Chapitre 8 - Knight ⚾

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Cette nuit, j'ai à peine pu fermer l'œil à cause de cette sale petite peste de Poppy Turner. Son dernier tour, elle ne l'emportera pas au paradis.

Mon sommeil se retrouve perturbé à cause d'elle et de ses faux orgasmes à la noix. Elle m'a provoqué comme pas permis. Elle m'a pris au dépourvu.

Elle a voulu me rabattre le caquet, pourtant, la seule chose qu'elle a provoqué chez moi, c'est une trique de compétition. Son regard, ses complaintes et cette bouche pulpeuse ont failli avoir raison de moi. À présent, elle hante même mes rêves.

Ou plutôt, mes cauchemars.

Cette nana est mon putain d'enfer personnel. Intouchable, complètement hors de ma portée, et pourtant... À peine a-t-elle les yeux posés sur moi que l'envie de la titiller me prend.

Toutefois, Pops m'a un peu préoccupé hier. Est-ce vrai qu'elle ne doit pas subir de stress ? Je n'ai pas cessé d'y penser pendant toute la foutue journée. Malgré moi, je m'inquiète vraiment pour sa santé, c'est plus fort que moi.

En sortant de mon dernier cours de la journée, je file au stade de baseball. À peine ai-je le temps de me changer que je suis déjà en place sur le terrain, casquette fixée sur la tête tandis qu'un soleil éclatant surplombe l'horizon.

L'esprit embrumé et surchauffé, je lance quelques balles. La puissance exercée par mon bras atteint les 100 miles par heure. Même avec un gant de protection, le receveur essuie une grimace. Un poil énervé, il me lance :

— Bordel de merde, Knightley ! Vas-y mollo, putain !

Navré, je m'excuse auprès de Porter. Parfois, j'abuse. Surtout qu'il n'est pas la cause de ma colère, ni de ma frustration.

Trop de soucis s'accumulent depuis une semaine, et je sens que j'atteins mes limites. Ma prof de Nutrition sportive m'a foutu un F à mon dernier devoir. Un C ou un D, j'aurais pu essuyer. Mais un putain de F ? Si elle m'avait craché à la gueule, je ne me serais pas senti aussi insulté. Sans parler du fait que je n'ai rien compris à ses annotations à la con dans la marge.

Je suis allé la voir à la fin du cours pour comprendre cette note, que je trouve injuste, et elle s'est contentée de me dire que je devais fournir plus d'efforts. Honnêtement, après trois ans, il s'agit de la première fois que je me demande pourquoi diantre j'ai opté pour la filière de Sciences Sportives.

Mme Jacobs s'est également permise de me foutre la pression en insinuant que si mes résultats ne s'amélioraient pas d'ici la fin de l'année, je n'aurais peut-être pas droit à une bourse le semestre prochain. Cette éventualité me fait paniquer, même si d'un autre côté, ça m'arrangerait. Je trouverais une bonne excuse auprès de ma mère pour laisser tomber les cours et bosser à temps plein.

Devenir joueur pro de baseball ? C'est mon rêve, je ne le nierai jamais. Mais parfois, les rêves ne sont que cela : de foutues illusions dont on se verse pendant des années avant que la réalité ne nous explose à la gueule.

Alors que je m'apprête à lancer la prochaine balle, Sanders apparaît et prend la relève de Porter. Je lui ai visiblement défoncé la paume. Le nouvel arrivant attrape le gant, le fixe et le place dans sa main. De son petit sourire narquois, il ricane :

— Bon sang, il était sur le point de chialer. Tu y as vraiment mis tout ton cœur, là. Qu'est-ce qu'il y a ? Il a insulté ta mère ?

Sa plaisanterie me fait rire. En général, je m'entends bien avec tous mes camarades, hormis Kwan Soo, bien entendu. Néanmoins, avec Sanders, c'est différent. Il s'agit d'un mec que j'ai toujours estimé, alors quand il a été viré l'année dernière de l'équipe pour agression sexuelle, ça m'a pas mal secoué. Je n'ai pas été le seul à le croire coupable. Après tout, qui ment sur ce genre d'affaires ?

Oak Ridge Campus #2 Knight © (SOUS CONTRAT D'ÉDITION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant