surprise du comportement des autres à notre égard. Fini les regards en coin lorsqu'Alistair me tient la main. Ou les chuchotements indiscrets quand il me prend dans ses bras.

Lui tenir la main dans les couloirs de l'université n'a plus rien de gênant. Le regard des gens sur nous ne me semble plus aussi étrange qu'avant et je suis satisfaite à l'idée de pouvoir être assez confiante pour être proche de lui. Sans avoir besoin de craindre le règlement.

— Tu sais quoi ? J'ai croisé Elian tout à l'heure en venant te chercher, me raconte mon copain en continuant de me traîner dans le campus.

— La chance ! Je le croise rarement.

— Ouaip, je sais. Il m'aime plus que toi.

Je lui assène un coup de poing à l'épaule et il grimace en prétextant avoir mal.

Memento VitaeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant